Jean-Claude Mourlevat, Terrienne

terrienneL’auteur : Jean-Claude Mourlevat est né en 1952 en Auvergne, de parents agriculteurs, dans une famille de six enfants.
Il fait des études à Strasbourg, Toulouse, Bonn et Paris et enseigne l’allemand avant de devenir comédien de théâtre. Depuis 1997, il écrit pour la jeunesse, tout d’abord des contes, puis un premier roman, La Balafre, puis d’autres lui succèdent : Le chagrin du roi mort, Silhouette, Le combat d’hiver
Jean-Claude Mourlevat vit avec sa famille près de Saint-Étienne.
386 pages
Editeur : Gallimard Jeunesse (2011)

Voilà encore un livre que je n’aurais pas lu sans les blogs : je ne lis pas beaucoup de littérature jeunesse, même si je n’ai rien à son encontre, mais une dystopie, oui, cela a été le mot déclencheur, bien sûr, et à l’occasion d’une rubrique Conseils de lecture sur les dystopies, je n’ai pas manqué de le noter… mais je ne pensais pas que je m’y plairais autant !
Un homme âgé conduit sur une route, dans la Loire. Il prend en stop une toute jeune fille, bavarde avec elle, la laisse un peu plus loin. Il est étonné de la route qu’elle prend, avec un panneau qu’il n’a jamais remarqué, un nom de village inconnu : Campagne, 3,5 km.
Anne est cette jeune fille de dix-sept, à la recherche de sa sœur disparue au lendemain de son mariage. Anne, avec l’intuition de son âge, avait bien trouvé le marié trop lisse, trop parfait, mais elle ne se doutait pas de ce qu’elle trouverait en répondant à un appel de sa sœur : un monde parallèle, aseptisé, figé, surveillé, un monde qui vit sans respirer…
L’auteur mène cette histoire sans temps mort, avec virtuosité, sans tomber dans les écueils qu’on aurait pu craindre, notamment la première histoire d’amour. Non, rien n’est à enlever, ni à rajouter d’ailleurs à ce roman d’aventure qui est aussi une ode à l’humanité, et qui rejoint, à mon sens, les meilleurs livres du genre.

Extrait : C’est tout le contraire d’une promenade d’agrément. On se lasse vite des avenues trop larges et sans trottoirs, de leur parfaite propreté, des bâtiments aux façades laiteuses. On en a vite assez de croiser des créatures interchangeables et indifférentes. On voudrait voir des vrais gens, je veux dire des enfants qui courent et des vieux qui n’avancent pas ! Des ados trop bruyants, des messieurs trop gros, des mamans encombrées de bébés ! Des gens venus de tous les pays avec la couleur de peau qui va avec ! On a envie de voir des chiens, des chats, des oiseaux, des arbres ! On a envie qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il y ait du vent ! Mais il n’y a rien de tout ça : juste le calme, l’espace vide autour de nous et l’incommensurable ennui.

Déjà lu par Cachou, Liliba, Sandrine (Pages de lecture), Sandrine (Mes imaginaires), Theoma

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34 commentaires sur « Jean-Claude Mourlevat, Terrienne »

  1. Jean-Claude Mourlevat est un excellent auteur jeunesse, tous genres confondus ! Et en tant qu’adulte, je suis nourrie, comblée par la lecture de ses romans (je suis un peu en retard d’ailleurs mais au moins je sais que j’ai des perles au chaud !)

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  2. C’est la première fois que j’entends parler de cet auteur, je le note (bien que moi non plus je ne lise pas de littérature jeunesse sans savoir bien pourquoi), mais vu ton billet et les commentaires enthousiastes derrière….comment résister?

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  3. Lire Mourlevat est toujours un grand plaisir. J’ai beaucoup aimé celui-là, même si ce n’est pas mon préféré. En retard pour mon billet (comme d’hab 😉 mais le tien me donne envie de reprendre mes notes et de m’y atteler.

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  4. Je viens de lire le billet de Somaja qui renvoie vers le tien et je note cet auteur que je ne connais pas encore ! Je ne vais pas « spontanément » vers la Jeunesse, il faut me prendre par la main ! 😉

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