Quinze jours que j’ai fini ce roman, et j’ai un peu l’impression d’avoir abandonné les personnages à leur sort ! Triste sort ou non, je ne vais tout de même pas vous dévoiler la fin, mais pour ce qui est de la situation de départ, c’est tout à fait possible… Vongozero, je l’ai appris avec la carte en début de roman, est un lac situé au nord de la Russie, pas très loin de la frontière finlandaise. Pas franchement le genre d’endroit où on a envie d’aller passer l’hiver, sauf si un méchant virus décime la population des villes et qu’il vaut mieux s’éloigner de tout risque de contamination.
Bien sûr, au début, chacun se croit à l’abri chez lui, notamment la famille d’Anna, dans leur jolie maison dans une banlieue éloignée de Moscou. Jusqu’au jour où la ville est fermée à tous, où les radios et télévisions cessent d’émettre, où plus aucune nouvelle ne vient des moscovites. Le père de Sergueï, le compagnon d’Anna, est le premier à s’alarmer et à déclarer que le seul moyen d’éviter le virus est d’aller se réfugier dans un endroit éloigné. D’autres membres de la famille, des voisins, se joignent à eux, et quatre voitures chargées de nourriture et autres objets indispensables prennent la route vers le Nord. Seul point qui m’a surpris, personne ne questionne ce choix, en plein hiver, j’aurais plutôt choisi de me diriger vers le sud !
En tout cas, nord ou sud, le périple au cœur de l’hiver russe est singulièrement prenant, on ne voit pas ce qui pourrait empêcher de tourner les pages pour savoir ce qu’il advient du convoi, comment tournent les relations entre les personnages, quels dangers vont émailler leur route, quel élément indispensable va venir à leur manquer. Les caractères sont assez communs, pas de héros ni de sur-homme, juste des gens comme vous et moi, confrontés à une tragédie où l’état protecteur ne joue plus son rôle, et où chacun se retrouve obligé de donner le meilleur de lui-même pour un groupe qu’il n’a pas forcément choisi. Le personnage principal, Anna, peut agacer, tant elle a du mal à se départir d’un égoïsme certain, mais j’ai trouvé intéressant ce parti-pris de l’auteure. Un léger bémol concernant certaines situations critiques dont le dénouement est somme toute assez prévisible. Même si on frémit pour le groupe de rescapés, lorsqu’ils font de mauvaises rencontres, lorsque la route est coupée, on sait qu’ils progresseront néanmoins.
Il existe en effet une suite, elle vient de sortir et s’appelle Le lac. Une tentation de plus dans une saison littéraire déjà bien fournie en sorties en tous genres ! Sachez d’ailleurs que Vongozero va sortir en poche dès le mois de mars !
Extraits : L’espace d’un instant, j’eus l’impression qu’il s’agissait d’une soirée banale, comme nous en avions déjà passé tant, que nous étions tout simplement en train de regarder un film insipide sur la fin du monde, dont le dénouement traînait un peu en longueur.
De la route, on découvrait un merveilleux hameau de conte de fées, avec ses chemins déneigés, ses murs ceints de troncs couleur chocolat et ses cheminées en brique, sauf qu’aujourd’hui, à la place de la maison la plus proche de la route, il n’y avait plus qu’une tache biscornue, d’un noir huileux, d’où saillaient les fragments calcinés de l’ancienne bâtisse.
L’auteure : Yana Vagner, née en 1973, a grandi au sein d’une famille russo-tchèque. Après avoir été interprète, animatrice radio, responsable logistique, elle écrit Vongozero, initialement sur son blog, et cette histoire attire l’attention des éditeurs. Yana Vagner vit près de Moscou.
482 pages
Éditions Mirobole (2014)
Traduction : Raphaëlle Pache
Repéré chez Aifelle mais aussi Cuné, Dominique et Zarline. Sandrine s’y est ennuyée, dommage !
Tu sais que je vois bien ce qui pourrait empêcher de tourner les pages de ce roman russe : l’ennui. Je n’ai jamais été en phase avec les romans russes (ni le théâtre d’ailleurs…), même Michel Strogoff m’a terriblement ennuyée…
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J’ai bien vu que tu t’étais ennuyée ! Je ne l’ai pas trouvé particulièrement russe, finalement, ça pourrait être transposé presque n’importe où, non ? Ce qu’il y a de plus russe doit être le caractère des personnages…
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C’est russe parce que c’est grand : du coup, c’est interminable d’aller d’un endroit à un autre 🙂
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Le personnage d’Anna m’a souvent horripilée, mais à part ça, je n’arrivais pas à le lâcher, c’est très addictif. Pour rebondir sur ta réponse à Sandrine, j’avais relevé dans mon billet que ça pouvait se passer n’importe où, la Russie n’est qu’un décor.
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C’est aussi pour cela qu’on s’identifie aussi facilement (si ce n’est à Anna, du moins à quelque autre personnage !). Je pense lire la suite, sans urgence !
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Je n’avais pas vu qu’il y avait une suite, je pense la lire aussi 🙂
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un livre de Mirandole, automatiquement, ça me tente
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Mirobole a un joli parti-pris graphique et une collection digne d’intérêt !
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Je crois que j’ai déjà lu des billets sur ce roman, sans doute notamment chez Aifelle. Tu es bien tentante…
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Ce n’est pas le roman du siècle, mais si on a besoin d’une lecture prenante, ça marche !
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Ils vont vers le nord parce que vers le froid, ça tue les virus? Bon, je rigole!
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Ce virus semble malheureusement plus résistant que ça ! 😉 Une sorte de grippe foudroyante…
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Je ne suis pas du tout fan des romans russes non plus et pourtant j’ai adoré ce roman ! Merci beaucoup pour l’info sur la suite…
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Je te l’aurais recommandé si tu ne l’avais déjà lu ! C’est tout à fait le genre de lecture dont nous partageons le goût !
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Je l’avais repéré à la bib’, il m’avait intriguée ce roman. Maintenant il m’intrigue encore davantage ! Mais bon, s’il y a une suite, je ne vais pas me précipiter parce que je vais peut-être avoir envie de l’enchaîner, et en ce moment, je suis bookée pour au moins 2 mois !:-)
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C’est vrai que l’envie de lire la suite est forte… mais quand on a une PAL d’une certaine importance, il faut raison garder ! 😉
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J’attends ton avis sur la suite, et je noterai les 2 d’un coup, tant qu’à faire (comme tu dis, il y a beaucoup de sorties en ce moment)
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Je ne lirai la suite qu’en fonction de la bibliothèque, je pense… car ce serait bête de posséder le 2 et pas le 1 !
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