Jussi Adler-Olsen, Délivrance

delivranceL’auteur : Né à Copenhague, Jussi Adler-Olsen a étudié la médecine, la sociologie, le cinéma et la politique. Ancien éditeur, il connaît le succès avec la série Département V qui a remporté plusieurs prix scandinaves. En cours de traduction dans une trentaine de pays, la série comporte déjà 5 volumes : Miséricorde est paru en 2011, suivi de Profanation (2012), Délivrance (2013), Dossier 64 (2014) et L’effet papillon (2015).
733 pages
Editeur : Le livre de poche (2014)
Traduction : Caroline Berg
Titre original : Flaskepost Fra P

Une série que je suis tranquillement, mais avec plaisir, c’est celle du danois Jussi Adler-Olsen. C’est un double plaisir, parce que les personnages récurrents sont des plus pittoresques et attachants, et surtout parce que les intrigues tiennent bien en haleine, en se situant habilement à la frontière, floue, entre polar et thriller.
Le département V traite des crimes non-résolus, et ne manque donc jamais de dossiers à rouvrir. Le cas de ce troisième tome est particulièrement machiavélique puisque des enfants ont disparu, à chaque fois dans des familles très religieuses, voire intégristes, mais que les parents n’ont jamais porté plainte, ni même signalé les demandes de rançons, tellement le ravisseur les tient par la peur et les menaces. C’est une bouteille à la mer, une vraie bouteille avec un bout de papier dedans, arrivée jusqu’en Ecosse, qui mettra Carl Mørck et son équipe, l’inénarrable Rose, ainsi que l’indispensable Assad, sur la piste de ce personnage peu recommandable. (ce qui nous fait beaucoup de -ables !) En contre-champ, le lecteur suit le criminel, ainsi que sa femme, qui commence à trouver des raisons d’inquiétude dans le comportement de celui qu’elle a épousé.
J’avais oublié, depuis la lecture du précédent opus, que la psychologie des personnages est tout de même par moments assez fantaisiste, (je pense à Rose et Assad, ou aux colocataires de Carl) mais cela ne me dérange pas, l’intrigue elle-même décrit un Danemark qui est, lui, très réaliste, avec ses problèmes sociaux et sa police débordée…
Bref, si vous ne connaissez pas la série, je recommande vivement de commencer par Miséricorde et de suivre ensuite la chronologie, qui permet de mieux apprécier l’équipe du département V, les aménagements de ses bureaux en sous-sol, leurs parcours personnels, leurs parts d’ombres. Ce ne sont pas les meilleurs policiers que j’ai lus, mais ils remplissent à merveille leur fonction de détente, et j’avoue que je n’ai pas vu passer les 730 pages, surtout la fin, à partir d’un moment où s’arrêter devient impossible !


Extrait : Le bar du Terminal fermait dès vingt-trois heures, mais vu l’ambiance surchauffée par les bières Hancock Hooker et le rock and roll local, il était sûr de lever une fille avant la fin de la soirée.
Il choisit une femme entre deux âges, assise près de l’entrée de la salle de jeux. Quand il était entré, elle dansait toute seule, les bras levés, au milieu de la minuscule piste de danse. Elle était assez belle et probablement pas une proie trop facile. Elle était du genre à chercher un homme sur lequel elle pourrait compter. Un gars à côté duquel on avait envie de se réveiller le matin, et elle ne s’attendait pas à le trouver dans ce bar. Elle était sortie faire la fête avec ses copines de boulot après une grosse journée, rien d’autre. Ça se voyait à des kilomètres. Le profil idéal.

Des avis : Aifelle, Hélène, Jules, Keisha, Lystig et Yv.

36 commentaires sur « Jussi Adler-Olsen, Délivrance »

  1. C’est le dernier que j’ai lu, je l’ai trouvé plus relâché que les précédents ; j’ai l’intention de lire les suivants, je me suis attachée à la fine équipe.

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  2. On va de plus en plus vers une série de polar-détente, on s’éloigne sans doute d’une vraie possibilité de faire des polars-sociaux, mais le plaisir est bien là avec l’équipe barrée et la famille de Carl qui ne l’est pas moins. J’ai fini le tome 5 et je lirai la suite…

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    1. C’est une dérive qui me convient bien, surtout si ça ne dérive pas vers une overdose de violence… ça n’en prend pas le chemin, et je trouve le côté « étude de société » bien présent tout de même.

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  3. C’est vrai que la littérature plus « classique » n’offre pas toujours cette envie de dévorer un livre et parfois cela me manque. je lis très peu de polars pourtant j’avais beaucoup aimé les trois pavés de Millenium.

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  4. Une série que je m’étais promise de commencer, et puis, je l’avais oubliée … Merci du rappel ! des polars détente, je suis preneuse, tant que ce n’est pas trop mièvre et un peu thriller quand même, ce qui semble être le cas ici …

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