Une histoire d’écrivain
C’est bien d’un écrivain qu’il s’agit dans ce roman, un auteur prénommé Serge qui est invité pour un mois en tant qu’écrivain en résidence dans une petite ville du centre de la France. Logé à l’hôtel, invité à des réceptions à commencer par celle organisée par le maire qui l’affuble un peu ironiquement de ce titre d’écrivain national. Notre héros n’est en fait pas universellement connu, mais le couple de libraires locaux a mis ses livres en avant, les médiathèques les ont fait circuler, et les lecteurs du coin, qui sont, bien évidemment, des lectrices, se sont imprégnés de son œuvre et ont préparé moult questions à lui poser.
« Se présenter aux autres en tant qu’écrivain, c’est prendre le risque d’être perçu comme un réceptacle, soudain chacun se valorise de l’universelle conviction d’avoir quelque chose à raconter. »
Chacun s’imagine de plus avoir des anecdotes à raconter susceptibles de lui donner des idées de roman… mais outre son côté un peu bourru, notre écrivain a la tête ailleurs, depuis qu’il a eu connaissance d’un fait divers, qui implique une certaine Dora, dont la photo suffit à le tournebouler. Il ne va avoir de cesse de voir le lieu où a disparu « le Commodore », la maison où vit Dora. Il va dès lors accumuler coups de tête sur initiatives imprudentes, et d’auteur en résidence se transformer en fouineur que rien n’arrête et qui se jette à tout moment dans la gueule du loup. Ce qui donne quelques scènes amusantes où il se présente en piteux état à des rencontres ou des ateliers d’écriture.
« De toute façon, il est impossible de s’intéresser à une affaire sans un a priori, même pour les enquêteurs, policiers ou gendarmes, ils abordent toujours un crime avec une arrière-pensée, ce n’est pas possible autrement.«
Je suis toutefois un peu mitigée au sujet de ce roman. L’auteur est à mon goût trop proche de son personnage, lui donnant, selon toute apparence, son prénom, son allure et son caractère, alors que le fond de l’histoire, le fait divers, paraît totalement sorti de son imagination. Quel intérêt de brouiller ainsi les pistes ? De plus, cela m’agace toujours dans les romans policiers ou apparentés, de voir des personnages accumuler maladresses et erreurs de jugement, sans lesquelles certes, l’histoire progresserait différemment, ou ne progresserait plus du tout, mais qui ont le don d’énerver sérieusement, et de faire perdre en crédibilité !
« De temps en temps, il me posait une question, me demandant mon adresse, mon numéro de portable, depuis quand j’étais dans la région, si j’étais déjà venu avant, c’était délirant de faire un procès-verbal pour relater aussi peu d’éléments concrets, son rapport faisait déjà presque deux pages. À titre d’auteur, j’en étais presque vexé, moi qui souffre parfois des heures pour faire éclore un seul paragraphe… »
La partie plus ou moins policière, et l’histoire avec Dora et ses comparses m’ont donc ennuyée, alors que dans le même temps je me délectais des remarques sur le travail d’écrivain et de l’humour pince-sans-rire présent dans les parties concernant l’auteur en résidence. Me voilà une fois de plus en porte-à-faux au sujet de romans français appréciés par la blogosphère et la critique, et qui me laissent un peu perplexes. Même le style ne m’a pas transportée outre mesure, et si j’ai terminé le livre sans me forcer, je pense qu’il ne m’en restera pas grand chose.
L’écrivain national, Serge Joncour chez Flammarion (2014) 390 pages
Brize ou Clara ont aimé, et elles ne sont pas les seules !
C’est un titre qui ne m’a jamais vraiment tentée, malgré une rencontre avec l’auteur.
J’aimeJ’aime
Son dernier semble unanimement apprécié… je dis bien « semble », car bien souvent les failles dans l’unanimité n’apparaissent pas tout de suite ! 😉
J’aimeJ’aime
Ce qui arrive, c’est que les lectrices avec des bémols (moi par exemple) ne donnent pas toujours des billets… ^_^
J’aimeJ’aime
Je comprends ça, je ne me donne pas toujours la peine non plus d’écrire des billets « mitigés »… 😉
J’aimeJ’aime
C’est un titre qui m’intéresse depuis un moment, ainsi que le dernier roman de Joncour, Repose-toi sur moi.
J’aimeJ’aime
Ce dernier semble plus apprécié : à voir ! 😉
J’aimeJ’aime
Je m’adresse à Keisha et Katel2 : il faut écrire des billets même quand vous avez des avis mitigés , cela aide vos lectrices à ne pas se précipiter sur des livres dont tout le monde parle, et pour moi c’est ce qui me donne confiance dans les blogs
J’aimeJ’aime
Bien sûr, Luocine, dans l’idéal, c’est ce qu’il faudrait faire… mais un blog n’est pas une suite d’obligations, et il y a des moments où on n’a pas envie d’écrire. En décembre, j’ai lu mais je n’ai écrit aucun billet. 😉
Et je ne parle jamais des livres que je n’ai fait que commencer, je ne veux pas émettre d’avis négatif sur une cinquantaine de pages !
J’aimeJ’aime
J’ai parfois hésité à le prendre à la bibliothèque mais je me retiens toujours. Je fais peut-être bien 😉
J’aimeJ’aime
Il n’est pas indispensable, même si je l’ai lu aisément et rapidement… Je l’avais aussi emprunté à la bibliothèque, et j’ai bien fait !
J’aimeJ’aime
J’en garde un bon souvenir mais un peu plat…
J’aimeJ’aime
Oui, avec quelques traits d’humour et scènes un peu plus saillantes…
J’aimeJ’aime
Lu à sa sortie, je dois avouer qu’il ne m’en reste pas grand chose non plus.
J’aimeJ’aime
Voilà qui confirme mes impressions ! 😉
J’aimeJ’aime
Je comprends tes réserves mais sans les partager car j’ai pris l’ensemble comme une fantaisie autour de, donc je me moquais que l’aspect polar soit ou non crédible et je me suis laissée embarquer avec beaucoup de plaisir.
J’aimeJ’aime
Entre la fantaisie et le n’importe quoi, il n’y a qu’un pas ! 😉 Non, je n’ai décidément aimé que les parties « écrivain en résidence » il y a des scènes savoureuses…
J’aimeJ’aime
Oh ! Je me suis tellement amusée à lire ce livre ! Comme Brize, les aspects moins crédibles ne m’ont pas dérangée ; je me suis laissée emporter par ce récit extrêmement ludique.
J’aimeJ’aime
Pour moi, c’est la cohérence-même du roman qui est atteinte… Mais peut-être que les lecteurs réguliers de l’auteur ont davantage apprécié cet aspect ludique par rapport au reste de son œuvre ?
J’aimeJ’aime
C’étais mon premier 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Je ne cesse de lire des avis élogieux au sujet de cet auteur et de ses romans. Honte à moi, je ne l’ai encore jamais lu. J’apprécie de voir qu’il ne fait finalement pas l’unanimité en lisant ton billet.
J’aimeJ’aime
Ce roman se laisse lire, mais pour moi, n’a rien d’extraordinaire.
J’aimeJ’aime
Comme Moka, je n’ai encore jamais lu cet auteur mais je suis assez curieuse de le découvrir…!
J’aimeJ’aime
Tu pourras ainsi te faire ton avis !
J’aimeJ’aime
Je devrais le lire car retenu depuis quelques temps à la bibli
J’aimeJ’aime
J’espère que tu aimeras plus que moi !
J’aimeJ’aime
Et voilà ! Je comprends parfaitement ton sentiment et tu argumentes parfaitement ton propos. J’adore ce genre de critique !!! De toute façon je n’étais pas du tout attirée par ce livre…
J’aimeJ’aime
Merci Krol ! Je m’attendais à mieux de ce livre et j’ai été à moitié déçue !
J’aimeJ’aime
j’aimerais le lire, il me semble que certains ont adoré… que je manque de temps en ce moment :(( !
J’aimeJ’aime
Même avec du temps, je peux t’assurer qu’on n’arrive pas à lire tout ce qu’on veut ! 😉
J’aimeJ’aime
Malgré ton avis mitigé, ce livre me tente plus que son dernier roman, encensé par les lecteurs et parfois comparé à « L’amour sans le faire » qui m’a un peu ennuyée.
J’aimeJ’aime
Au moins, dans celui-ci, il y a les parties sur la vie d’écrivain qui sont savoureuses ! (bon, moi, je ne crois pas lire ceux dont tu parles…)
J’aimeJ’aime
L’occasion ne s’est pas présentée pour moi de le lire et l’envie de le découvrir m’a quittée. On verra s’il se présente ou non à moi un jour ou l’autre.
J’aimeJ’aime
J’adore cet auteur depuis des années, je vais donc lire ce nouveau roman un de ces jours. Mais comme je n’achète plus rien avant d’avoir vidé ma PAL (dont les 3/4 sont encore dans les cartons alors que j’ai déménagé il y a un an 1/2), eh bien, rien ne presse !
J’aimeJ’aime
Tu vas avoir des surprises en ouvrant tes cartons, alors. Espérons qu’elles soient bonnes !
J’aimeJ’aime