Timothy Findley, Guerres

guerresL’auteur : Timothy Findley est un auteur canadien né en 1930 à Toronto et mort en 2002 dans le sud de la France. D’abord acteur et dramaturge, il se consacre ensuite au roman. En 1967, son coup d’essai est un coup de maître avec Le dernier des fous. Suivront Guerres, considéré comme son chef d’œuvre, Le Grand Elysium Hotel, La fille de l’homme au piano, Le chasseur de tête, Nos adieux et Pilgrim.
252 pages
Editions Phébus (février 2014)
Paru en 1977 sous le titre original : The wars
Traduction : Éric Diacon
Préface d’Alice Ferney

S’il est un peu difficile d’entrer dans ce roman, avec sa forme assez particulière, ses numérotations inhabituelles, on s’y fait rapidement et, une fois les personnages campés, le texte coule plus de source. L’histoire se développe en sortes de petits tableaux qui créent le contexte familial autour de Robert Ross, jeune canadien engagé pour combattre en Belgique en 1915. S’ensuivent des tableaux de la préparation militaire et de la traversée… L’auteur est de ceux qui savent créer des images, celles qu’engrange Robert avant son départ, ordinaires ou triviales, mais avec toujours un petit quelque chose en plus… Un coyote qui trottine dans un vallon, un jeune homme hésitant les pieds dans une flaque d’eau, des indiens le long d’une voie de chemin de fer, une chambre de bordel, ces instantanés restent en mémoire…
Ensuite, cela se complique avec des retours en arrière, et à l’arrière, la rencontre d’une femme fatale, guère utile au propos sur la guerre. L’auteur a sans doute voulu mettre trop de choses dans son roman, trop d’époques, trop de personnages, d’où le titre Guerres au pluriel, qui évoque différentes situations cruciales affrontées par Robert. Le roman contient toutefois de très belles phrases et de beaux passages. Il aurait presque mieux valu que je me perde en route, car je n’ai pas aimé la fin, n’y ai pas vu beaucoup d’intérêt, et certaines scènes m’ont semblé plaquées artificiellement sur le texte.
C’est, plus encore que d’habitude, un sentiment tout à fait personnel et ce livre pourrait très certainement plaire à d’autres, pour son côté « nature writing à la guerre… »

Extraits : Robert avait toujours aimé la mer. Les eaux plus calmes de ses précédentes traversées lui avaient donné la fausse impression qu’elle était profonde mais mesurée, qu’elle vous portait vers votre but sur la courbe infinie de ses vagues de verre, et que les tempêtes qui parfois l’agitaient avaient la poésie de celles de Conrad.


Robert observa un instant le capitaine Rodwell.
Lui aussi était étrange. « Nous sommes tous étranges, songea Robert. A la guerre, tout le monde est étrange.
L’homme ordinaire n’est qu’un mythe. Rodwell nourrissait son crapaud. Ils étaient tous les deux de la même espèce.

Les avis de Cécile, Jérôme et Miss Léo.

Lu grâce à Entrée Livre, merci ! 

21 commentaires sur « Timothy Findley, Guerres »

  1. J’ai oublié de préciser que j’ai déjà lu cet auteur, et que j’avais beaucoup aimé Pilgrim et La fille de l’homme au piano… A découvrir donc, mais pas forcément avec ce titre.

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  2. Je l’ai depuis loooongtemps dans la PAL, j’ai lu et apprécié quelques romans de Timothy Findley il y a plusieurs années, et j’ai bien l’intention de lire celui-ci aussi pour 14-18.

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    1. Cela faisait longtemps aussi que je n’avais pas lu Timothy Findley, et je ne sais si mes goûts ont changés ou si ce roman était différent, mais je n’ai pas été aussi enthousiaste.

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    1. J’ai lu ça, oui… je n’ai pas terminé dans l’enthousiasme non plus. Il y a eu un grand passage, jusqu’aux deux tiers environ, où j’aimais bien, et puis j’ai un peu décroché…

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    1. Il faut toujours se méfier des premiers avis enthousiastes… ; -) Il n’y a rien de honteux dans ce livre, il a quelque chose d’original, mais cela ne m’a pas vraiment enthousiasmée.

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