Thomas B. Reverdy, Les évaporés

evaporesL’auteur : Thomas B. Reverdy est un romancier français né en 1974, auteur de trois romans publiés aux éditions du Seuil. Il obtient l’agrégation de lettres modernes en 2000 et enseigne depuis en lycée. Ses trois premiers romans, La Montée des eaux, Le Ciel pour mémoire et Les Derniers Feux, constituent une sorte de cycle poétique. Ils abordent les thèmes du deuil, de l’amitié et de l’écriture. En 2010, il publie L’Envers du monde. Publié en août 2013, Les évaporés est retenu dans la sélection de plusieurs prix et reçoit le Grand Prix de la Société des gens de lettres.
314 pages
Éditeur : J’ai lu (avril 2015)


En sautillant d’un livre à l’autre, j’aime bien changer d’univers mais aussi trouver des points communs, des liens. C’est le cas entre Les collines d’eucalyptus et Les évaporés où l’on retrouve le thème de la disparition volontaire.
J’ai commencé ce livre tout lentement, tout tranquillement, pour la bonne raison que déjà, dès les premières pages, il me plaisait énormément, et j’ai eu bien du mal à le quitter une fois la dernière page tournée. L’histoire se déroule par petites avancées, c’est plus un roman d’atmosphère que d’action, qui repose sur des personnages touchés par la vie, devenus des ombres dans leur propre pays. En premier lieu, Kaze, un japonais d’une cinquantaine d’années, employé d’une grosse société d’investissement, devenu un Johatsu, un évaporé, un disparu volontaire, par la force des choses.
Il y a aussi un jeune garçon nommé Akainu qui a pris la tangente après le tsunami, parce qu’il ne voulait pas savoir si ses parents étaient morts. Après ce genre de drame, ils sont de plus en plus nombreux à s’évaporer, c’est ce que découvre Richard B., qui accompagne Yukiko, la fille de Kaze, jusqu’au Japon, pour une enquête qu’il peine à mener. Car Richard, qui n’est autre que Richard Brautigan que l’auteur a fait renaître, est à la fois détective privé, poète, rêveur et pourvoyeur d’images sur ce Japon d’après Fukushima qui le frappe en pleine face.
Je ne regrette pas d’avoir attendu la sortie en poche de ce roman qui me tentait déjà à la rentrée littéraire 2013, je pourrai ainsi le garder, relire des passages, et prolonger un joli moment de lecture.

Citations : On ne voit pas la lune, juste sa lumière qui pâlit les nuages et les toits d’ardoise, le sable du chemin qui part dans la forêt et route, luisante encore des averses du soir.

Quand on n’est pas doué pour le bonheur, quand on ne sait pas retenir les belles choses, il vaudrait mieux s’abstenir de les fréquenter, parce que ça se termine souvent mal.

Ce qu’il aimait, c’était rêver. Passer des journées à pêcher la truite en rivière, assister à des rodéos, partir dans le désert ou à la montagne, tout ce qu’on peut faire sans être vraiment là, tout ce qui se déroule, quand on le fait, un peu en dehors de nous, comme écrire un poème sans raison, juste par goût du miracle.

 

33 commentaires sur « Thomas B. Reverdy, Les évaporés »

  1. Hélène et une autre blogueuse avaient un avis très mitigé (mièvrerie ?) mais toi et Jérôme avez au contraire l’air conquis et en poche, c’est l’idéal 🙂
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  2. Je l’ai en grand format, pas encore lu, mais trouvé chez le bouquiniste, ça compense un peu. Et j’ai aussi découvert grâce à la librairie Le Bateau-Livre un récit de non-fiction qui enquête sur les Evaporés. Quand ce sera le moment, j’enchaînerai peut-être roman et non-fiction, comme je l’ai fait avec Compartiment n° 6 et Un si lente absence, j’ai bien aimé le rapprochement des deux.

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  3. Il avait été pépité par Zazy l’année dernière, et je l’avais dans ma liste, je vais aussi l’acheter en poche. Je trouve ça assez bouleversant ces gens qui choisissent de se dissimuler au monde.Les extraits que tu as mis ressemblent exactement à l’idée que je m’en fais de ce roman. Bref, ton enthousiasme sonne pour moi comme une piqure de rappel.

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    1. ça ne m’étonne pas qu’il soit au rayon des pépites ! Il est, de plus, très bien écrit comme tu as pu le remarquer grâce aux extraits. J’aime bien quand les occidentaux écrivent des romans russes ou des romans japonais, finalement !

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  4. Depuis 2013 aussi j’ai envie de le lire 😉 Et puis ça colle assez bien à mon challenge « Les anciens sont de sortie » alors pourquoi pas hi hi

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    1. Mais c’est vrai que ton défi a toujours cours, je l’avais oublié, je peux le rajouter ? et je viens de voir que maintenant les titres de la rentrée 2014 marchent, j’essayerai d’y penser !

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  5. Le fait que tu le ressortes nous rappelle en effet son intérêt! Je l’avais vu passer, sans vraiment y prêter attention. Et puis je l’ai vu en poche, et avec ton billet, ça donne très envie de le découvrir!

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  6. Absolument emportée par l’atmosphère lors de cette lecture, et certaines pages me restent. Du beau roman. J’ai découvert l’auteur à cette occasion. Le prochain annoncé, je ne sais pas, je crois que vais attendre ta lecture 😉

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    1. Comme je le disais plus haut, je suis ravie de l’avoir acheté plutôt qu’emprunté, il va rejoindre « l’étagère des indispensables » ! 😉 Quant au prochain, si tu n’es pas pressée, pourquoi pas… sachant que j’attends parfois longtemps avant de me procurer les livres qui me tentent.

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