Lectures du mois (12) novembre 2016

Pour finir ce mois, riche en lectures sorties des tréfonds de ma bibliothèque, voici encore trois lectures qui n’ont pas suscité mon enthousiasme.

feuillesdombreLes feuilles d’ombre de Desmond Hogan

Cet avis va illustrer le risque d’acheter un livre en grand format alors qu’on n’en a jamais entendu parler. J’avais cru à une nouveauté, c’est une réédition de 1980, ce qui ne me dérange pas du tout. Au contraire, s’il est réédité, cela doit prouver sa qualité, et puis un auteur irlandais à découvrir, cela augure forcément un bon moment.
Malheureusement, je n’ai pas du tout adhéré au style très poétique, ni au thème… Un homme âgé qui se retourne sur sa jeunesse et le souvenir d’un triangle amoureux, et peut-être d’un autre événement, mais bien flou, alors, et qui m’a échappé… J’ai eu l’impression qu’il ne se passait pas grand chose de plus dans la fin que j’ai lue en diagonale. Quant à l’écriture, elle est pleine d’images assez obscures, ce qui m’a même poussée à chercher des extraits en anglais, car je pensais qu’il y avait un problème de traduction. Cela ne semble pas le cas, au contraire, il faut saluer le traducteur dont le travail n’a pas dû être aisé.
Je serais curieuse de lire d’autres avis, je me suis fiée uniquement à un commentaire de libraire. Toutefois, j’ai entendu un critique dans La Dispute qui a eu le même sentiment, et l’exprime mieux que moi ! Je note en tout cas que nostalgie et poésie conjuguées ne sont pas les ingrédients qui me conviennent le mieux.

troisfemmespuissantesTrois femmes puissantes de Marie Ndiaye

Cela faisait longtemps que j’avais envie de découvrir la prose de Marie Ndiaye, et que ce roman était dans ma liseuse. Je l’avais déjà commencé une fois, et je l’ai repris du début, pleine de louables intentions ! Le roman présente trois femmes fortes, dans des situations difficiles. Dans le premier chapitre, Norah revient à la demande de son père dans sa maison d’enfance, et doit affronter en même temps que ce patriarche haïssable, des souvenirs dérangeants. J’ai calé après la première des trois parties où j’ai tout détesté, le personnage du père, l’ambiance poisseuse, et tout ce que mon esprit cartésien refusait d’accepter… Je n’ai pas réussi à savoir si certains épisodes étaient réels ou imaginés, et pourquoi ? Le thème du retour est des plus intéressants, mais j’ai eu une désagréable impression de surenchère, d’exagération. Je n’aime pas les accumulations de détails visant à rendre une situation plus dramatique ou plus frappante, et il faut dire que la sobriété n’est pas la particularité principale de ce roman, et que si je peux aimer les phrases à rallonge, il faut qu’elles m’apportent quelque chose.

J’ai trouvé énormément d’avis sur le net, mais provenant de blogs inconnus, je passerais ma journée à essayer de les découvrir tous ! Ah, voici l’avis de Papillon, qui rejoint tout à fait le mien !

legendeSylvain Prudhomme, Légende
J’avais noté Les grands de Sylvain Prudhomme, mais l’opportunité de lire celui-ci s’est présentée d’abord. Le début du roman m’a beaucoup plu, notamment les descriptions de paysages de la Crau par l’œil de Nel, photographe qui réalise de grands pays panoramiques en noir et blanc de ses endroits favoris, en bordure de la Camargue. Il se lie d’amitié avec Matt, un réalisateur qui s’intéresse à une boîte de nuit ayant connu des heures de gloire locale quelques dizaines d’années auparavant. Ce faisant, Matt découvre que les deux personnalités phare de cette discothèque étaient les cousins de Nel. Les deux amis revisitent donc le passé.
Si l’histoire tient bien la route sur la première moitié du roman, celui-ci semble ensuite s’enliser et se perdre, en tournant quelque peu en rond. C’est dommage, l’auteur possède une écriture raffinée et subtile, mais son sujet n’a pas réussi à me passionner. Tout tourne autour de la famille de Nel, pourtant originale, mais qui ne suffit pas à donner une direction, un but, au roman. C’est cependant mon préféré des trois présentés aujourd’hui !

Vu chez Eva plutôt déçue et Jérôme qui a aimé.

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44 commentaires sur « Lectures du mois (12) novembre 2016 »

  1. Je verrai ce que je pense du Desmond Hogan, j’ai prévu de le lire bientôt 🙂 Son style est particulier c’est vrai, mais moi j’ai super accroché à son Garçon aux Icônes, sorti en 2015 ; en tous cas aux deux tiers du livre. Merci pour cet avis !

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  2. c’est frustrant quand on arrive à la fin et qu’on se dit tout ça pour ça.. cela m’a fait ça pour le dernier Ellory, auteur que j’apprécie habituellement, mais là son dernier m’est tombé des mains. C’est rare que je ne finisse pas un livre mais là impossible. Merci pour ces propositions lectures 🙂 😉

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    1. ça m’arrive de plus en plus souvent de ne pas terminer des livres… Je ne résiste pas toujours aux sirènes des nouveautés ou des livres vus sur d’autres blogs qui me tentent, mais si je vois que ça ne me convient pas, il est inutile d’insister.

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  3. Comme Aifelle pour Légende, emprunt bibli d’ailleurs, titre recommandé par une auteur que j’aime beaucoup et dont les recommandations m’ont permis de faire de belles découvertes. A suivre, donc.

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  4. Comme toi, je n’aime pas le style de Marie Ndiaye. Mais c’est marrant parce que j’avais donné le roman (pas aimé, donc) à ma meilleure amie qui, elle, a adoré ! Comme quoi… Quant à Sylvain Prudhomme, j’avais préféré son précédent où il y avait une vraie atmosphère, dense et bien rendue, avec beaucoup de nostalgie. Dans celui-ci, on dirait en effet qu’il a suivi plusieurs fils narratifs, sans vraiment en creuser aucun, mais j’ai adoré l’épisode des chasseurs de papillons !

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    1. Je pense qu’on peut adore Trois femmes puissantes, il a d’ailleurs eu le Goncourt, si ça signifie quelque chose ! Moi, il ne m’a vraiment pas parlé, et pourtant, j’ai apprécié récemment plusieurs romans africains.
      J’espère préférer le premier roman de Sylvain Prudhomme car je l’ai déjà acheté !

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  5. Je tournais autour du Desmond Hogan, bon du coup je le feuilletterai avant de me décider. J’ i beaucoup de mal avec l’écriture de Marie Ndiaye ( d’ailleurs j’avais abandonné trois femmes puissantes).

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  6. J’ai lu « Trois femmes puissantes » à sa sortie mais je ne suis pas parvenue à entrer dedans. Peut-être la sensation de surenchère en effet, mais je n’ai pas eu de réelle émotion.

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  7. « Trois femmes puissantes… » un livre qui m’avait ennuyée, l’écriture m’avait déplue, bref impossible de le terminer. A l’époque, il suscitait un tel engouement que je me suis sentie bien seule 🙂

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  8. Cordialement détesté Trois Femmes Puissantes… (et j’ajouterai perfidement que cela me fait plaisir de voir que je ne suis pas la seule !) .J’ai un autre bouquin de Marie N’Diaye dans ma Pal , je lui laisserai donc une seconde chance…un jour …

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