Kate Atkinson, Life after life

lifeafterlifeL’auteur : Née à York en 1951, Kate Atkinson est romancière et nouvelliste. Son premier roman Dans les coulisses du musée, obtient le Whitbread First Novel Award et le Whitbread Book of the Year Award en 1996. En France, le livre est élu meilleur roman de l’année par le magazine Lire. Kate Atkinson imagine un héros récurrent, le détective privé Jackson Brodie, que l’on rencontre dans La Souris bleue, Les choses s’arrangent mais ça ne va pas mieux, À quand les bonnes nouvelles ?, Parti tôt, pris mon chien. Son dernier roman Une vie après l’autre (Life After Life, 2013) a obtenu le Costa Novel Award et le South Bank Sky Arts Literature Prize. Kate Atkinson vit à Édimbourg.
434 pages
Traduit et publié en français chez Grasset (2015)

Ursula Todd a plusieurs vies. Elle meurt à la naissance, le cordon enroulé autour du cou, ou bien le médecin arrive et elle survit. Elle se noie toute petite sur une plage de Cornouailles, ou alors un peintre du dimanche la sauve. Elle vit jusqu’à l’âge adulte, ou pas, elle se marie avec un homme qui s’avère être de la pire espèce, ou bien reste célibataire…
C’est une superbe idée, mais les superbes idées ne suffisent pas toujours à faire des bons romans… Qu’en est-il pour cette histoire imaginée par l’écossaise à l’imagination fertile ? Pour le premier quart, l’idée est très bien mise en scène, avec une famille attachante et une ambiance début de siècle. L’auteure fait preuve de fantaisie et d’une imagination qui fait plaisir à lire en explorant la question « si un petit moment de notre vie avait été différent, cette vie aurait-elle changé du tout au tout ? ». Se pose aussi la question de changer le cours de l’Histoire, bien sûr…
Et je vous rassure, cette impression mise en notes en début de roman reste d’actualité de bout en bout ! Plus de 400 pages en VO, ça m’a tout de même pris 15 jours, mais ça en valait la peine, et j’ai vraiment apprécié et le style, et l’inventivité sans borne de l’auteur. Je ne fais pas partie des fans absolus, j’ai lu au fil des ans quelques-uns de ses romans, mais pas tous, et pourtant, à chaque fois, je me régale. Tout m’a séduit dans celui-ci, tout d’abord la famille Todd, où chaque membre a un petit quelque chose d’attachant, et où l’humour plein de finesse de l’auteur fait merveille. Pour donner un petit exemple, elle décrit sa belle-soeur Edwina comme une bonne chrétienne, « ce qui signifiait, selon Pamela, qu’elle frappait facilement ses enfants, et leur servait au petit déjeuner ce qu’ils n’avaient pas fini le soir. »
Ensuite le contexte historique est des plus intéressants : Ursula naît en 1910, elle vit la guerre à Londres pendant le Blitz, ou ailleurs… « Ce que le Blitz lui avait enseigné, c’est que les gens vivent (et meurent) dans les circonstances les plus improbables. »
L’auteur a, me semble-t-il, pris beaucoup de plaisir à explorer les possibilités innombrables offertes à Ursula, que ce soit par le plus grand des hasards, ou par des presciences qui lui font anticiper certaines situations à risques. Tout n’est pas parfaitement logique, des points restent légèrement obscurs, mais j’ai adoré ça !

Un petit extrait pour les anglophones : (Ursula dans cet épisode a le sentiment que quelque chose d’horrible peut survenir, comme lorsqu’elle a suivi sa sœur dans la mer en Cornouailles) As she lay listening to the dark, a wave of something horrible washed over her, a great dread, as if something truly treacherous were about to happen. The same feeling she had when she’d followed Pamela into the sea when they were in Cornwall, just before the war.

Lu aussi par : Ariane, Brize, Cathulu, Clara, Cuné,…
liseuse_cybook moisanglais2015

24 commentaires sur « Kate Atkinson, Life after life »

  1. Tiens un nouveau Kate Atkinson ! Je ne l’avais pas vu arriver ! (Vu le nombre de billets que tu indiques, j’ai dû m’endormir pendant quelques mois …). Merci du conseil, une bonne idée pour commencer les lectures d’été. Il a l’air drôlement bien !

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  2. C’etait mon premier livre de cette auteure et j’ai beaucoup aime. On s’attache a Ursula et comme tu le dis, on voit que l’auteure s’est amusee a lui creer ces multiples vies avec tant de possibilites.

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  3. Je ris parce que j’ai ce billet prévu pour …vendredi! Je pensais le mettre dans le mois anglais mais hélas, comme tu le signale, Atkinson est écossaise, j’ai donc repoussé la parution du billet.

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    1. En fait d’après Enna elle est bien anglaise puisque née à York en Angleterre mais elle vit en Ecosse. D’autres blogueuses l’ont lu dans le cadre du mois anglais.

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    2. Comme une bonne partie se déroule dans la campagne anglaise ou à Londres, nous aurions pu le faire participer au mois anglais… mais, pas grave, on va lire anglais toute l’année dorénavant ! 😉

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    1. Merci ! C’est plus difficile d’avoir une idée du style en VO, avec mon niveau moyen, mais le vocabulaire est assez recherché avec une écriture fluide, ce qui rend la compréhension aisée.

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  4. Il y a très longtemps (env. 15 ans), j’avais essayé de lire « Dans les coulisses… » mais n’avais pas du tout accroché. J’ai beaucoup de mal avec son style et pourtant, je sais, je n’arrête pas de lire des avis positifs sur cette auteur.

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  5. Le billet de Keisha m’avait déjà convaincu, le tien en rajoute une couche. Mauvais pour ma PAL mais à priori, ça vaut le détour et je ne devrais pas être déçue.

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