Outre les livres dont j’ai déjà parlé, j’ai aussi lu en juillet, de choses et d’autres :
George Pelecanos, Les jardins de la mort
409 pages Editeur : Points (2009)
Un polar efficace, pour qui aime une plongée dans une ville, ici le Washington des banlieues, une enquête qui va au rythme normal des enquêteurs, pas à celui des adeptes de « 48 heures chrono », des personnages aux questionnements intéressants. Un jeune noir est retrouvé mort dans un jardin communautaire, et ce crime rappelle d’autres survenus une vingtaine d’années auparavant, et jamais élucidés. Gus Ramone était tout jeune flic au moment des premiers assassinats, il n’est pas en charge de cette nouvelle enquête, mais il s’y intéresse de près, car le jeune qui a été trouvé mort est un camarade de classe de son fils. D’ailleurs, tout ce qui touche aux rapports entre parents et enfants est finement analysé dans ce roman. Ce n’est pas le premier Pelecanos que je lis et j’aime toujours bien toujours bien sa manière d’évoquer des atmosphères et des lieux.
Lu par Cathulu
Kôtarô Isaka, La prière d’Audubon 448 pages Editeur : Philippe Picquier (2011) Existe en poche Traduction : Corinne Atlan
Itô, un peu déboussolé par sa démission de son travail d’informaticien, et par une rupture, commet un geste fou en tentant de braquer une supérette. C’est un de ses anciens camarades de classe qui l’arrête, et le moins qu’on puisse dire, est qu’il est particulièrement retors et antipathique. Mais à son réveil Itô se retrouve sur une île inconnue, totalement coupée du monde depuis cent cinquante ans. Son guide, sur cette île, Hibino, lui explique les lieux à sa manière, et le conduit auprès d’un étrange épouvantail qui parle. Lequel épouvantail est retrouvé démembré et éparpillé le lendemain. Sur le thème de l’isolationnisme, l’auteur a créé une fable sociale et fantastique, qui est à la fois un roman d’initiation et policier, et si l’on accepte de rentrer dans ce monde, est très original et prenant. A lire de préférence sur un temps assez court plutôt que par petites doses, pour éviter de mélanger les noms des personnages… J’avais repéré ce roman dans une de mes librairies préférées et je n’ai absolument pas regretté la plongée dans cet univers qui rappelle Yoko Ogawa, ou Haruki Murakami, dans un style un peu moins travaillé. Si vous aimez la littérature japonaise, n’hésitez pas !
Citation : La « réalité », pour moi, c’était la sensation concrète que j’avais de me trouver en ce moment sur cette île, et je commençais à me faire à l’idée que je devais tout simplement suivre cette sensation. Folie et acceptation. Devenir fou et accepter la situation, cela se ressemblait.
Tana French, The likeness 466 pages Editeur : Penguin Traduit en français : Comme deux gouttes d’eau (Points, 2010)
J’ai lu en anglais ce polar de Tana French dont j’avais bien aimé Ecorces de sang. Il commence de manière assez étrange et compliquée. Cassie Maddox est policière dans un service qui traite de violences domestiques, mais c’est pour une jeune femme tuée à l’arme blanche qu’elle est appelée par un de ses collègues. En effet, la jeune morte ressemble énormément à Cassie, et de plus, elle porte l’identité de Lexie Madison, qui avait été créée plusieurs années auparavant de toutes pièces pour permettre à Cassie d’infiltrer un réseau de trafiquants de drogue. L’idée de son collègue, que Cassie finira par accepter, est de faire prendre à Cassie la place de la jeune femme, faisant croire à ses colocataires qu’elle a réchappé à son agression, et trouver ainsi le coupable « de l’intérieur ». Elle va s’installer dans un manoir, presque un personnage du roman, habité par quatre étudiants et amis de Lexie. Sur ce présupposé un peu tiré par les cheveux, Tana French réussit une histoire assez crédible, mais pas tout à fait exempte de quelques longueurs.
Lu aussi par Emeraude.
Milan Kundera, La valse aux adieux 353 pages Editeur : Folio (éd. 1978)
J’ai décidé de ressortir et de lire, ou relire, mes Kundera ! Premier essai réussi avec La valse aux adieux, une ronde de personnages qui se croisent dans une ville d’eaux, autour du thème de la maternité. Le musicien Klima qu’une jeune femme déclare être le père de son futur enfant, est au centre de ce roman, mais d’autres tournent autour, conversent avec lui, posent les vraies questions, celles de la vie. J’ai vraiment trouvé ce roman moderne, ironique et mordant. Je ne vais pas m’arrêter là !
L’avis d’Hélène.
Oliver Sacks, L’oeil de l’esprit 288 pages Editeur : Seuil (2012) paru en poche
Un livre scientifique pour terminer, vraiment passionnant, sur le cerveau, et en particulier sur le cerveau et les nombreuses zones qui traitent ce que voient les yeux. Partant de cas concrets de patients, comme cette musicienne qui ne peut plus lire, ou comme l’auteur lui-même qui ne parvient pas à reconnaître les visages familiers, ou une autre patiente qui réussit à voir en relief à près de cinquante ans, le médecin et professeur de neurologie Oliver Sacks explique les différentes fonctions complémentaires des zones du cerveau, et les possibilités de récupération ou d’adaptation du cerveau. Cela se lit vraiment bien et apporte beaucoup.
Noté chez Keisha.
Tiens, ça me fait penser que je devrais en lire d’autres de Sacks, en effet ça se lit bien.
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Il y a « L »homme qui prenait sa femme pour un chapeau » qui est évoqué dans celui-ci… Le titre est prometteur !
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L’art du titre… pour un contenu sérieux tout de même (enfin, sérieux mais lisible)
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Je ne note rien, c’est parfait… Je t’adore ! 😉
(ce n’est pas que tu ne sois pas convaincante : c’est juste pas pour moi)
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En plus, j’ai déjà dû être plus convaincante ! 🙂
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Sans nul doute ! Et je te fais confiance pour me « piéger » à l’occasion :p
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Je ne note rien non plus, ça fait du bien de temps en temps 😉
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Ah, tant pis ! 😉
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J’aime beaucoup la littérature japonaise mais ce roman-là… j’ai peur que cela soit trop « onirique » pour moi (un éventail qui parle !?). Why not…? Le Sacks a l’air trop bien, je le note.
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Je t’assure que ce roman japonais n’est pas trop fantastique, le narrateur tente même de trouver une explication scientifique au phénomène de l’épouvantail, c’est assez convaincant !
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Le japonais me tente bien ! Et tu me donnes envie de relire Kundera : bonne idée !
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Ah, au moins quelqu’un qui est tenté ! C’est une très bonne lecture, bien dépaysante, comme j’aime !
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J’ai souvent eu envie de lire ou relire Kundera aussi ces derniers temps mais je fais trop souvent passer les livres d’actualité en premier, par curiosité! Tu as lu pas mal jusqu’ici pour un mois de juillet!
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Je connais ça, l’attrait des nouveautés est grand, même si parfois on s’en mord les doigts ! 😉
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Moi, je me dis (et pas pour la première fois) que je devrais découvrir Georges Pelecanos. Et le Tana French me tente, mais j’ai déjà Ecorces de sang dans ma PAL. J’avais lu le Kundera mais je ne suis pas fan.
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Tu devrais découvrir Washington, yes ! je suis sûre que ça te donnera envie d’y aller !
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