Joyce Maynard, Une adolescence américaine

adolescenceamericaineL’auteur : Née en 1953 à Durham dans le New Hampshire, elle s’est fait connaître par sa liaison avec J.D. Salinger, alors qu’elle avait dix-neuf ans, liaison qu’elle raconte dans Et devant moi, le monde. Elle a collaboré avec de nombreux journaux, magazines et radios, et est l’auteure de plusieurs romans, parmi lesquels Long week-end, Les Filles de l’ouragan, Baby Love, L’homme de la montagne. Mère de trois enfants, elle partage son temps entre la Californie et le Guatemala. 
233 pages
Editeur : Philippe Rey (2013)
Première édition : 1973
Traduction : Simone Arous
Titre original : Looking back A chronicle of growing up old in the Sixties

Une adolescence parmi d’autres dans les années 70 pour une jeune fille plutôt originale, même si elle aurait aimé se conformer davantage au modèle dominant… Je remarque que dans tous ses romans ou textes non fictionnels, on retrouve toujours des adolescents chez Joyce Maynard, un garçon dans Long week-end, des filles devenues mères dans Baby love, deux jeunes femmes dans Les filles de l’ouragan, deux sœurs adolescentes aussi dans L’homme de la montagne. Ces jeunes gens qui habitent dans de petites villes américaines ont sans doute quelque chose de leur créatrice.
Concernant Une adolescence américaine, la jeunesse de l’auteure est bien palpable dans ces textes, et si on se retrouve bien dans certains souvenirs, cela marche un peu moins bien avec d’autres… même si on se souvient toutes d’avoir été snobée par une grande blonde, au rire en cascade comme ses boucles de cheveux, l’une des plus populaires bien sûr, si on reconnaît aussi les petits mots qui passaient entre les rangées de tables au collège, si on connaît (chez les autres uniquement) l’obsession du look parfait, d’autres aspects sont plus américains, comme les clubs scolaires ou les bals de promotion. Le petit défaut de ces chroniques, et leur charme aussi, est d’avoir été écrites à peine quelques années après l’adolescence de l’auteur, entre dix-huit et dix-neuf ans, mais ce manque de recul est plutôt rafraîchissant. Si certains chapitres sont marqués du sceau de leur époque, la guerre du Vietnam, la mort de Kennedy, les Beatles, d’autres sont plus intemporels, malheureusement, les comportements adolescents qui se reproduisent de générations en générations n’étant pas toujours les plus faciles à vivre.
Ce n’est sans doute pas le livre avec lequel commencer pour découvrir Joyce Maynard, quoique le plus logique puisque ce sont ses premiers écrits, qui dénotent déjà d’une jolie plume pour son âge. J’avoue toutefois que ce que j’ai trouvé plus d’intérêt à la préface écrite en 2012 par l’auteur, qu’à ces chroniques sympathiques mais pas transcendantes.

Extrait de la préface : Certaines choses m’effrayaient – des choses qui paraissaient faciles et sans danger à d’autres filles de mon âge –, comme téléphoner à un garçon à propos d’un devoir de classe, grimper dans un télésiège, ou encore me promener dans le réfectoire de Yale pour y trouver un endroit où poser mon plateau. En revanche, l’idée de monter dans la voiture d’un étranger (souvent un homme) et de filer seule avec lui sur l’autoroute ne m’inquiétait pas le moins du monde.
C’est cette même mixture bizarre de crainte et d’assurance, de sophistication et de naïveté, qui, sans doute, expliquent ma capacité à me présenter au New York Times comme un écrivain assez digne de considération pour être chargé d’un reportage – et qui, plus tard, me permit d’écrire au sujet d’un phénomène que j’appelais « l’embarras de la virginité »-, tout en demeurant incapable d’entrer dans un drugstore et d’acheter une boîte de tampons, ou de m’adresser à un garçon en le regardant droit dans les yeux.

N’oubliez pas, si vous passez par là, Joyce Maynard sera au Festival America du 11 au 14 septembre, et pour les lyonnais, à la librairie du Tramway le 20 septembre.

Les avis d’Antigone, Clara, Sylire et Val. Des liens vers d’autres lectures de Joyce Maynard sur le blog de Sylire.

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36 commentaires sur « Joyce Maynard, Une adolescence américaine »

  1. Je suis d’accord que ce n’est pas avec celui-là qu’il faut commencer. Mais quand on a commencé à lire l’auteure et qu’on aime sa plume, c’est un titre intéressant à lire, en complément d’autres de ses ouvrages.

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  2. Il me reste celui-ci, « Baby Love » et « L’homme de la montagne » que je lirai très bientôt 🙂 J’espère que celui-ci ne sera qu’un cas isolé 😉
    PS : je rêve ou bien tout le monde s’est donné le mot aujourd’hui concernant Joyce Maynard ? Aurais-je loupé un truc ? 🙂

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  3. Je note donc que ce n’est pas par celui-ci qu’il faut commencer. Je l’ai rencontrée en librairie, elle était tout-à-fait charmante et intéressante à écouter.

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  4. Je tourne autour de cette romancière depuis un moment, sans parvenir à me lancer….je ne choisirai donc pas ce titre là pour amorcer notre rencontre…je ne te sens pas suffisamment enthousiaste.

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