Craig Johnson, Molosses

molossesJe ne sais pas si cela se remarque, mais je traînaille un peu pour écrire mes chroniques de livres en ce moment… Je lis, en quantité raisonnable, mais les avis ne suivent pas. Ça ne se fait donc pas tout seul ? Comme c’est bizarre !
Après Vongozero, restons dans le froid glacial et la neige, avant que cela ne soit plus du tout de saison. Retrouver l’hiver dans le Wyoming, -15° au meilleur de la journée, est toujours un plaisir, bien au chaud sous la couette ou sous un plaid ! Retrouver « my pal » Craig (c’est ainsi qu’il signe ses dédicaces : « your pal Craig ») avec son tranquille shérif Walt Longmire, et tous les habitants du comté d’Absaroka, c’est aussi une petite douceur à ne pas refuser. Sauf avec le roman The dark horse, pour lequel cela n’avait pas trop fonctionné, soit dit en passant.
Bref, notre brave Walt se fait du souci pour son adjoint basque Saizabitoria qui ne va pas très bien. Une affaire de pouce trouvé dans une casse de voitures, dont les propriétaires sont de drôles de phénomènes, devrait permettre de donner un peu de cœur à l’ouvrage au jeune homme. D’autres problèmes s’y ajoutent, d’autres événements à l’échelle locale se déroulent, dont d’ailleurs une scène assez désopilante au tout début du roman, que je ne vous raconterai pas ! Comme toujours avec notre enquêteur du Wyoming, les répliques qui font mouche fusent et mettent le sourire aux lèvres. L’art, tout à fait propre à Craig Johnson, du petit détail insignifiant qui va faire avancer l’enquête, fait toujours plaisir à lire, ainsi que sa manière de brosser des portraits tendres et éloquents.
Bref, ça a parfaitement fonctionné cette fois, et j’ai de nouveau adoré son talent pour complexifier des situations de prime abord très simples, et pour rendre palpable l’ambiance des lieux emblématiques de la ville, de la prison au restaurant du coin, en passant par la casse de voitures, faisant partie intégrante du paysage enneigé de ce roman.

Extraits : Je sortis de ma poche poitrine mes Ray-Ban de dix ans d’âge et les mis sur mon nez pour soulager un peu mes pupilles dilatées. Alors même que les cieux étaient couverts, humides et gris comme un cadavre, la luminosité était suffisante pour affecter ma vue. On arrivait à cette partie de l’hiver qui n’en finissait pas, comme un roman russe. Un long, très long roman russe.

On était lundi, la deuxième semaine de février, et les gens parlaient moins, parce que le vent leur arrachait les paroles de la bouche et les expédiait directement jusqu’au Nebraska. J’avais l’image de toutes les conversations inachevées du Wyoming, empilées le long des talus jusqu’à ce que la neige les étouffe et qu’elles s’enfoncent dans la terre noire. Peut-être renaissaient-elles au printemps comme les fleurs des champs, mais j’en doutais.


L’auteur :
Craig Johnson a grandi dans une petite ville du Midwest, et s’en est vite échappé pour bourlinguer ici et là. Il a été officier de police, professeur d’Université, cow-boy, charpentier et pêcheur professionnel. Il est l’auteur de la série Walt Longmire, qui compte sept titres traduits à ce jour (bientôt huit), et possède un ranch sur les contreforts des Bighorn Mountains, dans le Wyoming, où il vit avec son épouse Judy.
336 pages
Éditeur : Gallmeister (2014)
Traduction : Sophie Aslanides
Titre original : Junkyard dogs

D’autres avis ? Chez Ariane, Sharon et Tasha… Projet 50 romans, 50 états : le Wyoming.
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32 commentaires sur « Craig Johnson, Molosses »

  1. J’ai moi-même un eu de mal, même à lire à un bon rythme, alors je ne te jetterai pas la pierre 😉 C’est l’année des dix ans de Gallmeister, il faut que je découvre enfin Craig Johnson !

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    1. Je lis plutôt davantage, grâce au mauvais temps qui ne donne pas trop envie de sortir… mais les billets ne suivent pas. Et qu’ouï-je, tu ne connais pas encore Craig Johnson ? 🙂

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  2. J’ai beaucoup de mal à écrire des billets aussi en ce moment, je zapperais bien cette étape-là pour lire plus ! Un Longmire par exemple .. j’ai très envie de m’y remettre, mais il y en a toujours d’autres qui lui passent devant.

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    1. Je sais que je ne suis pas la seule ;-), et j’en zappe déjà quelques-uns… si j’en passe davantage, je ne vais plus écrire que les avis pour les rares partenariats qui me restent… 🙂

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  3. Hello , Kathel 🙂 Je ne sais pas si tu as le même problème que moi : si je n’arrive pas à écrire mon billet dans les deux trois jours qui suivent la fin de la lecture , c’est fichu…or on ne trouve pas toujours deux bonnes heures d affilée au calme ( eh oui, j’arrive rarement à faire plus vite) au bon moment, non ? Bises

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    1. Oh, je mets beaucoup plus que deux ou trois jours, en ce moment, j’écris plutôt une à deux semaines après lecture… si j’ai pris quelques notes, ça va, sinon, je passe ! 😉 Et pourtant je ne manque pas vraiment de temps… 😉

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  4. Je n’avais pas accroché à 100% au premier volume et du coup, malgré toute la sympathie qu’il m’inspire, je ne suis pas encore retournée vers Craig Johnson. Quel est ton volume préféré au final parmi ceux que tu as lu ?

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  5. La solution pour les chroniques en retard : les regrouper dans le même billet, tout en étant plus brève que d’habitude! ça permet d’en parler, mais sans s’étendre! je dois parler de 2 lectures qui datent… de janvier!

    Très tentée aussi par Craig Johnson, d’abord parce que c’est Gallmeister! Et puis en ce moment, j’ai envie de ce genre de roman! Eh non, ce n’est pas une volonté de rester encore un peu dans le froid 😀

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    1. Si tu ne connais pas Craig Johnson, mieux vaut choisir un de ses premiers, qui de plus sont en poche… Je me souviens d’une autre tempête de neige, mais il n’y a en pas une pour chaque roman ! 🙂

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