Sophie Divry, Quand le diable sortit de la salle de bains

quandlediablesortitRentrée littéraire 2015
L’auteure :
Sophie Divry est née en 1979 à Montpellier. Elle vit actuellement à Lyon. Après La Cote 400, traduit en cinq langues, et le succès de La condition pavillonnaire, Quand le Diable sortit de la salle de bain est son quatrième roman.
320 pages
éditions Notabilia (août 2015)

En route pour un cycle de romans français de la rentrée, mais attention, des romans qui tous trois à leur manière explorent le domaine de l’humour et tentent aussi de sortir des sentiers battus de l’écriture… et c’est plutôt réussi !
Pour commencer, si le nom de Sophie Divry m’était connu, je n’ai pas encore lu ni La cote 400, ni La condition pavillonnaire, je ne pourrai donc établir aucune comparaison. Je me suis laissé tenter par la couverture rouge et le titre original de ce dernier roman. Et la situation du roman à Lyon, également.
Sophie, la narratrice, chômeuse trentenaire en fin de droits, se rend compte que les jours vont être durs lorsque arrive une facture qui réduit son compte à quelques dizaines d’euros.
De la contemplation du plafond à la vente de quelques livres chez Gibert, des conseils téléphoniques de sa mère à la faim qui la ronge, elle nous livre son quotidien dans une langue inventive et originale : listes désopilantes, mots-valises et fantaisies typographiques se mêlent à des souvenirs de repas d’enfance qui reviennent avec la faim au ventre et à des dialogues pleins de vivacité avec les amis, la famille… et Lorchus, le démon personnel de Sophie !
Je ne me suis pas ennuyée un seul instant avec ce petit livre rouge, qui est en plus un joli objet, suppléments et marque-pages inclus… Faire sourire et rire sur le thème du chômage, ne pas occulter la réalité crue de la vie sans travail, tout en se permettant toutes les fantaisies, ce n’est pas ce qu’il y a de plus facile, Sophie Divry prouve que c’est possible !

Extraits : Comment faire pour tenir dix jours avec quarante euros ?
Comment faire ou plutôt comment non-faire : non-acheter, non-sortir, non-vouloir, non-métro, non-bus, non-shopping, non-desserts, non-viande, non-bière, non-marché, non-cinqfruitsetlégumes-frais, non-café, non-imprévus, non-nouvelles factures, non-nouvelles charges ? Ces pensées se refermaient sur moi jusqu’à bloquer mes poumons dans une non-respiration qui m’aurait sans doute amenée à une oui-crise d’angoisse puis à une séance de contemplage de plafond, lorsque mon ordinateur émit un bip qui me fit violemment sursauter.
C’était un mail d’Hector, mon grand ami.

Le Grand Exode est le moment où je me suis arrachée à ma vie précédente. Chacun a dans son cœur son après-guerre, sa Libération ; chacun a vécu sa sortie d’Égypte, son New Deal, sa Grande Dépression ; chaque biographie personnelle peut s’écrire de la même manière qu’un livre d’histoire, avec ses périodes glacières et ses révolutions.

Les avis d’Accalia, de Cathulu, de Cuné et d’Yv.
Livre acheté d’occasion ! 

40 commentaires sur « Sophie Divry, Quand le diable sortit de la salle de bains »

    1. Depuis, j’ai feuilleté La condition pavillonnaire, et suis tombée sur un passage sur la voiture que j’ai trouvé un peu cliché… Je crois que je préfère l’inventivité de ce dernier roman. Je lirai sans doute La cote 400 par contre.

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    1. Il ne révolutionne pas l’histoire de la littérature, mais il est agréable à lire et plein d’inventivité. Et oui, on le voit beaucoup sur les blogs, tant mieux ! (j’ai précisé que c’était un achat, pour cette raison !)

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  1. De prime abord, le sujet ne m’aurait pas tenté. Mais j’avais trouvé La côte 400 intéressant, alors j’espère que celui-ci croisera ma route.

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  2. J’ai beaucoup aimé et si effectivement l’auteure ne révolutionne pas la littérature, elle fait preuve d’humour, de décalage ; et le jeu avec la mise en page m’a réjoui

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  3. Tu sais que le condition pavillonnaire avait été pépité par une blogueuse qui depuis a disparu de la Toile, je suis très tentée par celui-ci, il est noté aussi. J’aime ce que tu dis « faire sourire et rire sur le thème du chômage…. » sans en oublier la pénibilité, ça me plait…

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