L’auteur : Paula Fox est née à New York en 1923 mais placée par sa mère dans un orphelinat. Elle est confiée à un pasteur chez qui elle trouve une famille et qui l’initie à la littérature. Après un premier mariage, elle entre à l’université et se remarie avec le critique littéraire Martin Greenberg. Elle enseigne auprès d’enfants handicapés tout en commençant à écrire, mais ses romans se vendent mal, alors que la critique les encense. Seuls ses livres pour la jeunesse rencontrent leur public. Il faut attendre 1990 pour que Jonathan Franzen s’intéresse à ses romans, qui sont alors réédités et connaissent enfin le succès.
147 pages
éditeur : Folio (2013)
Paru aux États-Unis en 2005.
Traduction : Marie-Hélène Dumas
Titre original : The coldest winter
Au sortir de la guerre, la jeune Paula Fox, qui a déjà pas mal vécu, traverse l’Atlantique pour essayer de trouver un emploi, de réaliser une expérience formatrice dans l’Europe dévastée. Après avoir été hébergée par quelques vagues connaissances londoniennes, elle devient correspondante pour une petite agence de presse anglaise, qui l’envoie à travers l’Europe recueillir des témoignages, « faire de la couleur locale, de l’humanitaire. » C’est seulement en 2005 qu’elle écrira et publiera le récit de ce voyage. Le premier intérêt est déjà de voir la part de ses souvenirs, les détails que sa mémoire a conservés, même si on peut toujours imaginer qu’elle en a reconstruit une partie. Elle reconnaît elle-même, qu’en vieillissant, elle voit le passé différemment.
Par-dessus tout, ce récit permet de voir réellement ce qu’était l’Europe de l’immédiat après-guerre, Londres, Paris, Varsovie, Barcelone… les militaires qui la sécurisaient, les journalistes qui la parcouraient, les fantômes qui l’habitaient. Je lis rarement des mémoires, celles-ci m’ont passionnée, et le style sobre mais efficace m’a séduite. J’avais eu il y a quelques années entre les mains Le dieu des cauchemars auquel je n’avais pas réussi à m’intéresser, mais cette seconde lecture de l’auteur pourrait bien me faire réviser mon jugement, hâtif comme bien souvent, et me lancer dans la lecture d’autres de ses romans.
Mais je ne vais pas en parler plus longtemps car la lecture des premières lignes devrait à elle seule vous convaincre de continuer !
Le début du roman : Je suis née à New York, et j’ai vécu dans Manhattan et ses environs une bonne partie de ma vie. Chaque fois que j’y mets les pieds, certains quartiers, qui ont pourtant tellement changé que je ne les reconnais plus, font revivre en moi des émotions anciennes.
Pendant ce qui m’a semblé durer cent ans, en échange de logements en tout genre et dans diverses parties de la ville, j’ai versé des loyers à des propriétaires. Je cherchais toujours, à cette époque, un moyen de quitter New York, m’imaginant que si je trouvais le bon endroit où vivre, mes difficultés disparaîtraient.
[…] Un an après la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1946, j’ai revu la ville de l’extérieur, sur un Liberty ship en partie reconverti qui m’emmenait en Europe. Je ne l’ai pas non plus contemplée longtemps cette fois-là. Je la quittais enfin !
Mais j’avais alors appris à bien connaître New York, comme on connaît un endroit où l’on a occupé divers emplois – la plupart assez minables – qui permettent de manger plus ou moins à sa faim et de ne pas craindre les intempéries. Quelle que fût ma situation, j’ai toujours trouvé que la vie y était difficile. Mais il y eut des moments pleins d’éclat, de promesses, et même de splendeur. S’en souvenir est prodigieux. Comme l’écrit Cesare Pavese dans son journal, Le métier de vivre, «Seule la mémoire procure le véritable émerveillement.»
Repéré chez Aifelle et Marilyne, et noté aussitôt pour le projet non-fiction de Marilyne.
J’ai énormément aimé aussi ce court récit. J’avais lu il y a longtemps deux-trois livres d’elle, toujours avec intérêt.
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J’avais aussi complètement accroché à cette lecture ( grâce à Aifelle 🙂 ), je ne connaissais pas du tout l’auteur. Je découvre d’ailleurs un peu le détail de sa biographie par ton billet. Et finalement toujours pas lu un de ses romans. ( en revanche, Z.Pirzâd, ayé, bientôt le billet ^-^ )
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Je ne connaissais pas l’auteure mais tu sais te montrer convaincante.
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Je n’en avais jamais entendu parler, mais ton avis ainsi que les commentaires précédents me poussent à ajouter ce livre à ma liste.
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ça me rassure que tu aie calé sur certains de ces livres, j’ai fait deux tentatives sans succès
une troisième ? j’hésite 🙂
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Je l’ai déjà eu en mains plusieurs fois mais je l’ai reposé (dans des moments ridicules de « raisonnable ») parce que je dois toujours lire « Les enfants de la veuve ». Mais je sens que je ne peux plus le laisser… 😉
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Je connaissais l’auteure de nom, mais tu me donnes envie de m’y intéresser un peu plus. Je note ce titre sur ma liste!
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J’attends que tu trouves le roman de cette auteure…..
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J’avais adoré « Personnages désespérés » et aussi « Pauvre Georges ! » mais j’avoue que celui-ci ne me tente pas trop malgré ton avis positif.
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Cela me fait des titres à noter en matière romanesque ! Et ces mémoires sont vraiment très intéressants, sur cette période.
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je crois qu’elle est d’un abord difficile mais qu’elle vaut profondément la peine. A ne pas négliger même si j’ai eu du mal moi aussi à pénétrer dans son univers.
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Je te crois, et je ferai une autre tentative.
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j’ai lu d’elle Les enfants de la veuve : un livre féroce !
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Ah, ah, encore un titre à noter !
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J’ai lu un de ses romans il y a , euh, une vingtaine d’années, avant qu’on ne la redécouvre.
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C’est Joëlle Losfeld, je crois, qui a ressorti ses titres, et ensuite Folio…
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J’ai lu d’elle « les enfants de la veuve » que j’avais beaucoup aimé.
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Tiens, tiens, deuxième mention de ce titre. je note !
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J’ai été un peu déçue par ce titre. J’ai regretté qu’elle ne fasse pas davantage part des articles qu’elle écrit et qu’elle envoie à son agence de presse. Ca reste en peu superficiel, à mon avis.
Paula Fox est un auteur que j’aime beaucoup et que j’ai découvert grâce aux rééditions de Joëlle Losfeld. Je te recommande La légende d’une servante.
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ça ne m’a pas gênée de ne pas en savoir davantage sur les articles, étant donné le laps de temps écoulé depuis ce voyage. Merci pour le titre, je le note !
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J’avais de mon côté apprécié « Le dieu des cauchemars », je lis peu de mémoires, mais celles-ci pourraient me plaire;
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Je ne pense pas réessayer le dieu des cauchemars, mais un autre, peut-être…
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