« Quelque chose d’important était en train de lui arriver. »
Ruth, à soixante-quinze ans, est veuve depuis quelques années, ses enfants sont loin, et elle vit seule dans une maison tranquille sur la côte australienne. Une nuit, elle est réveillée par des feulements et des grattements qui ne peuvent provenir que d’un tigre, mais serait-ce seulement le produit de son imagination ? Quelques jours plus tard, l’état lui envoie une aide à domicile, Frida, qui prend rapidement ses aises, et se rend indispensable. Les phénomènes étranges qui semblaient avoir cessé, reprennent au bout de quelques temps, et Ruth a du mal à supporter l’intrusion de Frida dans son quotidien.
J’aime bien explorer de temps à autres la littérature des antipodes, qui recèle souvent de jolies surprises, tout en offrant une grande variété de styles et de genres. Le genre est ici un peu compliqué à définir, L’invité du soir s’apparente à un roman psychologique, avec des touches (mais en est-on sûr ?) de fantastique, une certaine tension dramatique et une réflexion sur la vieillesse, ou peut-être la démence.
Ce premier roman bien ficelé m’a captivée, et tout y est fait pour qu’on se pose la question de ce que l’on ferait à la place de Ruth, ou d’un membre de sa famille. Elle perd un peu de capacités en vieillissant, certes, mais est-ce que la présence de l’aide-ménagère n’accentue pas ses indécisions et sa dépendance, au lieu de l’aider ? La présence de Frida lui rappelle les îles Fidji où elle a vécu enfant et dans sa jeunesse, et cela donne envie à Ruth de revoir son premier amour marié à une autre, et avec lequel elle a gardé un contact épistolaire. Cela pourrait être l’occasion de revivre un peu de sa jeunesse au lieu de se laisser sombrer lentement…
Bien traduit, ce roman fluide se lit aisément, et il intrigue et maintient l’attention de bout en bout, grâce à des personnages qui ont de la consistance, et des dialogues essentiels pour entrer dans leur psychologie. Je pense qu’il me restera en mémoire un bon moment !
Citations : Depuis quelques temps, elle espérait que sa fin serait aussi extraordinaire que son commencement. Elle savait aussi que c’était peu probable. Elle était veuve et vivait seule.
Les familles parfaites où tout le monde se montre charmant, débordant de vitalité, certain de toujours savoir se conduire quelle que soit la situation, la rendait nerveuse quand elle était jeune, or ses fils avaient fondé exactement ce genre de familles. Leurs voix faisaient autorité.
L’auteur : Fiona McFarlane a trente-six ans lorsque paraît son premier roman, L’invité du soir, nominé pour différents prix littéraires en Australie. Après avoir étudié aux États-Unis et en Angleterre, elle vit dorénavant à Sydney.
270 pages.
Éditions de l’Olivier (2014) Paru en poche chez Points.
Traduction : Carine Chichereau
Titre original : The night guest
ça m’intrigue cette histoire et cette couverture originale, merci pour la découverte et bon dimanche à toi 🙂
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L’histoire n’est pas commune…
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Et bien après une pareille critique je ne peux que noter !
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Hé hé, il est en poche, en plus ! 😉
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Il me tente depuis un bon moment ce roman-là, mais je n’ai pas encore réussi à le glisser dans mon programme.
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Il s’y est glissé « tout seul », grâce à une de mes bibliothèques… 🙂
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La couverture et l’histoire ont l’air vraiment originales… Je note !
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oui, ce roman sort des sentiers battus !
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Il fait partie de ces romans qui m’ont intriguée et attirée, mais que j’ai finalement laissés passer…
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Une petite piqûre de rappel, alors ! 😉
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