« Elle avait des cheveux bruns, mais des yeux bleus. La mère de Walter dit à ce propos : « Ma grand-mère avait les yeux bleus. Ça va et ça vient dans notre famille. » Quant aux Augsberger et aux Vogel, quand ils vous regardaient tous en même temps, on aurait cru un ciel d’été. »
Le but de Jane Smiley avec cette trilogie est de rendre compte avec minutie, mais néanmoins une grande empathie, de la vie d’une famille originaire de l’Iowa. Au départ elle se focalise sur le couple formé par Walter et Rosanna Langdon, en partant de la naissance de leur fils aîné Frank en 1920, et elle va suivre cette famille sur un siècle. Le découpage est simple, un chapitre par année, de longueurs variables, et avec des points de vues différents à chaque fois. Ceux qui apparaissent dans ce premier tome sont essentiellement les parents de Frank, ses quatre frères et sœurs, ses grands-parents, ses cousins et cousines. Un arbre généalogique bien pratique pour s’y repérer, mais volontairement sans dates de naissance ni de décès, est situé à la fin du roman.
L’auteure excelle à passer d’un personnage à l’autre et à s’immiscer dans leurs pensées, même dans celles d’un bébé d’un an, un joli tour de force !
« Je ne prétends pas comprendre Frankie, ni même l’avoir jamais compris. Il ne ressemble à personne de notre famille, non, à aucun d’entre nous. En revanche ce que je sais, c’est que si vous attendez quelque chose de lui et qu’il le sent, alors ça suffit pour qu’il ne le fasse pas. »
Cette fresque approche au plus près la vie dans une exploitation agricole, dans ce premier tome, elle va de 1920 à 1953 : les saisons, les travaux des champs, les rencontres, les mariages, les naissances et les décès rythment les années, mais sans rien d’ennuyeux : n’est-ce pas la vie, tout simplement ? Et puis il y a les répercussions de la diplomatie mondiale jusque dans les fermes les plus reculées, grâce à la radio puis la télévision, les conséquences des guerres, mais aussi les discussions sur la politique, l’émancipation des femmes, la mécanisation, l’exode rural. De reculé, cet îlot de ruralité semble devenir en quelque sorte le centre du monde, comme il l’est pour chaque membre de la famille Langdon.
L’auteure a volontairement commencé juste après la première guerre mondiale car elle ne voulait pas particulièrement s’étendre sur ce conflit, et cela correspondait à la génération de sa mère née en 1921. Le dernier roman de la trilogie, paru aux États-Unis, mais pas encore traduit en français, va jusqu’en 2019, avec donc une légère anticipation. Je suis ravie de cette lecture, et qu’il y ait encore de belles découvertes à faire parmi les auteures (avec un e) américaines !
J’aime beaucoup ce que Jane Smiley dit de son projet (interview dans Libération du samedi 23 juin 2018) : « Une chose que j’adore dans la vie et dans les livres, ce sont les commérages. En fait, cette trilogie, c’est une sorte de gigantesque commérage au sujet d’une famille. » Amies et amis commères, ce roman est fait pour vous !
Nos premiers jours de Jane Smiley (Some luck : Last hundred years, a family saga, 2014), traduction de Carine Chichereau, éditions Rivages, sorti en poche en mai 2018, 600 pages.
Repéré chez Cathulu et Keisha.
Ses 600 pages me permettent d’entamer le Challenge pavé de l’été organisé par Brize. Et comme le roman se déroule dans l’Iowa, un titre de plus pour 50 états, 50 romans !
Hé oui, j’ai avalé la trilogie il y a peu… Tu as déjà ton pavé, j’ai terminé le mien avant hier, on est des chefs!
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J’espère bien lire au moins un autre pavé cet été… 😉
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Je l’ai fini la semaine dernière et, adorant les sagas familiales, j »ai adoré ce roman. J’attends la suite en poche, mais je ne sais pas si je vais résister … Je ne connaissais pas cette auteur et beaucoup apprécié son style intéressant et son écriture intelligente /
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Oui, cette manière d’aborder la saga familiale est passionnante, et on a du mal à s’en détacher…
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Il m’attend sur le dessus de ma PAL, mais j’ai entamé un autre pavé ..
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J’ai vu ça ! Bonne lecture, alors !
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Une trilogie … 3 pavés alors ? Une lecture agréable visiblement, super !
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Trois pavés, effectivement, dont deux seulement sont traduits pour le moment. Tout à fait à mon goût, oui !
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Je vais attendre un peu avant de me lancer dans des pavés
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Je préfère ne pas trop attendre, fin août viennent d’autres tentations ! 😉
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En bonne commère, ça me tente ! J’ai vu plusieurs fois ce livre en librairie, je n’avais pas remarqué qu’il était si gros !
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Pas énorme, non, un petit pavé, et ça se lit vraiment facilement.
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Ce qui m’attire surtout, c’est la fresque. Pour l’été, ça semble bien de se plonger dans une longue histoire. Merci. Bon week end.
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Une fresque d’un genre assez inédit, qui plus est, avec ses années qui s’égrainent régulièrement…
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Un bon pavé qui serait excellent pour l’été non? 🙂 Merci pour la découverte!
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Tout à fait, c’est un bon pavé pour l’été, et en poche…
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J’avais repéré ce titre en librairie, vu ton billet enthousiaste je le note !
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C’est un roman surprenant, avec une famille attachante.
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