Emmanuel Grand, Terminus Belz

terminusbelzL’auteur : Emmanuel Grand, né à Versailles en 1966, a passé son enfance en Vendée, à vingt kilomètres de l’Atlantique. Aujourd’hui, il vit en région parisienne. Il est responsable du design du site web d’un grand opérateur téléphonique. Terminus Belz est son premier roman. Il a été cédé à l’étranger avant même sa parution en France.
363 pages
Editeur : Liana Levi (janvier 2014)

Plusieurs jeunes ukrainiens font affaire avec des passeurs douteux pour traverser l’Europe, mais le voyage se passe mal, et, assurés de représailles sanglantes, ils préfèrent se séparer pour tenter d’échapper chacun de leur côté à une mafia ukrainienne des plus féroces. Marko se retrouve sur la côté Atlantique et répond à une annonce pour un travail sur la petite île de Belz, endroit qui lui semble idéal pour disparaître. Mais dans un village où tout le monde se connaît, et où de surcroît, il prend le travail d’un autre, il est difficile de se faire oublier. Pour ne rien arranger, une découverte macabre fait se tourner encore tous les regards vers lui. Si ce n’est lui le coupable, c’est qu’il aura fait appel à « l’Ankou ». Les légendes sont tenaces…

Même si un peu trop de place a été donnée, à mon goût, aux légendes bretonnes, l’équilibre entre les épisodes sur l’île de Belz et les passages avec les poursuivants est très bon et tient en haleine. Le personnage de Marko est attachant, les principaux habitants de l’île de Belz aussi, même si l’on se doute que l’un d’eux doit être un danger potentiel pour Marko. D’autres personnages secondaires ne sont pas tout à fait assez caractérisés pour qu’on les identifie correctement, du coup les suspects sont assez peu nombreux. Bien malin toutefois celui qui sentira venir les scènes finales !

J’ai aimé ce polar à la fois régional et européen, aux parfums de bord de mer, de landes brumeuses et aussi de soufre, ainsi que les détails réalistes sur le métier de marin-pêcheur et sur l’esprit « îlien ». Il me donne envie de continuer à explorer la collection de polars de Liana Levi, que j’ai déjà pu apprécier avec Il faut tuer Lewis Winter de Malcolm McKay et La plage des noyés de Domingo Vilar, ce dernier ayant une atmosphère un peu similaire à celle de Terminus Belz.

Extrait : Pendant cinq jours, la météo avait été exécrable. Un vent glacial de nord-ouest soufflait ses quarante noeuds en permanence, formant des creux de quatre mètres à quelques encablures de la bouée de Pil’hours. Chaque soir, alors que les chalutiers et les caseyeurs ronronnaient dans le port, des lames venaient se briser sur les digues dans un vacarme effrayant. L’avis de tempête n’avait cependant pas été diffusé, qui les aurait cloués à quai. Il fallait sortir et c’étaient les pires conditions qu’on puisse imaginer.
Marko souffrait de tout sur la
Pélagie. Du froid, du bruit, des brûlures du sel, du mal de mer. Caradec, au contraire, endurait ce régime avec une facilité déconcertante. Il avait raconté à son jeune matelot les campagnes de Terre-Neuve dans les années soixante-dix, quand il fallait trancher le poisson sur le pont par moins trente pendant douze heures d’affilée. Seuls les plus anciens avaient fait Terre-Neuve.

Un autre extrait :(cliquez)

Repéré chez Sandrine.

28 commentaires sur « Emmanuel Grand, Terminus Belz »

  1. C’est vrai tu as raison, il y a une ambiance commune avec le livre de Vilar (j’espère qu’il y aura d’autres épisodes de cette série) : la plage sous la pluie 🙂

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  2. J’avais beaucoup aimé la rencontre avec l’auteur à Etonnants voyageurs, (surtout qu’elle était animée par Sandrine…), mais je ne me suis pas encore résolue à lire son livre …;-)

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  3. Le bouquin d’Emmanuel Grand est plutôt bien écrit, une prose professionnelle, même si cela semble un peu formaté au standard actuel et anonyme des polars, mais il faut reconnaître qu’au fil des pages, son scénario devient de moins en moins crédible, tant pour les péripéties rocambolesques de la mafia roumaine que pour le volet mystico-bretonnant.

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    1. je te trouve plutôt sévère. pour un premier roman, il est plutôt meilleur que bien d’autres. J’avoue ne pas faire de billets sur les polars que je trouve très moyens, mais j’ai un ou deux titres en tête, qui se vendent bien, ont de bons échos sur les blogs, et me sont tombés des mains tellement ils étaient mal écrits et peu crédibles…

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  4. Entre ton avis et celui de Sandrine, je choisis les deux et note donc des deux mains ! En plus, quand on connait le vrai Belz, ce qui est mon cas, on ne peut que se demander ce que ces lieux peuvent donner en littérature policière. J’ai profite pour noter aussi le Domingo Vilar, je suis sur la pente polar, en ce moment. Sandrine en recommandait aussi un autre que j’ai adoré, (mais sur une plus grande île, l’Angleterre) c’est « Sale temps pour le pays » de Mention. Excellent !

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    1. Je ne connais pas celui que tu cites, mais je vais le noter… j’aime bien un polar de temps en temps, du moment qu’il est bien écrit et pas trop violent. (mine de rien, ça limite un peu !)

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  5. Le troisième de MacKay vient de sortir 👏 la fin d’une trilogie 👍 et comme toi j’adore les polars de liana levi en regrettant le look des premiers volumesLa mort sur un cheval pale

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  6. J’avais vraiment beaucoup aimé ce livre, et contrairement à toi , j’avais trouvé au final que les légendes bretonnes étaient assez peu présentes.

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    1. C’est assez bien fait pour que ça paraisse vraisemblable. L’auteur a même fait de Marko un jeune homme passionné par les cours de français au lycée, de façon à expliquer qu’il communique si bien avec les autochtones ! (trop bien, tout de même !)

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  7. Je suis les parutions des éditions Liana Levi mais c’est vrai que je n’ai pas la curiosité de regarder les polars. Pas sûre que je choisirai celui-ci mais je regarderai mieux une prochaine fois 🙂

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  8. Quel Breton croit encore à l’ankou et autres légendes de nos jours? Je crains un peu les clichés mais recommandé par toi et par Sandrine, évidemment ça change tout et je vous fais confiance; je note ce livre!

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