Audur Ava Olafsdottir, Ör

orRentrée littéraire 2017 (9)
« – Depuis que tu es sorti du ventre de ta mère, 568 guerres ont été menées dans le monde, dit la voix depuis le fauteuil. »

Cela commence dans un salon de tatouage. Jonas, qui vit seul depuis huit ans et cinq mois, depuis que sa femme l’a quitté, choisit un nymphéa blanc sur le cœur. Après avoir rendu visite à sa mère, en maison de retraite, et l’avoir écouté disserter sur son sujet favori, les guerres, Jonas s’interroge sur la manière d’emprunter un fusil à son voisin Svanur, sans éveiller sa méfiance. Car Jonas ne voit plus rien qui le retient dans la vie…


« Une fois dehors, j’appelle les secours pour signaler qu’il y a une oie à l’aile brisée près de la maison de retraite.
– Un mâle, dis-je. Tout seul. Sans femelle. »
Mais Jonas a des scrupules à imposer à sa famille la vision de son corps, aussi décide-t-il de partir pour un pays étranger pour s’y donner la mort. Muni d’une perceuse et d’une caisse à outils, il débarque dans un pays qui sort à peine de la guerre, et s’installe dans un hôtel tout juste rouvert.
Audur Ava Olafsdottir fait partie des auteurs, pas si nombreux, dont j’achète les livres sans trop chercher à savoir de quoi ils parlent, ni si les avis sont bons. J’ai confiance, je sais qu’elle va créer de beaux personnages et une douce atmosphère, que je me vais me sentir bien entre ses mots. Et cela s’est vérifié une fois de plus. Le talent de l’auteure pour imaginer des caractères et cerner des personnalités, un peu hors du commun mais attachantes, est toujours présent et m’a enchantée d’un bout à l’autre du roman.
C’est une lecture douce sans être mièvre, teintée d’humour sans être loufoque, qui aborde des sujets difficiles sans jamais larmoyer. Aussi réussi que Rosa Candida, ce roman convient tout aussi bien pour une première découverte que pour entrer une fois de plus en connivence avec l’humanité irrésistible qui se dégage de toute l’œuvre de l’auteure islandaise.

 

Ör de Audur Ava Olafsdottir, éditions Zulma (octobre 2017) traduit par Catherine Eyjolfssson, 239 pages.


Les avis de Cathulu et Cuné.

Challenge littérature nordique chez Margotte.
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47 commentaires sur « Audur Ava Olafsdottir, Ör »

  1. Je trouve assez juste cette idée qu’avec certains auteurs, on peut y aller les yeux fermés sans connaître l’histoire. Et cette auteure en fait partie aussi pour moi car on sait d’avance qu’elle va nous mener dans une atmosphère particulière, enchanteresse. Je le note en tout cas.

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  2. C’est une auteure que je n’ai pas encore abordée… mais comme je dois aller aussi aux Boréales, cela sera peut-être le lieu et l’endroit 😉 Ton billet donne envie de se laisser aller en tout cas ! Merci pour cette nouvelle participation.

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  3. Hé bien, tu es le premier billet qui me donne vraiment envie de découvrir cette auteure ! Jamais rien lu d’elle, pas sûre que ce soit mon univers, mais là, je veux bien essayer.^^

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    1. Ta dernière partie de phrase me ferait fuir à toutes jambes si je la lisais dans un billet ! 🙂 Une parabole, oui, mais sans côté moralisateur, de mon point de vue…

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  4. J’avais énormément aimé l’exception, et j’ai eu peur d’être déçue par l’embellie, je note celui-là du coup; ses livres sonnent toujours comme une parenthèse étrange et douce.

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  5. J e me souviens avoir écrit que j’étais déçue par L’ Embellie alors que j’ai beaucoup aimé Rosa candida. Donc j’ai abandonné la lecture de cette auteure. J’ai eu peut-être tort ?

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