Francesca Melandri, Plus haut que la mer

plushautquelamerL’auteur : Née à Rome en 1964, Francesca Melandri est scénariste pour le cinéma et la télévision, et également réalisatrice. En 2010, son documentaire Vera a été présenté dans de nombreux festivals. Eva dort, son premier roman, a connu beaucoup de succès en Italie, et obtenu plusieurs prix. Plus haut que la mer est son deuxième roman.
203 pages
Éditeur : Gallimard (janvier 2015)
Traduction : Danièle Valin
Titre original : Più alto del mare

« Si l’on veut garder quelqu’un vraiment à l’écart du reste du monde, il n’y a pas de mur plus haut que la mer. »
Vous devez penser que je fais une fixation sur la littérature italienne, ou plus bizarre encore, sur les livres dont le sujet est la prison. Mais quand j’ai vu ce roman chez Clara et qu’elle m’a dit avoir pensé à moi en écrivant son billet, je n’ai vraiment pas pu résister !
C’est l’une de ces histoires toute simples que vous avez envie de faire durer bien plus longtemps que leurs 200 pages. Un bateau entame la traversée d’une grande île italienne vers une plus petite où se dresse un pénitencier pour fortes têtes, prisonniers politiques ou autres récidivistes. Nous sommes dans les années de plomb italiennes, les années 80. A bord du bateau, un homme isolé, et une femme un peu usée qui prend pour la première fois la mer.
Les quarante premières pages laissent augurer un excellent roman, par leur construction, leur manière de poser des jalons, des caractères, des interrogations, des bribes de vie superposées… et la suite est tout aussi réussie.
Paolo et Luisa viennent chacun voir un proche, chacun porte le poids de l’histoire qui l’a conduit là. Un événement sur l’île, à l’issue des visites, conjugué à un gros temps, condamne les deux visiteurs à passer la nuit loin de chez eux, ce qu’ils prennent avec philosophie. Un des gardiens sera chargé de les surveiller, il ne faudrait tout de même pas leur laisser la possibilité de préparer une évasion. La nuit, le vent, la mer noire d’encre, un couchage de fortune, et surtout des paroles toutes simples, des émotions qui affleurent, des sensibilités qui se reconnaissent…
En dire plus ? Non, surtout pas, vous aurez compris que j’ai déniché là une pépite, le coup de cœur de ce début d’année 2015, et que je suis sûre que sa magnifique couverture apparaîtra encore souvent sur les tables des librairies et entre les pages des blogs pour vous rappeler son existence !

Extrait : Parfois, derrière la table des parloirs, Luisa avait même retrouvé le visage dont elle était tombée amoureuse lorsqu’il l’avait invitée à danser la première fois et qui avait bien vite disparu après leur mariage. Ce visage ne lui était revenu que bien des années plus tard, quand elle allait le voir avec un des enfants.

Repéré grâce à Clara et Dominique.
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50 commentaires sur « Francesca Melandri, Plus haut que la mer »

  1. La couverture est en effet très jolie et je me souviens parfaitement du billet enthousiaste de Clara, mais je crois que je fais un blocage sur la prison 😦

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    1. La prison n’est pas si présente que ça dans ce roman, si ce n’est au travers du gardien, un dénommé Nitti… Il s’agit surtout de ceux qui restent à l’extérieur.

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  2. J’adore ta passion pour la littérature italienne contemporaine. Et je m’empresse de noter ce titre, les coups de cœur, ça ne court pas les rues 😉

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  3. Je l’ai vu à la bibliothèque et ton billet m’a donné envie de le lire. Je suis ravie de rencontrer une autre passionnée de littérature italienne. Si un jour, tu veux faire une LC, n’hésite pas !

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  4. Mais quel beau billet ! punaise rien que le titre je me jette dessus 😉
    J’aime les îles, les retours du passé, et les gens un peu tout cassés qui se croisent à un moment.
    Merci de cette participation Kathel (tu as la main heureuse toi en ce moment).

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  5. Bonjour Kathel, grâce à Dominique, je suis en train de le lire, il me plaît beaucoup, j’en suis à la page 120. Je ne manquerai de faire un billet dessus. Bonne journée.

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