Jo Nesbø, Soleil de nuit

soleildenuit« Mon plan jusqu’à présent avait été de ne pas en avoir, puisqu’il anticiperait toute stratégie logique que je pourrais élaborer. Ma seule chance était l’arbitraire. »
Avec Soleil de nuit, je retrouve Jo Nesbø, auteur déjà lu et aimé avec son héros récurrent Harry Hole. Ici, le roman est plus court et différent des autres, mais c’est toujours un plaisir de retrouver la Norvège, et l’écriture de l’auteur.
Jon Hansen est en fuite, on le comprend dès le début, lorsque, un peu au hasard, il descend d’un autocar dans une petite localité du Finnmark, à près de deux mille kilomètres d’Oslo, au nord du pays. Il y rencontre un jeune garçon et sa mère, leur dit se nommer Ulf et se réfugie dans une cabane de chasse, à l’écart du bourg. La communauté essentiellement composée de laestadiens, protestants particulièrement rigoristes, ne l’accueille pas forcément à bras ouverts, mais là n’est pas le problème.

 

« Vous disposez d’un temps donné, vous brûlez jusqu’au filtre, et puis, inexorablement, c’est la fin. Mais l’idée, c’est brûler jusqu’au filtre, ce n’est pas de s’éteindre avant. »
Jon fuit en effet des tueurs commandités par un gros mafieux de la capitale auquel il doit de l’argent, et il est persuadé qu’ils finiront par le trouver, quel que soit le soin qu’il mette à dissimuler ses traces. Au pays des Sames et du soleil de minuit, Jo Nesbø écrit une jolie variation sur un thème classique, celui de la fuite, sur un ton mêlant l’humour, les sentiments, et les situations noires. Le personnage se découvre lui-même petit à petit autant que le lecteur apprend à le connaître, il ne sait plus s’il doit fuir plus loin, se préparer à attendre avec philosophie ses tueurs ou garder une lueur d’espoir. J’en dis volontairement moins que la quatrième de couverture, car une partie de l’intérêt du livre vient de la divulgation progressive du passé de Jon. On en vient ainsi à se faire du souci pour un personnage qui au départ n’inspire pas forcément la bienveillance.
L’auteur fait monter l’angoisse habilement, mais ne néglige pas la découverte d’une région et d’une communauté, rencontrées lors d’un séjour dans les années 70 et 80. Une lecture prenante, rapide et des retrouvailles réussies avec l’auteur !

Soleil de nuit de Jo Nesbø (Mere blod, 2015) Gallimard (2016) traduit du norvégien par Céline Romand-Monnier, 224 pages


Lu pour le Challenge littérature nordique
LitNord

35 commentaires sur « Jo Nesbø, Soleil de nuit »

  1. J’ai lu Le bonhomme de neige il y a quelques années (avec un vent de tempête qui soufflait la nuit sur mes volets, mauvaise idée !) et Le fils, que j’ai beaucoup aimé ! J’ai tous les Harry Hole dans la belle édition noire sortie cette année, je pense commencer ma lecture cet hiver (au Havre, encore du vent à prévoir !)

    J’aime

  2. Je n’ai lu que L’homme chauve-souris de cet auteur mais ça remonte et je renouerais bien volontiers avec son univers. J’avais bien aimé dans mon souvenir. Peut-être avec le roman que tu viens de lire, tu le défends bien.^^

    J’aime

  3. Ma dernière tentative (après pas mal de lectures aimées) : je l’ai abandonné, une scène bien glauque… Mais on ne sait jamais, après tout. Il a vraiment de bonnes intrigues

    J’aime

    1. Tu veux dire que tu as abandonné celui-ci ou un autre Nesbo ? Il a vraiment le don pour tricoter des intrigues, oui, alors je passe sur une ou deux scènes difficiles, indissociables du genre.

      J’aime

  4. J’ai lancé un appel sur le grand mur bleu pour des conseils de polars (genre que je ne lis jamais) et ce nom a souvent été mentionné. Du coup, monsieur s’est lancé dans le premier de l’auteur (L’homme chauve souris je crois) et semble avoir apprécié. Je vais donc les lire, mais dans l’ordre…

    J’aime

    1. Alors, je n’ai pas été emballée par L’homme chauve-souris, du coup, j’ai continué par ceux qui se passent en Norvège (le premier est Rouge-gorge ou Rue Sans-souci…) et là, j’ai vraiment adoré !

      Aimé par 1 personne

    1. Comme je le dis au-dessus, je ne l’ai pas trop aimé non plus, par contre je suis fan de ses romans qui se passent à Oslo… Tu peux essayer avec Rouge-gorge ou Rue sans-souci.

      J’aime

  5. Le Finmark, les sames, le soleil de minuit, voilà ou j’étais au mois de mai 2017 ! Aussi, tu comprends combien ce livre me parle. j’ai déjà lu des livres qui se passent dans cette région mais celui-ci, non ! Je le retiens !

    J’aime

    1. Je me souviens que tu as lu un ou plusieurs romans d’Olivier Truc, j’ai aimé le premier, mais pas accroché au suivant… je ne sais pas trop pourquoi. En tout cas, j’étais contente de retrouver ces régions avec Jo Nesbo.

      J’aime

  6. J’ai toujours eu dans la tête que c’était un auteur assez trash (je crois qu’il était dans une présélection l’année ou j’étais jurée ELLE), u coup, vu que je suis très chochotte, je passe ma route, alors que quelque part je regrette de passer à côté d’intrigues bien ficelées. Celui-là est-il aussi violent que ses précédents ?

    J’aime

    1. Pour moi, je ne les trouve pas excessivement violents, et pourtant je suis chochotte aussi ! (j’excepte L’homme chauve-souris, il ne m’avait pas plu, il s’agit sans doute d’une surdose de violence…)

      J’aime

  7. Ce roman pourrait bien être une première lecture sympathique pour découvrir cet auteur ! Pas trop long pour se lancer… Merci pour cette première participation et bon we à toi 🙂

    J’aime

  8. Je lis Police du même auteur, en anglais (mais alors c’est un pavé !). S’il me plait, je lirai celui-ci en anglais s’il est à ma médiathèque. Ils n’ont pas énormément de livres en anglais mais ils ont des « classiques ».

    J’aime

    1. Je ne me souviens pas beaucoup de Police, j’en déduis qu’il ne doit pas être parmi mes préférés ! 😉
      Les polars, c’est sympa à lire en anglais, surtout quand on connaît un peu l’auteur, son univers ou ses personnages récurrents.

      J’aime

Et vous, qu'en pensez-vous ?