Le roman commence dans les années 80 à New York, avec une petite incursion à Rome, dans l’extrait ci-dessous, début où des évènements s’enchaînent sans qu’on comprenne trop où cela va mener, puis le roman dépose le lecteur en Italie, au cœur d’un bataillon de soldats noirs, en 1944. Ceux à qui les positions les plus intenables, les actions les plus suicidaires sont demandées. L’un d’entre eux, nommé Train, va se trouver séparé de ses camarades, et au cœur d’une bataille, être amené à sauver un petit garçon italien dans une grange effondrée. Train et cinq autres soldats américains qui l’ont rejoint se trouvent coupés du reste de l’armée par les lignes allemandes et trouvent refuge dans un hameau proche de Santa Anna. Santa Anna est un village martyre, où la population a été massacrée en représailles, comme à Oradour-sur-Glanne. Ce fond historique est tout à fait réel, malheureusement, et seuls les personnages principaux sont inventés.
La construction du roman est originale, et l’intrigue bien menée, ce qui fait que ce roman de guerre, d’amitié et d’entraide, se lit comme un polar. D’une personne, voire d’un objet, l’histoire, tel un récit raconté au coin du feu, remonte à une autre personne, à une action qui aura son importance. C’est vraiment bien fait, et c’est le premier atout du roman. Le deuxième est l’humanité qui fait ici bon ménage avec l’imagination, la chaleur qui émane de Train, un bon géant placide prêt à adopter un petit garçon esseulé, mais aussi d’autres personnages, ses coéquipiers aux profils atypiques, les italiens rescapés, les militaires restés en arrière, qui forment une galerie originale et donnent à ce roman de guerre une couleur inattendue dans ce genre de récit, d’où l’humour n’est pas absent.
Je voulais découvrir cet auteur avec son dernier roman, L’oiseau du bon dieu, dont on a pas mal parlé ces derniers mois, mais finalement, l’occasion de lire celui-ci m’a été accordée d’abord. Il m’a accompagné dans un aller et retour à Paris pour le festival America (what else ?) et je ne m’y suis pas ennuyée un seul instant !
Extraits : Cette même page de canard s’était retrouvée à planer jusqu’à terre depuis la fenêtre du neuvième étage de l’immeuble Aldo Manuzio à Rome, jetée par le concierge Franco Curzi, qui en avait sa claque et voulait rentrer chez lui de bonne heure parce que c’était bientôt Noël. Après quantité de virevoltes dans les airs, la page en question avait terminé sa course à la terrasse du café Terra, sur une table située en dessous de la fenêtre, comme si Dieu l’avait placée là exprès, et c’était bien, en vérité, un fait exprès de sa part.
Car elle avait atterri juste au moment où un italien, de haute taille, élégant et à la barbe bien taillée, était en train de prendre son café du matin à la table voisine. En voyant le gros titre, il s’empara du journal et lut l’article sans lâcher la tasse qu’il avait à la main.
Le petit garçon ne put résister. Du chocolat. Un visage géant en chocolat. Il tendit la main pour toucher son visage, puis lécha. Le goût était infect. Alors l’inconscience l’emporta, une inconscience plus douce que tout ce qu’il pouvait imaginer.
L’auteur : James McBride est écrivain et journaliste. Il est né en 1957 à New York d’un père afro-américain et d’une mère juive d’origine polonaise. Après ses études de musique dans l’Ohio et de journalisme à Columbia, il a travaillé pour différents journaux comme The Boston Globe, People, The Washington Post. Il est aussi saxophoniste et compositeur professionnel. Il vit aujourd’hui en Pennsylvanie. Son dernier roman est L’oiseau du Bon Dieu.
336 pages.
Éditeur : Gallmeister (2015) Paru en poche
Traduction : Viviane Mykhalkov
Titre original : Miracle at Santa Anna (2003)
Un film a été réalisé par Spike Lee d’après ce roman en 2012.
Billet pour le mois américain dont voici la page.
l’histoire et la littérature sont mes deux passions. Ce livre me tente bien. Merci pour la découverte 🙂
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Je ne m’attendais pas à cet aspect historique (ce que c’est de ne pas lire les quatrièmes de couv. !) mais ça m’a bien plu !
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En terminant « L’oiseau du Bon Dieu », j’ai noté ce titre sur ma liste à lire et tu confirmes mon envie. Il me semble qu’on en n’a pas beaucoup entendu parler à sa sortie.
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C’était « L’oiseau du Bon Dieu » que j’avais noté, mais celui-ci m’a plu, donc je garde l’idée en tête.
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Et en poche directement? Ha belle idée.
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Oui, tu as raison, directement dans la collection Totem de Gallmeister (qui contient des petits bijoux à petit prix !) (non, je ne suis pas payée pour faire de la pub, j’aime cette maison d’édition) (mais ce n’est pas la seule)
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Rhaa je voulais lire cet auteur cette année, en vu du Festival America. Râpé ! Et je voulais commencer par L’oiseau du bon dieu aussi mais si je tombe avant sur le roman que tu as lu, je n’hésiterai pas.
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C’était aussi en vue du Festival America, en fait dans le TGV aller et retour ! Je lirai son deuxième roman paru chez cet éditeur plus tard.
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J’ai découvert James MCBride à la rentrée littéraire 2015 avec L’oiseau du bon dieu que j’ai beaucoup aimé. Celui-ci devrait me plaire aussi.
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Oui, tu devrais aimer. Il a été écrit et est paru avant L’oiseau du Bon Dieu, mais cela importe peu, ils ne portent pas sur les mêmes sujets.
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Il y a trop d’auteurs à découvrir ! (la fille complètement dépassée 😉 )
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Mais non tu n’es pas dépassée… cet auteur n’est ni très prolifique ni très connu, ce qui explique qu’on puisse facilement passer à côté… 😉
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La guerre n’est pas mon support favori pour une histoire mais ça peut donner de belles histoires ….
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Oui, il ne faut pas être complètement réfractaire au genre, toutefois…
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J’avais beaucoup aimé L’oiseau du bon Dieu et j’ai celui-ci dans ma PàL, ton billet me fait penser qu’il faut que je le ressorte !
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Si tu as aimé L’oiseau du Bon Dieu, il devrait te plaire ! (enfin, je dis ça mais je ne l’ai pas lu) 😉
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et toc ça me fait deux romans de l’auteur à lire ! malheur de malheur
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Désolée d’allonger tes listes ! 😉
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