Craig Johnson, Tout autre nom


toutautrenom.jpg« Elle me regarda fixement, prit le cigarillo, et d’un geste théâtral, le bras tendu, le lâcha sur le gravier ; puis elle l’éteignit avec un mouvement de rotation du pied, regrettant visiblement que le petit cigare ne soit pas ma tête. »
Dans ce onzième volume, Walter Longmire, à la demande de l’ancien shérif Lucian Connally, enquête sans mandat hors de sa juridiction, sur une mort classée un peu hâtivement en suicide. Un suicidé qui a tiré deux balles, voilà qui est étrange… Le mort est l’inspecteur Holman, qui s’intéressait à des disparitions de jeunes femmes dans les environs, et Walt en est bien sûr intrigué. Ses recherches vont le mener une fois encore à affronter des situations périlleuses, et des personnages pittoresques ou dangereux, ou les deux à la fois. Et ce, dans le cadre légèrement différent du comté voisin, ses mines de charbon, ses trains démesurés, mais aussi comme dans le comté d’Absaroka, des bars mal famés, des motels lugubres et des tempêtes de neige tout à fait épiques.

 

« Tu veux des friandises ou tu préfères que j’aille au rayon boucherie te prendre un jambon ?
Ses oreilles se dressèrent lorsqu’il entendit ce dernier mot. On dit que les chiens ont un vocabulaire d’environ vingt unités lexicales, et j’étais certain que sur les vingt que possédait le mien, dix-sept étaient jambon. »
C’est toujours plaisant de retrouver Walt, le shérif du Wyoming dont Craig Johnson raconte avec sa verve habituelle les enquêtes assez mouvementées. C’est difficile de mettre le doigt sur ce qui fonctionne aussi bien : les personnages récurrents sympathiques, les dialogues pétillants, les péripéties inattendues, la bonne dose de paysages grandioses et de conditions météorologiques extrêmes… tout cela à la fois. L’intrigue n’est pas ce qui a le plus d’importance, le fait de savoir si Walt va arriver à temps pour l’accouchement de sa fille en a tout autant. Le thème du trafic d’êtres humains qui se dessine au fil du livre ne manque pourtant pas de capter l’attention. On se laisse faire agréablement, l’écriture et l’humour sont des plus séduisants, c’est une excellente lecture de détente ! Pas plus, pas moins.

 

Tout autre nom de Craig Johnson (Any other name, 2014) éditions Gallmeister (2018) traduit par Sophie Aslanides, 349 pages.


26 commentaires sur « Craig Johnson, Tout autre nom »

  1. Je n’en ai lu qu’un de Craig Johnson mais je sais que j’y reviendrai volontiers. J’adore déjà ton extrait !

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  2. Il vient d’arriver à la bibli! J’ai tout lu sauf celui ci, donc, et celui où il marie sa fille. La dent du serpent était moyen, j’espère ne pas être déçue cette fois

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  3. je ne cours pas après les romans policiers sauf quand je sens l’enthousiasme que je ne sens pas ici, donc je laisse passer.

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  4. Encore un auteur (et son personnage) que j’aime bien. La citation sur le chien m’a bien amusée. Et c’est bien vrai que dans une intrigue policière, souvent ce qui compte le plus, c’est savoir s’il arrivera à temps pour l’accouchement de sa fille.C’est le signe que le personnage existe !

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  5. J’ai des Craig Johnson dans la PAL, je ne les ai pas encore lus (je vais vraiment m’y mettre cet été, j’espère) mais je les ai fait lire à mon frère qui adore Walt. Je lui offrirai donc ce dernier pour sa fête des pères 😉

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  6. Je suis restée bloquée au 3e, j’en ai un autre dans ma PAL, il faudrait que je reprenne, mais pour l’instance, Gamache a pris le dessus. Pourtant je l’aime bien Walt !

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