Rentrée littéraire 2018 (7)
« Issue d’un archipel reculé, j’avais toujours envisagé Londres sous un jour fantasmatique. […] Je me suis jetée à corps perdue dans une vie enchantée, faite de rencontres, de longs après-midi d’été au parc et de soirées trop alcoolisées dans des fêtes déjantées. Cette vie ne pouvait pas durer. »
A dix-huit ans, Amy quitte son île natale dans les Orcades, à l’extrême nord de l’Écosse, pour Londres, pour une kyrielle de petits boulots, une série de rencontres et une suite ininterrompue de soirées de fête. Mais la vie d’adulte en devenir qui la séduisait tant lorsqu’elle l’imaginait, devient un cauchemar lorsqu’elle ne peut plus se passer de quantités de plus en plus grandes d’alcool. Un jour, faisant le compte de tout ce qu’elle a perdu, elle commence une cure de désintoxication à Londres puis choisit revenir ensuite dans les Orcades. Elle a dorénavant trente ans et tout à reprendre à zéro. Amy n’a pas de passé douloureux ou de problème familiaux insurmontables à affronter en revenant sur ses terres natales, juste à refaire surface du mieux qu’elle peut.
« J’ai échoué ici, moi aussi, sobre depuis neuf mois, récurée par les vagues de la vie, polie comme un galet. »
Ceci pour la première partie, pas trop longue, de ce récit autobiographique, et j’aimerais surtout que cela ne vous arrête pas, ne vous empêche pas de découvrir ce très beau texte, formidablement bien écrit, qui donne autant envie d’aller vivre sur une île quasiment inhabitée, que de passer du temps à observer les oiseaux, les vagues ou les nuages ! Qui aurait cru qu’un récit autobiographique réussirait à rendre passionnants à la fois l’ornithologie, l’astronomie et la météorologie, à rendre indispensable la connaissance du râle des genêts, des nuages noctiluques ou de la Fata Morgana ? Avec honnêteté, Amy ne prétend pas que la nature est la panacée et soigne sans difficultés ses maux, mais force est de reconnaître que l’éloignement de Londres lui est des plus utiles.
« J’ai atteint mes confins. Je hurle de toutes mes forces vers la ligne de brisants qui se forment au large. Les vagues attrapent mon cri et le renvoient vers le rivage, jusque dans les grottes secrètes de la falaise, où il grondait résonne loin, très loin, sous mes pieds. »
Au-delà du simple témoignage, Amy Liptrot et sa traductrice ont réalisé une véritable œuvre de littérature, où on sent la force de la nature combattre la puissance du manque à chaque page, où la jeune femme échouée comme un navire en perdition sur une côte battue par les vents reprend des forces et peut accomplir chaque jour de petits exploits comme aller nager dans des eaux glaciales ou marcher dans la tempête.
Complètement subjuguée par l’objet livre et sa superbe couverture, rien n’est venu gâcher ma lecture, et les mots continuent de résonner depuis que je l’ai terminé. Là où d’autres livres s’effacent très vite, celui-ci grandit et s’affirme, et la majeure partie, celle qui se déroule dans les Orcades, est absolument inoubliable !
L’écart d’Amy Liptrot (The outrun, 2015) éditions du Globe (août 2018) traduit par Karine Raignier-Guerre, 332 pages.
Cathulu, Chinouk, Keisha, Sylire et Yvon ont déjà fait le voyage vers les Orcades
A lire pour les anglophones, un article du Guardian, sous la plume de Will Self.
je pense le lire bientôt!
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Super, je guetterai ton avis !
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coup de coeur partagé!
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Je lis ton billet en diagonale parce que je le commence aujourd’hui.
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Je sens qu’il va te plaire !
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Je vais le recevoir grâce à Babelio, je suis heureuse de mon choix! 😉
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Très bon choix, effectivement !
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Exact, en plus il est bien écrit!!! (et j’adore cet éditeur, c’est très soigné)
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Un éditeur tout à fait selon tes goûts !
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Ma prochaine lecture ! Je suis dans Au loin ! pour l’instant. Je crois que je vais enchainer les bons romans…
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Je sens qu’on va voir et revoir ce livre sur les blogs bientôt !
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Un magnifique récit ! comme toi j’ai eu envie de prendre un aller simple pour les Orcades !
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Vraiment très beau… j’ai eu beau chercher, pas le moindre petit reproche à lui faire !
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Chic chic chic, j’ai hâte de le commencer !!!
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Toi aussi ! J’en suis ravie pour toi !
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Un livre qui fait son chemin en cette rentrée littéraire. J’espère qu’il croisera ma route.
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Oui, comme quoi un livre peut faire son chemin sans gros matraquage médiatique…
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Je m’étais arrêtée à cette première partie sans chercher à en savoir plus, peu intéressée. Ton billet est plus que convaincant.
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Le thème de l’alcoolisme est présent, c’est sûr, mais ne plombe pas tout…
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Ca fait du bien, des lectures aussi enthousiasmantes 😉 (quand on les fait soi-même ou quand on les découvre chez d’autres blogueuses)
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Oui, et puis un roman traduit, une jeune auteure, un éditeur indépendant, etc… 🙂
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Le thème ne me tente pas mais vous allez finir par faire pencher la balance.
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Mais je l’espère bien ! (quoique pour le moment tu aies assez à faire avec le Goncourt des lycéens)
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Je suis vraiment très contente de l’avoir glissé dans la sélection des matchs de la rentrée et de lui donner ainsi de la lisibilité.
Je suis d’accord, c’est un livre qui continue de cheminer une fois terminé.
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C’est vrai, grâce à toi, on n’a pas fini de le voir !
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Si je l’avais vu sur les présentoirs, je l’aurais ignoré … Comme quoi, visiblement, j’aurais eu tort ! De là à aller vivre sur une île déserte, quand même … Sans parler de se baigner dans des eaux glaciales … C’est bien la littérature, ça fait vivre des trucs impossibles en vrai ! ( ma pensée du jour ^-^
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Pas tout à fait déserte, l’île, soixante-dix habitants environ… 😉 Merci pour ta pensée du jour !
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Pas sûre qu’il soit pour moi, malgré ton enthousiasme… Je passe mon tour pour cette fois.
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Oh, c’est dommage, mais peut-être qu’un autre avis te décidera !
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Je suis très tentée par cette lecture et j’apprécie beaucoup ton commentaire
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Tant mieux, ce livre mérite d’être connu !
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Quel beau billet je note ce livre immédiatement merci Kathel
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Merci Luocine, ce livre mérite de nombreux lecteurs.
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Je re-découvre ton billet pour mon plus grand plaisir. C’est vraiment un sacré bon bouquin sur le fond et la forme (comme tu le soulignes).
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Un des titres de rentrée qui me fait de l’oeil !! Merci de l’avoir proposé pour mon bilan des coups de coeur !
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Il a bien raison de te faire de l’œil ! 😉
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Ton avis est tentant : pourquoi pas si l’occasion se présente!
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Une sacrée bonne femme hein ?! moi aussi j’ai été très séduite par ce livre…
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