Bonnie Jo Campbell, Il était une rivière

iletaituneriviereL’auteur : Bonnie Jo Campbell est l’auteur de deux recueils de nouvelles, et d’un premier roman. Elle est diplômée en philosophie, mathématiques et création littéraire. Elle vit avec son mari à Kalamazoo, dans le Michigan.
396 pages
Éditeur : JC Lattès (janvier 2013) sorti en poche
Traduction : Elisabeth Peelaert
Titre original : Once upon a river

J’avais entendu, ou plutôt lu, beaucoup de bien à propos de ce roman. Quelques semaines après lecture, même si je reste un peu plus mitigée que je ne m’y attendais, je reconnais que c’est un de ces livres auquel on trouve plus de qualités après un certain temps que dès la dernière page tournée, quand la frustration pointe le bout de son nez…
L’histoire est celle de Margo, une toute jeune fille de quinze ans, qui après des dissensions familiales allant jusqu’à sortir des armes à feu, va se retrouver seule au monde ou presque. En effet, son père est mort de manière tragique, et sa mère a quitté le domicile familial depuis des années, sans donner de nouvelles ni laisser d’adresse.
Margo, qui ne se passionne que pour la chasse, la nature et la rivière près de laquelle elle vit, à savoir la Stark River, va se laisser aller au fil de la rivière, sans but, ou du moins dans le but, vaguement énoncé, mais pas vraiment décidé, de retrouver sa mère. Au fil des jours, elle va faire des rencontres. Malgré son allure débraillée, sa violence, sa méfiance, et son arme en bandoulière, ce sont presque toujours des hommes qu’elle rencontre, auxquels elle ne résiste guère, même s’ils ne sont pas très intéressants. C’est là un des points négatifs de ce roman, le manque d’initiative et de libre arbitre de la jeune fille, qui confie son destin au hasard, ou à des personnes plus ou moins recommandables. C’est pesant, on a envie qu’elle réagisse davantage, ou autrement.
Comme bien des romans d’initiation au fil de la route, même si c’est ici au bord et au fil d’une rivière que Margo voyage, le personnage se construit par des rencontres successives, et le procédé peut sembler répétitif. Au moins, contrairement à des romans comme Sukkwan Island ou Les jours infinis, on évite la présence d’un parent pernicieux.
Ce qui m’a gênée aussi est la culture des armes, et de la chasse, chère à Margo, qui semble aimer la nature, et pourtant tue parfois sans raison. Les paragraphes sur la chasse et le dépeçage des animaux n’étaient pas des plus à mon goût… Par contre l’évolution de la jeune fille est réelle, et intéressante, mais cette transformation prend du temps, ce qui est normal par rapport au milieu d’où elle vient. C’est ce qui me restera de ce roman.

Les avis d’Electra, Maeve et La tête dans les livres.
USA Map OnlyProjet 50 romans, 50 états : le Michigan.
Pour cet état, j’ai aussi en réserve Nageur de rivière de Jim Harrison, et les choix de mes collègues ès défi se sont portés sur Virgin suicides de Jeffrey Eugenides ou A moi pour toujours de Laura Kasischke : rien que des auteurs selon mon cœur ! 

17 commentaires sur « Bonnie Jo Campbell, Il était une rivière »

  1. Depuis le temps que je vois passer ce livre ! il va bien falloir que je décide à le sortir de ma PAL ! c’est ce que je me dis après chaque lecture de chronique ! Allez, en Aout je le lis

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  2. Hélas ! la culture des armes fait partie des Etats-Unis. Pour ma part, un roman que j’ai vraiment aimé pour sa dimension « nature writing ». La gamine est une sauvage livrée à elle-même qui se construit au fil de ses rencontres (comme tu le dis).

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  3. Merci de m’avoir cité car j’en suis ressortie déçue – la nature n’est pas présente longtemps, et comme tu le dis le choix de ses relations est plus qu’étrange et puis elle ne parle jamais et à la longue ça devient lassant. Tu le défends mieux que moi ! Reste les très beaux passages sur la rivière 😉 J’ai lu Virgins Suicides – totalement différent mais très fort !

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  4. J’avais trouvé ce roman un peu déroutant et certaines choses m’ont aussi gênée, c’est vrai que la relation de la protagoniste avec les hommes est vraiment spéciale, mais au final, j’avais apprécié l’évolution de Margo!

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  5. Ah je ne connais pas du tout, merci pour la découverte! J’avoue que ça me tente bien, malgré les évocations du dépeçage, qui ne me fait pas rêver non plus… Je note, en tout cas! Je sens que la jeune Margo pourrait me plaire.

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