Amulya Malladi, Une bouffée d’air pur

Unebouffeedairpur« J’avais toujours su qu’un jour, quelque part, je rencontrerais de nouveau Prakash. Simplement, je n’imaginais pas que ce serait aussi décevant. »
Au commencement du roman, Anjali, une jeune femme, attend son officier de mari qui doit venir la chercher à la gare de Bhopal. Lorsqu’elle est prise, comme toutes les personnes aux environs, de difficultés respiratoires, qui vont pour certains s’avérer fatales, elle frôle la mort. Pourtant Anjali se réveille à l’hôpital… Après un saut temporel de quinze ans, on la retrouve mariée à un professeur, et elle-même institutrice, et mère d’un garçon de douze ans. Le propos de Amulya Malladi n’est pas de recenser toutes les conséquences dramatiques de la catastrophe de Bhopal, mais de traiter de répercussions tout à fait intimes, propres à une famille, sur une quinzaine d’années après cette tragédie. Mêlant les points de vue de différents personnages, et les époques, elle compose une fresque tout à fait réussie.

« Je ne savais même pas si nous étions de la même caste. Non que j’y attache la moindre importance, mais cela pouvait en avoir pour elle et ses parents. »
J’ai trouvé ce livre émouvant et lumineux, à l’image du titre qui ne prend sa signification qu’à l’extrême fin du texte. Il traite de thèmes que l’on n’associe pas forcément à la culture indienne, comme le divorce, l’accès au travail pour les femmes, ou le féminisme. C’est donc un roman particulièrement riche sur les dernières années du XXème siècle en Inde. On peut y voir notamment le conflit entre les générations, celle des parents d’Anjali qui veulent rester fidèles aux traditions passées, et celle qui la suit, qui accepte, et même initie les changements de mentalité. C’est grâce à la chronique de Delphine que j’ai découvert ce roman, et je lirais bien volontiers Le foyer des mères heureuses, sorti plus récemment, et qui a beaucoup plu à Delphine aussi.

 

Une bouffée d’air pur, d’Amulya Malladi, (A breath of fresh air, 2002) éditions Mercure de France (janvier 2017) traduit de l’anglais par Geneviève Leibrich, 232 pages.

42 commentaires sur « Amulya Malladi, Une bouffée d’air pur »

    1. Ce roman conviendrait très bien pour commencer « en douceur », il a quelque chose qui l’apparente à la littérature européenne ou anglo-saxonne. (l’auteure vit au Danemark, ceci explique peut-être cela)

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  1. Ah, ce que je suis contente que tu l’aies lu 🙂
    Amulya Mallady mêle comme personne l’intime et le social, et elle le fait de manière très fine, sans jamais s’ériger en juge ou en moraliste.
    Je suis sûre que tu liras bientôt Le foyer des mères heureuses :-))

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  2. J’aime toujours découvrir un pays grâce aux romans. Et l’Inde est un pays tellement contrasté, à l’image des films et des livres qui racontent tel ou tel aspect de cet immense territoire.

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  3. Ça fait vraiment longtemps que je n’ai rien lu côté littérature indienne ! Tu me donnes envie d’y replonger avec ce roman qui me paraît tout à fait idéal pour explorer différents thèmes culturels liés à l’Inde.

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    1. Je ne la connaissais pas non plus, elle est toute jeune, et la maison d’édition n’est pas de celle qui font le plus de ramdam médiatique… 😉

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  4. Je trouve que le titre de ce roman est bien représentatif de ce que l’on peut penser en arpentant les villes indiennes…. un peu d’air pur s’il vous plait !

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