« Le vacarme, le bourdonnement, le silence pesant, l’odeur des justaucorps mouillés et de la fosse de réception, la crème hydratante goudronneuse, tout cela était intrinsèquement lié à Devon. »
Je voulais lire ce roman depuis le Festival America où Sandrine avait mené un entretien avec Megan Abbot. C’est le premier roman de l’auteur que je lis, mais il ne semble pas représentatif de son genre habituel, qui est le roman noir situé dans les années 50 ou 60. Avant que tout se brise, roman sur une famille fortement soudée autour de la fille aînée, gymnaste très prometteuse, a pour titre américain You will know me. On pourrait parler longtemps des traductions des titres ! Toutefois, le titre français, tiré d’une phrase du roman, ne va pas si mal au texte qui parle de « l’avant », avant l’événement perturbateur.
Un roman psychologique
Malgré des couches de temps imbriquées, le récit se déroule de manière claire et suit un fil directeur évident autour de la psychologie approfondie, disséquée, des personnages. Cet examen minutieux des faits et gestes évoque les romans de Joyce Carol Oates. L’auteure a adopté, et c’est une très bonne idée, le point de vue de la mère, écartelée entre son amour pour sa fille, son envie de la voir réussir, sa loyauté envers son mari, son sens moral, ses envies personnelles. Jusqu’où peut aller le profond désir de voir son enfant réussir ses rêves ?
« Tout, dans la vie de Devon, finirait par prendre un aspect mythique au sein de la famille. »
On assiste aux ravages qu’un accident, survenu dans l’entourage proche, peut créer dans une famille. Ce roman est tendu, précis et affuté comme les gymnastes dont il évoque la jeune carrière. Il est aussi très prenant, car l’auteure lâche des informations comme autant de petites bombes, et excelle à les replacer dans le contexte passé. La réussite de Devon, c’est d’abord la rencontre de ses parents, la naissance d’une famille, des aléas et des accidents, la rencontre d’un entraîneur, et ainsi de suite…
Quoi d’autre ?
Le sport de haut niveau, thème porteur de tensions et de défis, est souvent traité dans les romans. Je pense à La petite communiste qui ne souriait jamais de Lola Lafon, Le cœur du pélican de Cécile Coulon, Courir de Jean Echenoz ou Némésis de Philip Roth, mais vous en connaissez sans doute d’autres ? J’ai adoré Courir et Némésis…
Avant que tout se brise (You will know me, 2016) aux éditions du Masque (2016) traduit de l’anglais par Jean Esch, 334 pages
L’avis de Sandrine.
J’avais oublié déjà cette rencontre au festival america!
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Et le grand écart (réussi !) avec Sergio de la Pava !
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J’ai noté de lire d’autres titres, car cette Megan Abbott me plait beaucoup. Ses thématiques autour des femmes, de la famille, du couple la rapprochent de Joyce Carol Oates en effet et de Laura Kasischke et son écriture très dynamique accèdera sans doute à ce niveau-là. La construction est aussi habile et entretient un suspens prenant. bref : à lire !
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Alors, en fouinant dans sa biblio, j’ai trouvé Vilaines filles ou La fin de l’innocence qui pourraient me plaire… ses romans plus « polars des années 50 » me tentent moins. Sais-tu qu’elle va venir aux Quais du Polar ? Une raison de plus pour que je la lise de nouveau !
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Je l’ai ratée au festival America, j’étais à un autre débat, mais je la lirai volontiers.
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Ce roman est vraiment prenant jusqu’au bout… j’avais l’impression de ne pas en sortir le nez !
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j’ai aimé un roman précédent donc je prend note de celui ci, c’est une auteure très agréable à lire
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Je la relirai sans doute, d’autant qu’elle va venir aux Quais du Polar…
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J’ai un de ses polars dans la PAL 😉
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ha tu nous diras ce que tu en as pensé ? (même en deux mots!)
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Je ne suis pas friande de ce genre de roman à vrai dire…
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Il ne faut pas se forcer, dans ce cas… 😉
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Ben moi, j’ai pas été totalement convaincue (mode Schtroumpf grognon), même si je reconnais que le roman se laisse bien lire, mais j’ai trouvé l’ensemble un peu trop appuyé à mon goût (https://surmesbrizees.wordpress.com/2016/08/28/avant-que-tout-se-brise-megan-abbott/)
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Ah, oui, effectivement ! Je n’ai pas eu ce sentiment, ou alors de façon vraiment fugace ! 🙂
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Il pourrait me plaire. Je le note, même si je ne suis pas fan de sport à l’écrit.
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Les pages sur la gymnastique en elle-même ne sont pas si longues… il s’agit surtout de ce qui se passe dans la famille et dans la tête de ses membres (un peu comme dans Tout ce qu’on en s’est pas dit de Celeste Ng)
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Je viens de lire « Fièvre » de cette auteur, qui ne m’a pas convaincue. Celui-ci a l’air bien ficelé, pourquoi pas 😉
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Ah, dommage ! « Fièvre » c’est un de ses romans qui me tentaient… qu’est-ce qui ne t’a pas plu ?
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Jamais lu cet auteur !
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C’était une première pour moi aussi !
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Bon, visiblement, à lire, même si je suppose que le traitement n’a rien à voir avec le si subtilement ironique « Courir », un must ! Je note aussi les autres titres de la même auteure que tu as dénichés, j’aime bien découvrir en passant par le poche (finance oblige)
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Courir ne lui ressemble pas du tout, c’est vrai ! Mais l’auteure est à découvrir, oui, si on aime Joyce Maynard ou JC Oates.
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