« Cette nuit-là, LaRose dormit entre son père et sa mère. Il se souvenait de cette nuit. Il se souvenait de la nuit suivante. Il ne se souvenait pas de ce qui s’était passé entre les deux. »
Un événement tragique secoue un petit village du Dakota du Nord, pendant le dernier hiver du vingtième siècle. Landreaux, au cours d’une chasse, tue le petit Dusty au lieu du cerf qu’il visait, et prive la famille de ses amis Peter et Nola de leur garçonnet de cinq ans. Landreaux et sa femme Emmeline, voyant comme la famille de Peter est dévastée, prennent la terrible décision d’agir selon une ancienne coutume et de « donner » leur fils LaRose au couple éploré, en réparation.
Je n’en raconte pas trop en disant cela, il s’agit du premier chapitre du roman, qui ensuite s’attachera à décrire les conséquences de ce geste sur la petite communauté villageoise, et les familles d’origine ojibwé qui la composent. L’auteure n’hésite pas non plus à revenir en arrière sur la généalogie des LaRose, plusieurs femmes, et enfin un petit garçon, à qui ce prénom est attribué successivement.
« Dans toutes les familles, il s’était passé un truc affreux. Tout le monde était triste pour tout le monde, en général, on disait putain c’est dur, ou alors, si vous étiez une fille, vous offriez une carte illustrée. Mais il n’existait pas de carte pour ce qui était arrivé. »
Ce roman est l’illustration parfaite de l’importance de l’écriture : sans le style à la fois lyrique, et bien ancré dans la terre, de Louise Erdrich, sans le souffle littéraire qu’elle crée (et qui m’avait manqué dans Le pique-nique des orphelins) je n’aurais pas forcément été aussi passionnée par l’histoire. J’ai retrouvé dans ces pages la sensibilité qui m’avait tellement plu dans La malédiction des colombes et Dans le silence du vent. C’est là aussi un très beau roman, qui ne doit pas faire peur, ni par son thème, ni par le style.
« La fillette fit usage de ses mains pour tâter l’air, puis montra à Wolfred où construire un abri, comment lui donner la parfaite orientation, comment trouver du bois sec dans la neige en cassant les branches mortes des arbres, et où l’empiler pour pouvoir facilement alimenter le feu toute la nuit et bénéficier de sa chaleur. »
Il est question dans ce livre de justice, mais il me semble que le thème des enfants perdus, abandonnés, ou séparés de leurs parents revient souvent aussi chez l’auteure. Il est bien évidemment porteur d’émotion, mais la ligne n’est jamais franchie vers une surenchère qui viserait à tirer des larmes au lecteur. Non, la vivacité des dialogues, notamment ceux des adolescents et des enfants des deux familles, les petits détails quotidiens, et la force des liens familiaux et amicaux en font un texte lumineux et sans pathos. Les traditions et croyances indiennes, bien présentes, renforcent la singularité du ton de l’auteure, qui, je le répète, est ce qui m’a particulièrement enchantée dans ce roman.
LaRose de Louise Erdrich (LaRose, 2016) éditions Albin Michel (janvier 2018) traduit par Isabelle Reinharez, 528 pages.
Voilà un roman que j’ai abandonné…
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Oh, vraiment ? Enfin, c’est une chose qui m’arrive assez souvent… 😉
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Cela fait quelques temps que ce roman me fait de l’oeil 😉
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Il fait bien, mais en as-tu déjà lu d’autres de l’auteure ?
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Non aucun 😔
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Pourquoi pas commencer par celui-ci, en effet ?
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Effectivement 😉
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J’ai eu un premier contact plutôt mitigé avec Louise Erdrich et « La Chorale des maîtres bouchers ». Malgré sa grande popularité sur les blogs, je n’ai jamais eu envie de renouer, et « Love Medecine » est toujours dans ma PAL…
Pourtant, même si le commentaire de Krol me refroidit un peu, je crois que je pourrais me laisser tenter par LaRose car le thème me plait. Reste à savoir si je vais aimer la façon dont il est traité…
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Je dirais que La chorale des maîtres-bouchers est un peu à part, c’est plutôt une saga familiale classique… Même si je l’ai aimé, ses romans mettant en scène des familles de tradition ojibwé sont bien plus forts, notamment ceux qu’elle a écrit le plus récemment. Je n’ai pas lu Love medecine, je ne sais pas trop si j’aimerais autant que LaRose ou Dans le silence du vent.
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Une auteur que je dois lire, sur ma LAL depuis des années, mais j’ai l’impression qu’il faut bien choisir le roman tout de même pour une première approche.
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Oui, effectivement, si je n’en ai détesté aucun, j’ai été plus mitigée notamment avec Le pique-nique des orphelins, qui partait un peu trop dans tous les sens à mon goût.
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le thème me plaît… Je n’ai encore rine lu de lauteure laors que j’ai « Dans le silence du vent dans ma PAL depuis longtemps 🙂
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Le thème de Dans le silence du vent est très fort également…
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C’était ma première lecture de cette auteure et je n’ai pas été déçue!
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J’espère que tu continueras à aimer autant ce que tu liras d’elle.
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Contrairement à Autist rea ding, j’avais aimé mon premier contact avec l’auteure (également la chorale des maîtres bouchers).
Je note celui-ci.
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Son style et ses thématiques sont pour beaucoup dans mon engouement pour ses romans les plus récents… ils devraient te plaire aussi.
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J’ai démarré par la Chorale, et j’ai aimé. J’en ai lu plein après
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Je suppose que tu aimeras celui-ci…
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Le sujet, la couverture, ce que tu en dis, tout converge pour que je le lise. Merci du partage, 🙂
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Le sujet est vraiment formidable, et bien traité, bien écrit… j’ai adoré !
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Très beau roman, on est d’accord. Le précédent m’avait beaucoup moins emballé, celui-ci remet les pendules à l’heure 😉
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Si c’est Le pique-nique des orphelins, c’était le précédent en France, mais un de ses premiers, moins abouti donc…
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J’ai déjà lu d’autres avis très enthousiastes sur ce roman, je le note ! (encore jamais rien lu de cette auteure)
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Tu donnes très envie, surtout que je crois n’avoir encore jamais lue cette auteure ! 😉 Merci pour ta participation aux coups de coeur.
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Une auteure à découvrir, tu devrais aimer !
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tu réveilles ma curiosité pour ce titre!
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Eva m’avait donné envie dans les Bibliomaniacs, tu me fais une piqûre de rappel 😉
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Un livre que j’avais déjà repéré, tu me confirmes qu’il faut que je le lise!!
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J’ai beaucoup aimé ce livre et j’ai beaucoup lu cette auteure que j’adore……. MERCI 🙂
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J’aime aussi beaucoup cette auteure, et j’attends son prochain opus !
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