L’auteur : Elliot Perlman est né en 1964 en Australie, où il vit. Il a reçu le Book of the Year Award pour son premier roman, Trois dollars, et le Steele Rudd Award pour L’Amour et autres surprises matinales, publiés chez Robert Laffont, ainsi qu’Ambiguïtés, succès critique et public qui l’a révélé.
576 pages
Editeur : Robert Laffont (Pavillons, janvier 2013)
Titre original : The street sweeper
Traduction : Johan-Frédérik Hel Guedj
A quoi reconnaît-on un très bon, un excellent roman ? Pas seulement au fait qu’il se dévore en cinq ou six jours, ce qui n’est pas mal, compte tenu de son format respectable ! Ce qui fait de ce Street sweeper un roman hors du commun est le dosage parfait entre érudition, brassage de thèmes divers et passionnants, et galerie de personnages bien campés et crédibles…
Deux hommes sont au cœur de ce roman, et eux-mêmes à un moment crucial de leurs vies respectives. Lamont Williams, un jeune habitant du Bronx, obtient, au sortir de huit années de prison, un travail à l’essai pour six mois dans un hôpital de Manhattan. Il doit absolument y faire ses preuves, cela compte pour lui plus que tout, car il espère retrouver la trace de sa fille qu’il n’a pas vue depuis des années. Adam Zignelik enseigne à l’Université de Columbia, mais craint pour la pérennité de son poste, faute de publication récente. C’est aussi le moment où il se sépare de la seule femme qu’il ait jamais aimé et aime encore.
Voilà pour les personnages de premier plan, mais bien d’autres vont s’inviter dans la ronde, et surtout l’Histoire avec un grand H va entrer en scène.
Les thèmes de la mémoire individuelle et de la mémoire collective, du rôle de l’historien, de la transmission orale, vont venir servir des sujets forts et poignants tels que l’obtention des droits civiques au cours du XXème siècle aux États-Unis, le rôle des Sonderkommandos dans les camps de la mort en Pologne, la libération de certains camps par les noirs américains, le travail d’un psychologue sur les témoignages des rescapés des camps.
Ce roman touffu est magnifique rien que pour l’idée du vieux juif malade qui transmet sa mémoire au jeune agent d’entretien noir, mais tant d’autres scènes sont formidables… Il porte de superbes moments d’émotions, lorsque ressurgissent des souvenirs enfouis, il donne vie à des personnages tellement humains et touchants, il éclaire sur l’histoire du vingtième siècle, bref, c’est un roman à lire si ce n’est pas encore fait !
Extrait : Gandhi, Harlem, le Christ, les juifs d’Europe, un homme, un Noir, qui vivait là-bas, à Broadway, au séminaire de l’union théologique, en 1930 : on ne sait jamais quels peuvent être les liens entre les choses, les gens, les lieux, les idées. Mais il y a des liens. On ne sait jamais où on les trouvera. La plupart des gens ne savent pas où les trouver, ils ignorent même que cela vaudrait la peine de les rechercher. Qui les recherche, d’ailleurs ? Qui a le temps de chercher ? C’est le travail de qui, de chercher ? C’est le nôtre. A nous, les historiens. Cela fait partie de notre tâche. Plus vous en savez, plus vous en lisez, plus forte sera votre intuition. Vous pouvez vous servir de votre intuition comme d’un compteur Geiger, comme d’un outil de premier ordre pour détecter la vraisemblance et la probabilité, et comme d’un point de départ vers de nouvelles voies de recherche. Mais, quel que soit le métier que vous finirez par exercer pour gagner votre vie, où que vous l’exerciez, il vous faudra autant d’intuition et de curiosité que vous pourrez en puiser en vous-même. Développez l’une et l’autre comme un athlète développe ses muscles et ses impulsions. Vous en aurez besoin, ne serait-ce que pour maintenir votre esprit en éveil. Tôt ou tard, quoi qu’il se produise à Wall Street, vous tiendrez à récupérer la maîtrise de votre esprit.
(Merci à Cuné, j’aimais beaucoup cet extrait représentatif du roman, que j’avais noté, mais j’avais un peu la flemme de le recopier !)
Les avis enthousiastes d’Aifelle, Clara, Cuné, Krol et Sylire.
Un roman qui m’a remuée en profondeur, je n’ai pas su en parler mais je rejoins ton avis !
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Décidément une lecture qui sait toucher !
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J’ai prévu de lire ce pavé pendant les vacances, je crois que je fais bien !
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Quelle bonne idée ! (pas un pavé de plage, mais tout le monde n’aime pas les lectures trop légères en vacances !)
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ça a l’air passionnant, j’espère qu’il sortira un jour en poche.
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Il n’y a pas de raison qu’il ne sorte pas en poche… ce serait vraiment dommage !
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Abandon page 100 et encore en le reprenant. Sans doute que l’histoire avec grand H (surtout si j’ai déjà lu dessus par ailleurs), ça ne suffit pas. Désolée…Pourtant ce roman avait tout pour me plaire (y compris l’avis enthousiaste de blogueuses auxquelles je me fie ^_^)
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Mais comment cela se fait-il ? Je comprends, cela m’arrive bien souvent de caler là où d’autres s’enthousiasment !
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Tes arguments rendent le livre très tentant…
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J’espère qu’il trouvera encore beaucoup d’autres lecteurs et leur plaira aussi !
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Ton billet me tente beaucoup – même si j’avais abandonné « Ambiguïtés ».
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Il est très différent par le contexte. Ambiguïtés m’avait plu mais moins emballée.
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Merci pour le lien ! Ah ce livre ! Je l’ai adoré et l’ai fait lire à deux personnes qui ont beaucoup aimé aussi pour les mêmes raisons que toi, que moi, que nous…
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Tant mieux si tu l’as partagé autour de toi, il le mérite !
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C’est une lecture qui a été un gros coup de cœur pour moi, j’ai adoré cette histoire et sa construction impeccable. Et que dire des personnages ! une grande réussite.
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Je l’ai autant aimé que Le temps où nous chantions qui m’avait enthousiasmé il y a quelques année !
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J’ai adoré « Ambiguités », donc je pense que celui-ci fera partie de mes lectures, un jour …
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Tu peux foncer, si tu le croises !
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Un coup de coeur pour moi aussi !
http://sylire.over-blog.com/article-la-memoire-est-une-chienne-indocile-eliot-perlman-119841097.html
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C’est vraiment un coup de maître pour cet auteur… cinq ans de travail mais quel résultat !
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Bonjour ! Bravo pour votre blog , que je trouve super sur la forme comme sur le fond 😉 ( et ce n’est pas si fréquent )
Amitiés blogueuses
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Merci beaucoup Mior. Je vais aller découvrir ce que vous faites.
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Bonjour Kathel, avec tous ces éloges, il va falloir que je le découvre. Merci du conseil. Bonne journée.
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J’espère que tu auras l’occasion de le lire, Dasola !
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Noté depuis un moment…..
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A quand la lecture ?
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Je l’avais noté l’an dernier suite au billet d’Aifelle je crois, et puis comme je me méfie des enthousiasmes trop généraux et que le titre me hérisse un peu, j’avais laissé tomber. Je crois maintenant que je vais me le programmer pour le mois américain (après un billet pareil…..comment faire autrement)
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Le titre américain te parlera peut-être plus ? 😉 Ce roman mérite le détour, il ne plaira pas forcément à tout le monde, mais il m’a beaucoup touchée.
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un gros coups de coeur !!!
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Oh oui !
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Terriblement tentant… et quel beau titre !!
Je note !
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Les goûts et les couleurs… tout le monde n’est pas d’accord sur le titre, mais tu peux te laisser tenter !
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je n’ai pas beaucoup aimé « ambiguité » mais vous êtes les unes et les autres tellement enthousiastes que je vais me laisser tenter
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J’ai du mal à croire que tu n’aimerais pas, mais tout est possible ! 😉
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Je me fie généralement à tes coups de cœur, je note donc.
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C’est un coup de coeur déjà bien partagé ! 😉
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Ah oui, quand-même, coup de coeur pour beaucoup de monde.
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Oui, un très beau souvenir de lecture.
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Oui quelle idée fantastique et magnifique de faire se rencontrer l’ancien Zonderkommando et le jeune balayeur….
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