Lectures du mois (13) juin 2017

Comme souvent lorsque le mois est bien rempli, je trouve toujours le temps de lire, mais beaucoup moins celui d’écrire ou de prendre des notes en cours de lecture. Voici donc les impressions que m’ont laissé les livres suivants, sans entrer trop dans les détails :

fugueursdeglasgow

Peter May, Les fugueurs de Glasgow
332 pages, Le Rouergue (2015)

« Vous pouvez vous enfuir aussi loin que possible, les choses que vous essayez de laisser derrière vous vous attendent à l’arrivée. Parce que vous les emportez toujours avec vous. »

Ce roman m’a attiré car j’avais beaucoup aimé L’île des chasseurs d’oiseaux et L’homme de Lewis, des polars solides et prenants ayant pour cadre l’île écossaise de Lewis. J’ai emprunté celui-ci sans trop savoir à quoi m’attendre ; l’idée de départ en est intrigante. Trois écossais plutôt âgés entreprennent cinquante ans plus tard, à cause d’un meurtre récent, de revivre la fugue qu’ils avaient décidée ensemble à l’âge de dix-sept ans, alors qu’ils formaient un groupe de rock. Si la narration de l’épopée contemporaine fonctionne plutôt pas mal, le retour sur le passé et notamment sur les péripéties de leur fugue et sur l’histoire d’amour entre l’un d’entre eux et une jeune femme à problèmes, ne m’a pas convaincue du tout, et la fin non plus. J’ai terminé le roman passablement agacée, alors qu’il y a de bonnes choses dedans, notamment l’évolution de la société anglaise en 50 ans, ou l’architecture d’un quartier très particulier de Leeds qui m’a bien intéressée aussi. Du coup, certaines parties n’en paraissent que plus mièvres…

L’avis d’Electra.

dapresunehistoirevraieDelphine de Vigan, D’après une histoire vraie
479 pages, JC Lattès (2015)

« Les vrais élans créateurs sont précédés par une forme de nuit. »

Si j’ai fait l’impasse sur le roman que Delphine de Vigan a consacré à sa mère, les premières pages lues de celui-ci m’avaient laissé penser qu’il me plairait. Une auteure nommée Delphine se trouve en panne d’écriture après un roman très personnel. Elle rencontre une certaine L. qui devient rapidement son amie, qui prend de plus en plus de place dans sa vie, allant jusqu’à lui donner des directions sur ce qu’elle, Delphine, devrait écrire. Récit d’une amitié pernicieuse, réflexion sur l’écriture, sur le goût des lecteurs pour « les histoires vraies », jeu entre fiction et réalité, ce roman fort bien écrit se dévore jusqu’à la fin, épatante et absolument pas décevante, de mon point de vue. Je suis contente de l’avoir lu et aimé !

L’avis de Sandrion.

secretdumariLiane Moriarty, Le secret du mari
499 pages, Livre de Poche (2016)
« Les mille autres chemins que nos vies auraient pu, et peut-être dû, prendre nous restent à jamais inconnus. C’est probablement pour le meilleur. »

Roman psychologique sur la vie de famille et sur jusqu’où une mère est prête à aller pour la préserver, Le secret du mari est plus profond et prenant que ne laisse penser sa couverture assez discrète… Cecilia est une mère de famille parfaite, du genre à gérer trois enfants, une maison toujours impeccable, des repas bios, les activités des enfants, les fêtes de l’école, sa vie sociale, tout avec le même brio, jusqu’au jour où elle trouve dans les papiers de son mari une lettre qui porte la mention « à ne lire qu’après ma mort ». L’ouvrira-t-elle ou non, ce n’est évidemment pas le seul suspense de ce roman, où Cecilia croise deux autres femmes prises dans leurs problèmes de couple et de famille. Les trois histoires parallèles se rejoignent habilement, et le style, soutenu par la traduction, est vivant. Quant aux questions posées, elles ne manquent pas d’intérêt. Une bonne lecture pour les vacances, non ?

L’avis de Violette.

desangfroidTruman Capote, De sang froid
506 pages, Folio (première parution en 1966)

« Le village de Holcomb est situé sur les hautes plaines à blé de l’ouest du Kansas, une région solitaire que les autres habitants du Kansas appellent « là-bas ». »

De sang froid est de ces classiques auxquels on n’ose pas s’attaquer, tant on en a entendu parler, en bien. Et puis l’occasion arrive de s’y frotter… Truman Capote dans ce roman ne raconte que des faits réels, racontés par les protagonistes, vérifiés ou soigneusement corroborés. Dans une petite ville du Kansas, une famille de quatre personnes est assassinée une nuit de 1959. A la fois enquête journalistique et roman, ce livre qui décrit la ville et la communauté de Holcomb, retrace également les derniers moments (avant le meurtre, il n’y a pas de détails choquants) de la famille Clutter, la fuite des deux tueurs, deux petits malfrats dont les raisons restent floues longtemps. Il s’attache ensuite à l’enquête menée par la police, à l’arrestation et l’emprisonnement des deux jeunes délinquants, leur profil psychologique… L’ensemble, formidablement bien écrit, est passionnant de bout en bout, et m’a donné envie de me mettre en quête d’autres romans basés sur le même genre d’investigations, notamment ceux de l’anglaise Kate Summerscale, que j’ai pu entendre aux Assises Internationales du Roman cette année.

La lecture de Sharon.

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41 commentaires sur « Lectures du mois (13) juin 2017 »

  1. Je n’ai lu que celui de Delphine de Vigan, pour lequel j’étais moins enthousiaste que toi (un roman un peu « fabriqué » à mon avis), et De sang froid fait partie de ces livres que je me promets de lire chaque été !

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    1. Les avis sont partagés sur le roman de Delphine de Vigan, je ne m’attendais donc pas à monts et merveilles, et il m’a bien plu. Quant à Truman Capote, j’avais déjà lu des romans plus légers comme La traversée de l’été ou Petit-déjeuner chez Tiffany, celui-ci est très fort et a inauguré tout un courant de littérature aux États-Unis.

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  2. J’ai aimé aussi le De Vigan. J’avais également apprécié Rien ne s’oppose à la nuit, mais il s’agit de deux titres très différents. Et tu me donnes envie de relire De sang-froid, dont j’ai presque tout oublié, avec le temps…

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  3. Bon alors, je note d’en rester à la trilogie de l’île de Lewis de Peter May ( celui que tu présentes me faisait hésiter, c’est bien, je n’hésite plus ) et je confirme absolument pour le livre de Kate Summerscale. Et comme Papillon, il faut vraiment que je sorte  » De sang froid  » de ma Pal !

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  4. Parmi tes lectures, j’ai lu De sang froid il y a une dizaine d’années. J’en ai lu il y a peu deux chroniques, une assez classique, une autre qui base son regard sur la documentation qui a servi à Truman Capote pour écrire son récit, biaisé d’après la chroniqueuse. Je suis sinon en train de lire Le secret du mari. J’en suis à la moitié, autant de pages pour rentrer dans l’histoire. Cette fois j’y suis, mais trop de personnages, trop de lieux, je me suis perdue, pourtant je l’ai acheté en souhaitant, pour une fois, lire un livre léger…

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    1. J’aime bien les narrations qui partent de différents personnages et qui se rejoignent (même si le procédé est un peu fréquent) je n’ai donc pas eu trop de mal à accrocher. Il vaut le coup d’aller jusqu’au bout ! Bonne lecture !

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  5. Comme toi, j’ai beaucoup aimé le roman de Delphine De Vigan.
    Je n’ai pas lu « le secret du mari » mais un autre de l’auteure qui m’avait bien plu (oui, pour les vacances, c’est parfait !)

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  6. De sang-froid, il faut vraiment que je le lise, à chaque fois que je le vois, je regrette de ne pas l’avoir fait. Peter May est un auteur que j’aimerai découvrir. Bonnes lectures.

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  7. je suis fan de D’après une histoire vraie! Oui, Le secret du mari, sur la plage, c’est parfait! Quant à De sang-froid, je rêve de le lire, mais qu’est-ce que j’attends???

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  8. Moi aussi j’apprécie Peter May mais tous ses romans ne sont pas aussi réussis que Les chasseurs d’oiseaux.
    Comme toi j’ai été intéressée par le livre de Delphine Le Vigan et du coup j’ai lu celui sur sa mère qui est très bien aussi.
    Lu aussi De Sang froid mais il y a trop longtemps pour que je m’en souvienne précisément.

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  9. Je n’ai toujours pas lu le Capote, mais il faut vraiment que je le fasse. Et j’avais aussi beaucoup aimé le Vigan que j’ai lu après le livre sur sa mère.

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