Maurizio di Giovanni, La méthode du crocodile

methodeducrocodileC’est la fin du mois de mars et je me prépare au meilleur des événements littéraires lyonnais, à savoir les Quais du Polar. Cette année, c’est la 13ème édition, et cela doit faire 9 ou 10 ans que j’y assiste régulièrement. Je me souviens encore de la première fois, ce devait être en 2008, et du premier auteur avec qui j’ai échangé quelques mots, Marcus Malte…
Cette année, j’ai à peine un peu anticipé en lisant un roman de Maurizio de Giovanni qui va être de la fête ce week-end. J’ai déjà lu des polars d’autres auteurs qui se passaient en Sicile, à Rome ou à Venise, ici c’est Naples que décrit Maurizio de Giovanni. Si j’ai bien compris, il a écrit une série de romans avec le commissaire Ricciardi, et d’autres avec un flic nommé Lojacono. C’est cette série que j’ai commencée.

 Une ville qui vous glissait entre les doigts, se liquéfiait et s’évaporait soudain. Locajono, originaire d’un lieu dont la lecture était tout sauf facile, se demandait où se situait le fragile équilibre entre la ville et ceux qui étaient censés veiller sur elle.
Le policier au centre de ce roman est originaire de la région d’Agrigente, en Sicile, il a été muté à Naples suite à la dénonciation calomnieuse d’un mafieux, et il se retrouve cantonné à des tâches subalternes. Sa vie privée n’est guère plus reluisante, puisqu’il a perdu la confiance de sa femme et sa fille.

Le tableau qui s’offrit à leurs yeux dans la cour intérieure était éclairé par la faible lueur d’une lanterne oscillant sous l’effet de la brise, suspendue à deux fils au centre de l’espace.
Deux crimes, le corps d’un jeune homme retrouvé près de son scooter dans une cour d’immeuble puis une jeune fille assassinée selon le même mode opératoire, mettent la presse en émoi. D’autant que le meurtrier tapi dans l’ombre laisse des mouchoirs humides comme seules traces, d’où le surnom de crocodile qui lui est vite attribué. Lojacono a le sentiment que ses collègues se trompent en suivant la piste de la mafia ou du trafic de drogue…

Elle non plus ne l’a pas vu, comme les autres. Une ville pleine de fantômes.
Sans renouveler totalement le genre, je peux dire qu’en ce qui me concerne, c’est un sans-faute pour ce polar : des meurtres certes, mais pas trop sanglants, une histoire réaliste, des personnages crédibles, une construction qui donne quelques éléments de plus au lecteur qu’à l’enquêteur, et le cadre de la ville de Naples. On sent que l’auteur aime sa ville, ses habitants, et qu’il a plaisir à rendre les rues, les places et les immeubles vivants et comme incarnés. Je suis prête donc à écouter ce que l’auteur aura à dire lors des rencontres !

Maurizio de Giovanni, La méthode du crocodile (Il metodo del coccodrillo, 2012) éditions 10/18 (2014) Traduction : Jean-Luc Defromont, 309 pages.

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22 commentaires sur « Maurizio di Giovanni, La méthode du crocodile »

  1. Tous les ans je me dis qu’il faudrait que j’y aille un jour à ce fameux Quais du polar, et tous les ans je laisse passer les dates ! Cela dit je ne lis plus trop de polars ces temps-ci… Bon festival !

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    1. Ce serait peut-être l’occasion d’en relire un peu… et certains auteurs ne sont pas seulement des auteurs de polars ici (je pense à Ron Rash…)

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  2. Bonjour Kathel, je suis allée à Quai du polar pour la première fois l’année dernière et j’ai aimé l’amblance, le fait que l’entrée soit gratuite. Le lieu des dédicaces est sympa et j’ai enfin découvert Lyon. Sinon, Les larmes de crocodiles est un polar tragique, cela se termine mal comme d’autres du même auteur: la quadrilogie du commissaire Ricciardi. Bonne fin de salon.

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    1. J’ai entendu parler surtout du commissaire Ricciardi ce week-end, mais j’aime bien aussi cet autre policier, Locajono… (et l’époque est contemporaine, contrairement aux autres)

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    1. Disons dans le genre de polars que j’aime. Je me suis rendu compte en écoutant des visiteurs dans les files d’attente ce week-end que beaucoup aiment les polars plus violents, alors que je les évite…

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