L’auteur : Glendon Swarthout (1918-1992) est un écrivain américain. Professeur à l’Université Ann Arbour, dans le Michigan, il publie son premier roman en 1943. Il écrit ensuite pour le théâtre. En 1975, son roman Une gâchette est adapté au cinéma par Don Siegel sous le titre Le Dernier des géants. Son dernier roman, Homesman, paru en 1988, vient d’être réédité dans une nouvelle traduction.
281 pages
Éditeur : Gallmeister (avril 2014)
Traduction : Laura Derajinski
Titre original : The Homesman
L’année précédente, expliqua Dowd, il avait compté trois femmes démentes sur son circuit, des épouses, et une fois le printemps venu, il avait fallu se résoudre à faire quelque chose pour elles. Deux d’entre elles étaient devenues dangereuses, souffrant de pulsions meurtrières, et l’autre ne cessait de fuguer.
– Eh bien, j’ai réuni les trois époux – ils étaient responsables d’elles, après tout – et je leur ai demandé de tirer au sort. Le perdant est devenu le rapatrieur. Les deux autres ont fourni le chariot, l’attelage et les vivres.
Cet extrait annonce bien le thème de ce roman puissant et sidérant : dans les quinze premières pages, tout en faisant connaissance avec une petite communauté rurale du Nebraska au milieu du XIXème siècle, on assiste à un hiver infernal, une naissance difficile, un infanticide, la folie qui gagne une femme, un vol de maison et un coup de feu suivi de menaces de mort…
Des conditions de vie telles que chaque année, certaines femmes deviennent folles et ne peuvent plus rester auprès des leurs. Le révérend Dowd imagine un moyen de les rapatrier vers l’est, où leur famille, parents, oncles ou tantes, pourront les faire soigner et prendre soin d’elle.
Une année, c’est une femme, la solide Mary Bee Cuddy, qui se propose pour les convoyer, avec l’aide inattendue d’un escroc qu’elle a sauvé d’une mort certaine. Voici comment est décrite cette femme : Elle organisait son propre réseau de bienfaisance, remontant le moral des déprimés, soignant les malades et jouant la tante auprès des tout petits. Oh, c’était un véritable pilier de la communauté. Elle était instruite, elle appréciait les jolies choses et elle faisait preuve d’un courage extrême. Mary Bee Cuddy était un être humain admirable, estimait-il. Il se demanda s’il existait une façon de mesurer l’âme.
Le convoi se met en route à travers le Nebraska, des mules tirent un fourgon où quatre femmes, que des drames individuels ont poussé à la folie, prennent place : Elle savait ce que ce chariot représentait aux yeux des quatre familles qu’elle visitait à tour de rôle. Son arrivée devait être attendue avec crainte et soulagement. Son départ serait irrévocable comme la mort.
Malgré les épreuves, les heures dramatiques, les montagnes de difficultés, ce roman apporte un vrai bonheur de lecture, sur lequel les images viennent facilement, (il a d’ailleurs été adapté au cinéma) et qui ne manque pas de qualités. L’auteur excelle autant à décrire les intérieurs miséreux que les plaines mornes et les fleuves boueux, à sonder les âmes des pionniers qu’à raconter les péripéties du voyage, rendues piquantes par les caractères opposés des deux protagonistes principaux. L’auteur a aussi un sens de la formule qui fait sourire bien souvent.
Ce qui en fait bien plus qu’un western, une épopée pleine de bruit et de fureur de l’Ouest américain et des premiers colons à s’y installer comme paysans.
Le mois américain continue bien et j’en profite pour vous faire découvrir le Nebraska (en rouge sur la carte) !
(un clic pour mieux voir)
Hélène Sandrine Electra et Claudialucia ont aimé aussi.
il est dans ma PAL depuis un certain temps et tu confirmes mon envie de le lire
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Pour ta prochaine envie de littérature américaine !
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je reconnais bien là l’esprit de Gallmeister !
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Tout à fait ! Et puis c’est une réédition qui se justifie par une nouvelle (et excellente, pour ce que j’ai pu en juger) traduction.
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Et moi aussi j’avais beaucoup aimé !!!
http://www.tombeeduciel.com/2015/07/the-homesman.html
et je te conseille également Le Tireur du même auteur – un très bel hommage crépusculaire sur une des dernières gâchettes de l’Ouest !
http://www.tombeeduciel.com/2015/06/le-tireur.html
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J’ai noté ton billet en lien, et Le tireur pour une autre fois. Merci !
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C’est vrai que d’entré » de jeu, je n’aurai pas su dire où était le Nebraska. Quelle inculte je fais.
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Moi aussi, j’aurais été bien en peine de le situer avec précision. C’est un peu au milieu de nulle part, ceci dit ! 😉
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Celui-là je le note car j’aime beaucoup ce que tu en dis et je fais entièrement confiance aux éditions Gallmeister.
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J’ai vraiment aimé, et je regrette de l’avoir rendu ! mais le fallait…
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J’ai raté le film et là, tu me donnes très envie de lire le roman. Je vais de ce pas voir s’il est à la bibli. (il sortira peut-être en poche ?)
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Il n’est pas encore en poche, mais j’espère que ça viendra !
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Bigre, quel démarrage de roman! En tout cas, tu me donnes très envie de lire cet ouvrage dont je n’avais pas entendu parler.
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Oui, ça commence très fort, et le récit des itinéraires des autres femmes convoyées fait froid dans le dos aussi. En plus, la construction du récit est parfaite, à mon avis.
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Je l’ai beaucoup aimé !
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Il va me rester durablement en mémoire, je crois.
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Un livre très fort, que j’ai lu au moment de la sortie du film (très bon lui aussi!).
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Mais oui, c’était une énigme du samedi !
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Je l’avais déjà noté par ailleurs ; il me tente toujours autant, vu ton billet ! 🙂
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Encore le gage de qualité Gallmeister ! 😉
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Je suis allée voir le film l’an dernier et j’ai beaucoup aimé, les acteurs principaux tiennent parfaitement leur rôle et c’est une belle, bien que tragique épopée qui s’offre à nous, le roman doit être très poignant!
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J’espère voir le film quand il sortira sur « petit » écran ! Ayant vu quelques images, j’imaginais bien le physique des personnages, en particulier Tommy Lee Jones !
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Lu le tireur, très bon roman, mais pas celui dont tu parles aujourd’hui!
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Je vais m’intéresser au Tireur, que vous êtes plusieurs à citer… Et Homesman, tu peux y aller les yeux fermés !
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J’avais adoré « Le tireur », il faut absolument que je lise celui-là!
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Tiens, tiens, le retour du Tireur, après Keisha !
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C’est un beau livre, drôle, dans la retenue et qui donne une vision de l’Ouest singulière et rare … Bref ! j’ai beaucoup aimé !
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Une vision rare, c’est tout à fait ça ! Je ne m’attendais pas à aimer autant.
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Un roman âpre et puissant. Pas eu le courage de voir le film.
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Je reste curieuse du film tant j’ai aimé ce livre.
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Alors là tu me tentes !
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C’est le meilleur parmi les derniers livres que j’ai lu.
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