Lectures du mois (9) avril 2015

Si je ne veux pas accumuler trop de billets de lecture en retard, mieux vaut en regrouper quelques-unes, qui vont du moins intéressant au meilleur.

extraordinairevoyageRomain Puértolas, L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea
312 pages Livre de Poche (2015)
Que dire de ce roman ? Les cent premières pages sont plutôt drôles et vivement menées, la présentation des personnages est cocasse et les premières péripéties du voyage involontaire du fakir, quoique totalement invraisemblables, prêtent à sourire.
Mais ensuite, tout semble répétitif et le sourire devient de moins en moins fréquent pour disparaître tout à fait. Le sujet du livre n’est pas les multiples pièges et périls affrontés par les candidats à l’immigration, puisque le fakir Ajatashatru Lavash Patel est venu avec un billet d’avion et un visa touristique en règle et compte bien rentrer en Inde avec son lit à clous. Toutefois, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à l’actualité, lorsque le fakir croise des immigrants au fond d’un camion en partance pour le Royaume-Uni. Je n’avais plu le cœur à rire ensuite, ou bien l’avalanche de (plus ou moins) bons mots m’a lassée, et j’ai refermé le livre sans regret aucun, plus rien ne m’y retenait.

L’avis de Laurie.

enfantdeletrangerAlan Hollinghurst, L’enfant de l’étranger
768 pages Le Livre de Poche (2015) Traduit de l’anglais.
Le début rappelle le roman de Ian McEwan, Expiation, mais il n’est pas malheureusement pas doté du même souffle. Les personnages flirtent avec la caricature, une mère naïve, un frère aîné un peu coincé, un jeune frère qui se cherche, une oie blanche. Je suis un peu lassée des romans qui commencent en 1913 ou en 1938, et qui semblent vous claironner : Attention, des drames vont se produire ! Ce qui est assez malin, dans le cas de ce roman, c’est qu’après le début en 1913, se produit au bout de 150 pages un saut dans le temps de durée indéterminée, qui laisse le lecteur deviner progressivement comment les cartes ont été redistribuées. L’intérêt se trouve donc largement relancé par cet intervalle où de nombreux événements se sont produits… pour retomber tout aussi vite, et ne plus générer qu’un ennui profond !
Je ne sais pourquoi les romans qui parlent de poètes, vivants ou morts, réels ou imaginaires, me font seulement bâiller, d’autant plus sur 800 pages, et là malheureusement, cela s’est vérifié une fois de plus.

L’avis diamétralement opposé de Papillon.

vertpalatinoGilda Piersanti, Vert palatino
288 pages Pocket (2009)
Un policier romain (quoique l’auteure écrive en français) pour vacances romaines, voici qui ne pouvait mieux tomber. La plus grande partie de l’action se situe dans des quartiers que je n’ai pas eu l’occasion de voir, notamment une immense barre d’immeubles de près d’un kilomètre de long, inspirée par les travaux de Le Corbusier, mais la mixité sociale y est bien moins réussie que dans la Cité Radieuse.
Au printemps 2001, alors que ses collègues ne pensent qu’à la Coupe d’Italie, l’inspecteur Mariella de Luca s’y rend pour enquêter sur la disparition d’une fillette, et tente de relier cette affaire, comme son instinct le lui dicte, à la mort d’un membre d’un réseau pédophile.
De nombreux personnages, mais bien dessinés, autour de ces affaires, forment un roman solide et qui se lit avec un intérêt croissant.

Le billet d’Hélène.


confidentHélène Grémillon, Le confident
320 pages Folio (2012)
Je vais vous faire une confidence : malgré la quantité de livres que je lis, je suis une picoreuse. Vingt pages par ci, quinze par là, entrecoupées d’activités diverses et variées, ou grappillées en transports en commun. Même avec un bon fauteuil, je ne lis jamais bien longtemps d’affilée. Sauf exceptions, et Le confident en fait partie, et si je ne l’ai pas dévoré en une seule session, c’est qu’il fallait tout de même manger un peu !
Camille vient de perdre sa mère, et parmi les lettres de condoléances, elle trouve un écrit, pas vraiment une lettre, qui lui est toutefois adressé. Camille, étant éditrice, pense à un auteur en mal de reconnaissance. Mais ces lignes qui semblent parler de sa famille, où seuls les prénoms ont changé, l’intriguent énormément, d’autant plus que chaque mardi, une suite apparaît dans sa boîte aux lettres.
L’écriture est séduisante, et le roman conduit de telle façon que l’envie d’en savoir plus devient des plus fortes. Je l’ai trouvé très réussi, sur un thème qui semble assez rebattu.

Sylire a préféré l’écouter !

40 commentaires sur « Lectures du mois (9) avril 2015 »

  1. Merci pour le lien sur « le confident », je partage ton enthousiasme. Je partage aussi ta lassitude sur « le Fakir », que je n’ai pas apprécié plus que toi.
    Pour ce qui est du 800 pages, je ne prendrai pas le risque, ne passe. Je passe aussi le policier, ce n’est pas mon genre de prédilection.

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  2. Le confident, en effet, il ne se lâche pas ! Puertolas n’est pas pour moi, je le sens d’instinct. Par contre, L’enfant de l’étranger ne me fait pas trop peur (sauf que je ne lis vraiment plus beaucoup de pavés…)

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  3. Je n’ai lu aucun de ces livres-là, mais j’en ai en revanche lu un de Piersanti, Roma enigma, qui ne m’avait pas franchement plu, et j’étais restée un peu sur ma faim (sur ma fin ?) avec le dernier Gremillon… Pas trop tentée par ces lectures, donc…

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  4. J’ai acheté le Hollinghurst mais ton billet est le second plus que mitigé que je lis… pas sûre d’avoir eu une bonne idée. Pourtant, il me semble que j’avais lu de bonnes coutlritiques lors de sa sortie. Bah, on verra. Sinon, je profite aussi de te dire que si tu souhaite lire « Le sculpteur » de Scott McCloud, je te l’envoie volontiers.

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    1. Papillon a été emballée par le Hollinghurst, alors pourquoi pas ? Merci beaucoup pour ta proposition, mais c’est un gros volume et je ne voudrais pas t’accabler de frais de port ! Je finirai bien par le trouver dans une de mes bibliothèques…

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  5. J’ai beaucoup aimé Le confident à la première lecture, moins à la seconde mais il est si bien lu en audio que c’est passé tout de même.

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    1. Ce n’est pas le genre de roman que j’aurais envie de relire, mais si tu te devais de l’écouter, cela doit passer si le lecteur est bon (sans doute la lectrice)…

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  6. Je suis d’accord avec toi : L’enfant de l’étranger est habile au niveau construction et comme l’auteur est annoncé comme un Grand écrivain anglais j’ai fait l’effort de le lire mais… je ne suis pas allée jusqu’au bout quand j’ai réalisé que rien ne m’obligeait à m’ennuyer! Je ne sais pourquoi? ces personnages ne sont pas vraiment intéressants?

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    1. Les personnages ne m’ont pas trop intéressée, leurs dialogues m’ont semblé souvent inutilement longs… enfin, jusqu’au moment où j’ai arrêté, je ne peux rien dire de la suite !

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    1. J’ai commencé Le confident avec circonspection, entre littérature française et secrets de famille, ça me laissait sceptique, et pourtant j’ai adhéré tout de suite.

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  7. Même avis sur le « fakir » et je n’étais pas non plus emballée par « le confident » même si je reconnais qu’une fois embarqué dans l’histoire on a envie de connaitre la fin !

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  8. J’ai lu Le Confident et Le Fakir et nos avis se rejoignent, sauf que j’ai terminé ce dernier. Mais bizarrement, si j’ai encore en gros la trame du Fakir en tête, je n’ai plus aucun souvenir du roman d’Hélène Grémillon… ça m’affole parfois ces défaillances…

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    1. Comme je le disais à ton homonyme au-dessus, je l’ai lu tellement vite que je pense aussi l’oublier aussi vite. Le fakir est plus original, mais ne tient pas la route, je trouve.

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  9. Mon avis était un peu moins négatif que le tien concernant « L’enfant de l’étranger » mais à peine … et un an après, il ne m’en reste pas grand chose. Mais, comme toi, j’ai apprécié le Claire Grémillon malgré le thème assez sordide.

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    1. L’avantage de faire des billets sur les livres moins apprécié, c’est de se rendre compte que certains livres n’ont pas emballé grand monde… et d’autres un peu plus.

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  10. J’avais lu « Le confident » et l’avait apprécié. En revanche, quand je vois le pavé de 800 pages, s’il n’set pas plus enthousiasmant que cela, je le laisse volontiers à d’autres.

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  11. « Répétitif » est le mot parfait pour « le fakir » ! Je me suis rarement autant ennuyée durant une lecture. Pourtant l’idée de départ était bonne !
    Pour « Le Confident », je suis d’accord, j’ai beaucoup aimé la construction et les personnages. Une façon originale de parler de cette époque et de la maternité.

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    1. Nous sommes tout à fait d’accord sur ces deux romans ! Je ne comprends pas le succès de ce Fakir… si ce n’est que c’est facile à lire (si on excepte l’ennui croissant)

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  12. Le Fakir ne me tente pas du tout (rien que le titre est un obstacle de toutes manières- non aux titres à rallonge), le Confident, je l’ai englouti avec plaisir, l’enfant de l’étranger me tentait mais bon tu me refroidis un peu quand même, et je ne lis pas trop les polars…donc voilà 🙂
    Belle journée

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