Galsan Tschinag, La fin du chant


finduchantLa grue solitaire s’en fut droit devant elle, battant vigoureusement des ailes. Cette image frappa l’homme. Il secoua instinctivement la tête. Puis il pressa derechef son cheval.
On ne m’arrête plus, le mois de mars m’a vu sortir encore un livre de l’éditeur Philippe Picquier, qui dormait depuis trop longtemps dans ma liseuse.
La fin du chant est l’un des romans écrit par un auteur mongol, né à Oulan-Bator, mais qui écrit en allemand. C’est plutôt surprenant lorsqu’on lit la mention « traduit de l’allemand » au début du livre ! L’auteur est né dans une famille de chamans et le thème du chamanisme est présent dans ce roman qui évoque une famille de la tribus des Touvas.


Qu’ils eussent deux jambes ou quatre pattes, tous s’engagèrent vers le nord. En dépit de leurs efforts pour faire silence, le sol grondait.
La fin du chant n’est pas un roman bien long et pourtant, il est riche de nombreux thèmes et s’inscrit dans différents genres : roman d’initiation, roman d’amour, il évoque aussi la vie quotidienne traditionnelle en Mongolie, les croyances, des épisodes de conflits lorsque les terres et les troupeaux des nomades sont convoités par d’autres peuplades, provoquant une fuite émaillée de combats où de nombreux Touvas trouvent la mort.


La journée écoulée avait été longue et lourde, presque autant qu’une vie entière.
Ce roman émeut aussi par la beauté des paysages, par la vitesse avec laquelle les enfants prennent des résolutions qui les mènent dans l’âge adulte, par la puissance de l’histoire d’amour de Schuumur qui hésite entre deux femmes, dont l’une a disparu… Les portraits des personnages sont superbes. Il est étonnant de voir comment l’auteur les a rendus si présents, à la fois lointains et proches de nous, a su rendre leurs caractères et leurs aspirations. Les personnages féminins sont en particulier très réussis.

 

Galsan Tschinag, La fin du chant éditions Philippe Picquier (poche, 2007) traduit de l’allemand par Françoise Toraille et Dominique Petit 218 pages

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35 commentaires sur « Galsan Tschinag, La fin du chant »

  1. La couverture me fait de l’œil depuis un moment 😉 Et j’avais aimé « Chaman » du même auteur. Si je ne craignais pas d’aggraver ma PAL je sauterais le pas tout de suite.

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    1. Moi aussi, c’est la couverture qui m’a attirée de prime abord. Je regrette presque l’achat en numérique, parce que c’est un éditeur qui fait des livres qu’on a envie de garder et de relire !

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    1. C’est un univers surprenant et complètement dépaysant… passe encore le thé au beurre de yack, mais les conflits entre tribus et les relations humaines en général étaient des plus rudes.

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  2. J’aime beaucoup cet auteur, il faudrait bien que je le lise à nouveau, d’autant que j’ai eu un coup de foudre pour son pays en 2012.

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  3. Pour le peu que je regarde la téloche, j’ai vu un reportage sur un jeune garçon avec des grues. Cela m’avait beaucoup lu, d’autant qu’elles viennent chez nous hiverner. Je note ce livre qui me tente beaucoup

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  4. Je me suis posé une question en lisant ton billet: pour moi, les Touvas vivaient dans la république autonome de Touva, mais Wikipedia m’a confirmé qu’il existait bien des Touvas en Mongolie. J’aurai appris quelque chose 😉

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        1. Je ne connaissais pas la musique des Touvas. Le conservatoire de notre région avait reçu une année un groupe de Mongols d’Oulan-Bator, et le chant diphonique m’avait impressionnée !

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  5. Un auteur mongol qui écrit en allemand, c’est largement suffisant pour attiser ma curiosité !! Et puis Picquier, j’adhère totalement aussi.

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  6. Ah, il est sur ma PAL, dommage, nous aurions pu caler une lecture commune.. et je n’avais même pas réalisé qu’il rentrait aussi dans l’activité de l’éditeur du mois !
    Du coup j’ai lu ton billet en diagonale, je retiens juste que tu as aimé..

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  7. Comme je le disais chez Aifelle à l’instant, bien envie de lire de nouveau dans cette collection !! Amusant cette histoire de traduction de l’Allemand, il y a effectivement de quoi surprendre !

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