A roman court, billet court ! Je ne voudrais surtout pas entrer trop dans les détails et vous donner l’impression d’avoir déjà tout lu si vous ouvrez ce roman…
Tout part d’un fait-divers qui s’est réellement produit en 1989. Le 4 juillet, un pilote soviétique en plein exercice s’éjecte de son MIG-23 en panne au-dessus de la Pologne, mais le moteur repart et l’avion continue sa course, à vide, en franchissant le rideau de fer, et se dirigeant sur l’Allemagne puis la Belgique. Réunion de crise à l’OTAN pendant que l’avion poursuit sa route… Pendant ce temps, Vera, habitante d’une jolie villa en briques rouges « de style mauresque » près de Kooigem, à défaut de regarder vers le ciel, regarde sa vie de couple partir en lambeaux. De manière bien peu charitable, son mari vient de lui apprendre son infidélité, et Vera cherche une réaction digne à cette nouvelle inopinée.
Tant la vie d’une famille moyenne, que les réactions des militaires et des représentants du gouvernement américain dépêchés sur place, donnent l’occasion à Tom Lanoye d’exercer un humour quelque peu grinçant, que j’ai découvert le sourire aux lèvres. Les variations de style, les dialogues, rappellent que l’auteur a aussi commis des pièces de théâtre, et qu’il est à l’aise dans ce genre. L’événement historique, si anecdotique soit-il, est replacé très justement dans son contexte, ce qui ajoute à la qualité du roman.
Bien sûr, le format est court, un peu plus de cent pages, et la fin semble prévisible, mais le roman garde quelques surprises tout de même. Je compte bien sur le mois belge pour me donner d’autres idées de titres, pour continuer à lire cet auteur.
Citation : Rogers avait une opinion un peu moins flatteuse des soldats français. Et d’abord de leur fameux général de Gaulle. Il ne restait pas grand chose de sa patrie après l’occupation allemande. Une grande partie des politiciens, de l’armée, de l’intelligentsia et des fonctionnaires avait même collaboré ouvertement. Mais ce grand échalas avec son cou de girafe s’était mis en tête de perpétuer la France à lui tout seul, comme si elle avait encore besoin d’un Roi Soleil.
L’auteur : Tom Lanoye est un auteur de langue flamande bien connu dans son pays. Dès ses études à l’Université de Gand, il déclame ses propres textes sur la scène de divers cabarets littéraires. En 1985, il se fait connaître avec Un fils de boucher avec de petites lunettes. Suivent des nouvelles, romans, essais, recueils de poèmes et pièces de théâtre dont deux, ont été montées à Avignon en 2007 et 2008, avant d’être représentées à Paris, puis en tournée dans tout le pays. Dans la lignée de Hugo Claus et de son célèbre Chagrin des Belges, il porte un regard ironique sur la société flamande.
141 pages.
Éditions de la Différence (2013)
Traduction : Alain van Crugten
Titre original : Heldere hemel
Repéré chez Inganmic, Laeti et Philisine.
Participation au mois belge d’Anne et Mina, en avance sur le jour dédié à un auteur flamand, le 22 avril… mais j’ai un mot d’excuse, je serai en voyage jusqu’à cette date, et même au-delà !
Comme toi je fais ce mois belge, plus sérieusement cette année, mais je ne vais pas jusqu’à respecter les RV. On verra pour le 22…
Je viens juste de terminer Les boites en carton du même Tom Lanoye, et c’est franchement très bon.
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Je suis tout à fait sur la même longueur d’onde que toi à propos de ce titre.
De cet auteur, j’ai également lu « Les boîtes en carton » (et comme Kesiha, je l’ai trouvé très bon, peut-être mieux encore que Tombé du ciel) et le non moins excellent « Esclaves heureux » que Philisine m’a gentiment envoyé. Il paraît que « La langue de ma mère » est également excellent.
Tu vois, il y a encore de quoi faire si tu tiens à continuer de suivre cet auteur 😉
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Je te conseille aussi le magnifique, émouvnt, truculent « La langue de ma mère » où il raconte le calvaire de sa mère atteinte d’aphasie suite à un AVC, mais c’est l’occasion de revenir sur la vie de la boucherie familiale, de cette mère hors du commun, j’ai adoré cette lecture. Vendredi 22, je présenterai son dernier paru, « Gaz », un monologue de théâtre. Merci pour le conseil « Tombé du ciel » !
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Je crois que tu trouveras des idées de lecture de Tom Lanoye à ton retour de vacances, c’est un auteur assez apprécié du mois belge généralement et sans doute un auteur flamand parmi les plus connus. Tant mieux si la découverte fut concluante pour toi aussi !
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un auteur que j’ai croisé ici et là mais auquel je n’ai pas vraiment accroché dommage
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Au vu de ton billet et des commentaires, je note ou renote « les boîtes en carton », mais ce ne sera pas pour ce mois-ci 😦
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Les éditions de la Différence m’ont permis de très belles lectures
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Je découvre et vu les commentaires, les boîtes en carton est à lire.
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Merci pour le lien ! La langue de ma mère est dans ma PAL, car même si Esclaves heureux, du même auteur, m’avait un peu déçue, il y a quelque chose dans son ton (cet humour grinçant que tu évoques) qui donne envie d’aller plus loin ..
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Une envie de lire cet auteur depuis longtemps mais qui ne s’est jamais réalisée. Ton billet me convainc encore plus.
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c’est original et assez fou comme histoire, merci pour cette jolie note, passe une bonne soirée 🙂
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Découvert il y a deux ou trois ans avec Les boîtes en carton (très très bien), un auteur qui mérite le détour en Belgique
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ça devrait me plaire même si je me méfie du court à cause de ma mémoire de poisson rouge…
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Tu laisses un sacré suspens.
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Un auteur que je ne connais que de nom. Mais ça pourrait me plaire.
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Aie aie je n’ai encore jamais participé au mois belge il serait temps 😉 Je note cet auteur.
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