Qui est Brina Svit ?
Je découvre, avec ce recueil de nouvelles qui sort ces jours-ci, l’auteure slovène Brina Svit. Elle vit à Paris et écrit dorénavant en français. Quelques petites recherches sur l’auteure m’apprennent également qu’elle est journaliste, traductrice et a écrit des pièces radiophoniques.
Quand ils se sont revus lundi à la conférence de rédaction, ils n’ont laissé apparaître aucun signe de connivence ou de rapprochement. Tout était comme d’habitude, même les cinq minutes de retard de Lilya.
Les personnages principaux de ces nouvelles sont des hommes ou des femmes, souvent un peu égarés par les sentiments qu’ils éprouvent, qui leur tombent dessus brutalement, au moment où ils s’y attendaient le moins. Mais l’inverse est possible aussi, la situation où le personnage n’éprouve pas les sentiments qu’il devrait au moment opportun. Ces dix tranches de vie sont plutôt douces, ou mi-figue, mi-raisin, jamais totalement cruelles, et c’est sans doute ce qui, en ce qui me concerne, fonctionne à merveille à la lecture.
C’est un an après la mort de Suzanne, sa femme, que Claude Krieff a trouvé la clef de son jardin.
Les personnages de Brina Svit, d’âges variables, du début de l’âge adulte à la retraite, travaillent souvent dans le milieu littéraire, ils sont parfois expatriés et vivent en France, en Argentine ou en Slovénie. Le barrage de la langue n’en est pas vraiment un, celui du milieu social pas toujours non plus, mais des malentendus surviennent parfois là où tout allait trop bien, alors qu’une connivence s’installe entre deux êtres que tout éloignait. Résumer ces textes pourrait faire penser à des histoires sucrées et romantiques, des petits morceaux de guimauve, mais des fêlures subtiles laissent apparaître tout autre chose. Le titre « Nouvelles définitions de l’amour » leur va fort bien !
Choisir une nouvelle ?
Franchement, je les ai toutes aimées, et il n’est d’ailleurs pas fréquent que je dévore un recueil de nouvelles aussi rapidement, sans envie aucune de le fermer pour le finir plus tard. Je vais donc vous parler de la dernière, « Table de Noël ».
Il y a une femme près de la porte, en manteau bleu et casque à vélo fuchsia sous le bras, contemplant les mêmes mandarines -ses mandarines- qui continuent à rouler sur le sol.
Une jeune femme qui déteste les fêtes de Noël se trouve tout un tas d’occupations pour retarder le moment de rentrer réveillonner seule. Elle entre par hasard dans un magasin de meubles un poil trop chic, pour regarder les tables, elle qui mange toujours debout ou sur son canapé. L’unique personne présente, un vendeur qui ne semble pas vraiment assorti au lieu, s’empresse de lui offrir un café, tout en pensant au poivre de Sichuan qu’il doit acheter avant de rentrer chez lui, où il est attendu. Pendant que les passants courent vers des achats de dernière minute, eux sont dans une sorte de cocon, dont ils doivent sortir. Mais petit à petit, aucun des deux ne semble plus si pressé… Comme dans les autres nouvelles, pensées et dialogues sonnent juste jusqu’à la dernière ligne du texte, il y a de la vie et de l’espoir dans l’être humain, et la beauté en jaillit.
Je ne sais pas si je vous ai convaincus de lire ce recueil, où vous croiserez un air de tango, un échange épistolaire, un couple d’écrivains, New York sous la neige, une hirondelle de fenêtre, une clarinette… mais je suis sûre de prêter désormais attention aux autres livres de cette auteure !
Nouvelles définitions de l’amour, de Brina Svit (Gallimard, 9 février 2017) 241 pages
Je participe à la « Bonne nouvelle du lundi », et je vais « Lire le monde » avec la Slovénie.
Livre reçu grâce à Babelio.
Tu m’as carrément convaincue ! Je vais l’acheter 🙂 Merci Kathel 🙂
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Je suis contente et j’espère que tu aimeras autant que moi !
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Je suis convaincue mais je dois avouer que je suis à la recherche de recueils de nouvelles pour lire à haute voix à des femmes très âgées. J’ai donc un intérêt particulier pour ce genre de lecture.
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Ces nouvelles me sembleraient pouvoir convenir, elles n’ont rien de trash, mais sans guimauve non plus… J’ai oublié de noter qu’il y en a dix, elles ne sont donc pas très courtes, il faut compter 20 à 25 pages chacune.
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Convaincue aussi! J’aime beaucoup ces histoires douces-amères.
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Et une auteure à découvrir ! 😉
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Je ne connais pas l’auteure, ce que tu en dis me tente beaucoup. Et j’aime les nouvelles.
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Je ne connaissais pas du tout non plus, et pour une pioche « à l’aveugle » ça a été une très bonne surprise.
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Tu nous tentes !!!
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Hé hé, j’espère bien ! 🙂
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Très tentant !
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Cela devrait te plaire !
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Ta chronique me rappelle que je lis finalement peu de nouvelles.
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J’aime bien, de temps à autre, ça permet de poursuivre une autre lecture en parallèle 🙂
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Tu fais bien de préciser qu’un recueil de nouvelles sans aucune fausse note, c’est suffisamment rare pour ne pas passer à coté !
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Souvent, on doit nuancer son commentaire parce qu’une ou deux nouvelles sont moins à notre goût… ça n’a pas été le cas ici.
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J’aime de plus en plus les recueils de nouvelles ! Je suis très tentée par celui-ci !
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Celles-ci sont vraiment chouettes !
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