Michel Bussi, N’oublier jamais

 

noublierjamaisL’auteur : Né en 1965, 
Michel Bussi est professeur de géographie à l’Université de Rouen. Comme chercheur universitaire, il a publié depuis une vingtaine d’années des articles et ouvrages scientifiques, principalement sur la géographie politique. 
Puis il s’est lancé dans l’écriture de polars ancrés pour certains dans sa région natale, parmi lesquels Code lupin, Mourir sur Seine, Nymphéas noirs, Ne lâche pas ma main, Un avion sans elle
500 pages
Editeur : Presses de la Cité (mai 2014)

Michel Bussi n’est pas pour moi un auteur inconnu. L’été dernier, j’ai cédé à l’attrait du tout récemment sorti en poche Un avion sans elle. Lu en quelques jours, j’ai aimé son intrigue, un peu moins les personnages qui frôlaient la caricature… Mon billet d’alors vous le prouvera !
C’est donc avec un peu de circonspection que je me suis plongée dans N’oublier jamais. La couverture n’est pas mal du tout, le volume pèse son poids entre les mains, mais ça passe, par contre que dire du titre ! Pourquoi absolument essayer de faire croire que c’est du Musso ou du Lévy ? « N’oublier jamais », franchement, on a déjà fait mieux !
Et l’histoire ? Eh bien, elle n’a rien de déshonorant, est plutôt bien écrite et globalement vraisemblable. Quoiqu’au début, je me sois posée des questions sur la-dite vraisemblance ! Cette jeune fille qui se suicide en se jetant d’une falaise devant un malheureux jeune homme (beur, handicapé, et travaillant dans un institut pour enfants à problèmes) qui s’entraîne en bord de mer, et qui sera le suspect idéal pour la police, bon, cela passe encore, mais quand l’écharpe qu’il a tenté de lui lancer se trouve nouée autour du cou de la victime au sol, on a du mal à y croire. D’autres points paraissent, tant à Jamal qu’au lecteur, totalement incohérents, et pourtant ils trouveront leur explication au fil d’innombrables rebondissements. On ne peut pas accuser l’auteur de manquer d’imagination, ni de ne pas savoir construire un roman. Ce polar n’est pour moi pas à la hauteur de mes polars préférés, ne vaudra pas Mankell, Nesbo ou Connelly, mais accomplit honnêtement son rôle de page-turner… Cinq cent pages en deux jours et demi… Une lecture d’été agréable, avec des personnages un peu moins impossibles que Un avion sans elle.

Extrait : Ce n’était qu’une écharpe accrochée à un fil barbelé, perdue par un promeneur et emportée par le vent du large.
Il hésita à rompre le rythme de sa course, à tordre son cou pour observer ce bout de tissu qui pendait, il s’en fallut même de peu qu’il ne continue droit devant. Tout aurait été si différent alors, tout aurait basculé autrement.
Mais Jamal ralentit sa course, puis s’arrêta.
L’écharpe semblait neuve. Elle brillait d’un rouge vif. Jamal la toucha, détailla l’étiquette.
Du cachemire. Une Burberry… Ce bout de tissu valait une petite fortune ! Jamal, en décrochant avec délicatesse l’écharpe de la clôture, se fit la réflexion qu’il la rapporterait à la Sirène tout à l’heure. André Jozwiak connaissait tout le monde à Yport, il saurait si quelqu’un l’avait perdue. Sinon, Jamal la garderait. Il caressa l’étoffe tout en continuant de courir. Une fois rentré chez lui à la cité des 4000, pas sûr qu’il la porte par-dessus son jogging. Du cachemire à cinq cents euros, ce serait un coup à se faire décapiter !! Mais il trouverait bien dans son quartier une fille mignonne qui accepterait de l’enrouler autour de son cou.
Près du blockhaus, sur sa droite, une dizaine de moutons tournèrent la tête vers lui. Ils attendaient que l’herbe dégèle avec le même regard lobotomisé que les cons à son boulot, le midi, devant le micro-ondes.

Juste après le blockhaus, Jamal aperçut la fille.

D’autres avis : Enna a beaucoup aimé, Sandrine et Valou aussi. D’autres avis différents sur Babelio.

 

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51 commentaires sur « Michel Bussi, N’oublier jamais »

  1. Pas encore tentée par cet auteur. Et pour le titre, je n’arrive pas à comprendre pourquoi « N’oublier jamais » plutôt que « N’oubliez jamais »…

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  2. J’aime bien cet auteur, j’avais eu un coup de coeur pour Nymphéas noirs. Je lirai celui-ci c’est sûr. Je te rejoins sur le fait qu’il ne vaut sans doute pas Mankell ou Connelly, c’est différent. Ceci dit, je trouve ses livres tout à fait honorables. J’attends de voir maintenant sur la distance.

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    1. Je préfère sans doute voyager avec les polars, alors les falaises normandes ne me font pas trop rêver… je suis un peu partagée : l’histoire est prenante, mais ça manque un peu de subtilité…

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  3. J’ai tellement peu aimé « Un avion sans Elle » – j’ai été tellement déçue par ce polar si plein de facilités de dernière minute que je n’ai pas envie de lire un autre roman de cet auteur, même pas sur une plage!

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  4. moi j’ai découvert cet auteur quand un journaliste l’a tourné en ridicule dans une article du Nouvel Obs, mais je n’ai jamais osé le lire parce que justement je m’attendais à du très moyen. Et ce n’est pas ce titre très bizarre (« Ne jamais oublier » me semble plus littéraire comme dirait Val) qui me fera penser le contraire. Il se trouve quand même que lire quelques blogueurs un peu enthousiastes, voire carrément élogieux,, me fait revoir mon jugement. Je commencerai sûrement pas les Nymphéas.

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    1. Je me souviens de l’article du Nouvel Obs et c’est peut-être mon esprit de contradiction qui m’a poussé à le lire de nouveau… Je suis d’accord le titre est très moyen, plus moyen que le roman lui-même, que j’ai envie de défendre.. juste un peu ! (parce qu’il se vendra bien de toutes façons !)

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  5. Moi c’était ma première rencontre avec l’auteur et je l’ai aussi dévoré en 2 jours et pour un polar je trouve que c’est déjà beaucoup! j’ai vraiment bien aimé. Quant au titre, c’est marrant que ça ait gêné tant de monde, moi ça ne m’a pas choqué au moment de la lecture et ça s’explique dans le roman. Je pense que le prochain que je lirai sera Nymphéas noirs.

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  6. Il y a quelques semaines, je ne connaissais rien de Bussi, mais la blogo a été inondée, depuis je connais ! 😛 Je regarderai pour une lecture à la plage. 😉

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    1. Je l’ai reçu grâce à un Masse Critique spécial, je ne pensais pas qu’il y en aurait autant… Le précédent, je l’avais attendu en poche, pour la plage, c’est plus pratique ! 🙂

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  7. J’avais trouvé très mauvais son polar de l’an passé. Je ne retenterai pas… C’est pour moi le Levy (ou Musso) du thriller…

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  8. Cet auteur ne m’attirait pas jusqu’à ce que je ne lise que des avis dithyrambiques sur ce roman. Tu les tempères.

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  9. Je l’ai découvert également avec Un avion sans elle, et j’avais passé un très bon moment ! Pas le roman du siècle on est d’accord, mais un sympathique petit moment de lecture. Je vais prochainement me plonger dans ses Nymphéas noirs …

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    1. Je ne suis pas sûre que je vais retourner vers cet auteur, même si c’est à Giverny… J’ai l’impression que les ficelles sont toujours un peu les mêmes. Mais c’est une bonne lecture de vacances !

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