Jens Christian Grøndahl, Quatre jours en mars

quatrejoursenmarsComment la sortie d’un nouveau roman me remet en mémoire avec bonheur un auteur ! Les portes de fer vient à peine de sortir chez Gallimard, l’éditeur habituel de l’auteur danois, et je ne pense pas le trouver tout de suite en bibliothèque, par contre un de ses romans précédents m’attendait tout tranquillement. Et voilà une bonne lecture qui s’annonce !
Jens Christian Grøndahl excelle à décrire des personnes confrontées à épreuves, majeures ou moins importantes, mais qui changent pourtant le cours d’une vie. Ingrid Dreyer architecte de quarante-huit ans, élève seule son fils adolescent, tout en entretenant une relation avec un homme plus âgé qu’elle. Lors d’un voyage professionnel, elle reçoit une mauvaise nouvelle concernant son fils, qui a commis un grave acte de violence. De retour au Danemark, pendant les jours qui suivent, Ingrid se remet beaucoup en question, ainsi que tout ce qu’elle a toujours tenu pour acquis. Elle repense aussi à sa mère et à sa grand-mère, deux fortes femmes dont elle pense n’avoir pas reproduit les schémas de vie. Cette femme équilibrée qu’est Ingrid plonge dans des abîmes de réflexion sur ce que c’est que de vieillir, sur les meilleures années de la vie d’un individu. Les réactions de son entourage vont l’aider sans doute à y voir plus clair.

Écrire tout ce qui passe dans la tête d’une personne, alors qu’elle se sent au moment de sa vie où ce qui est passé prend soudain de plus en plus d’importance, plus que ce qui est devant soi, voici ce que fait l’auteur, et avec une belle maestria. J’ai aimé ce roman autant que Les complémentaires, trouvé l’ensemble très bien mené, et grâce à un bon équilibre entre introspection et relations entre les différents protagonistes, ainsi qu’une traduction agréable, j’ai passé le bon moment de lecture que j’attendais.

Citations : Vieillir n’apporte aucune sagesse, mais il y a l’autorité de l’irrémédiable, et c’est le souvenir des meilleures années. Cette brève période où l’on faisait un avec son temps, dans un échange sans heurts, actif et plein d’espoirs.

Quand ils se regardaient dans les yeux, dans une chambre d’hôtel aux rideaux tirés, on aurait dit qu’il contemplait une des ramifications possibles de l’existence, comme s’il pouvait la replacer ailleurs, à un stade antérieur, et modifier la direction que les choses avaient prise.

L’auteur : Jens Christian Grøndahl est né à Copenhague en 1959. Il a suivi une formation de réalisateur de cinéma, puis étudié la philosophie. Il a commencé à écrire en 1985. Auteur d’une quinzaine de romans, il a également écrit divers essais, pièces de théâtre, et pièces pour la radio. Ses livres sont traduits dans de nombreux pays et publiés en France chez Gallimard depuis 1999.
448 pages
Éditeur : Gallimard (2011) sorti en poche
Traduction : Alain Gnaedig
Titre original : Fire dage i marts

Les avis de A propos de livres et Jostein.
Lire le monde nous emmène au Danemark.
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38 commentaires sur « Jens Christian Grøndahl, Quatre jours en mars »

  1. Je ressens comme un côté trop sérieux et trop raisonnable , mais je me trompe peut-être.
    PS j’aime beaucoup lire le titre en langue originale , je trouve que ça fait chic (et respectueux)

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    1. Sérieux et raisonnable, oui, sans doute pour ce roman… Un peu moins pour Les complémentaires, si mon souvenir est exact.
      Quant aux titres en VO j’essaye de ne jamais les oublier, même s’ils ne sont pas toujours faciles à trouver (chez Gallimard, oui, mais pas chez tous les éditeurs)

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    1. Comme je le précise à Luocine, il me semble que Les complémentaires avait un ton un peu moins sérieux, mais cet auteur colle au plus près à la réalité, qui n’est pas toujours drôle ! Quelques scènes finement observées peuvent tirer un sourire, mais pas des gloussements…

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  2. Je n’ai moi non plus jamais été déçue par cet auteur, dont j’apprécie beaucoup le ton souvent mélancolique, les portraits de personnages blessés mais discrets. Je n’avais pas vu qu’il était dans la liste de Sandrine. Or j’ai l’un de ses titres dans ma PAL moi aussi (Silence en octobre), cela peut être l’occasion d’une lecture prochaine..

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    1. Ton commentaire sur ses personnages est très juste. C’est son dernier roman Les portes de fer, qui m’a donné envie de lire celui-ci, en attendant de le trouver.

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  3. Ça fait un moment que je dois lire cet auteur mais je n’arrive pas à me décider sur le livre. Peur de me tromper. A l’époque, on m’avait recommandé Bruits du coeur.

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  4. Rha la la, l’épisode de « L’Europe des écrivains » qui lui était en partie consacré date déjà de novembre 2014 et je n’ai toujours pas concrétisé…

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  5. Je ne sais plus quel opus j’avais lu , qui m’avait plu pourtant … Bruits du coeur peut-être ..l’héroïne m’avait semblée decrite avec bcp de finesse… Et puis Grondhal a une bonne tête et est danois , je kiffe les scandinaves :-))

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