Hautière et François, De briques et de sang

debriqueetdesangPrésentation de l’éditeur : Octobre 1936. À l’occasion du décès de son père, dont elle vient d’accompagner la fin, une femme évoque de douloureux souvenirs, vieux de plus de vingt ans. Une affaire terrible et secrète, un fardeau dont elle peut enfin s’alléger, puisque tous ses protagonistes ont disparu.
Janvier 1914. À Guise, dans l’Aisne, la police retrouve le corps d’un ouvrier fondeur assassiné. Puis, quinze jours plus tard, celui d’une veuve, dont tout indique qu’elle a été victime du même assassin. L’enquête d’un journaliste de L’Humanité spécialisé dans les faits divers va être l’occasion de découvrir le contexte fascinant de ces morts violentes : le « familistère », communauté ouvrière fondée par un patron « social » et visionnaire – une expérience de socialisme réel qui aurait anticipé de plusieurs décennies l’émergence du collectivisme soviétique…
146 pages
Editeur : Casterman (2010)
Scénario : Régis Hautière
Dessin : David François

Un peu d’images pour changer ! Je trouve passionnant le sujet des cités utopiques, imaginaires ou réelles, et aussi est-ce incontestablement le Familistère de Guise qui m’a attiré vers cette BD. Cet ensemble de bâtiments construits entre 1859 et 1884 à proximité de son usine par Jean-Baptiste Godin est un des ces projets, comme celui plus ancien des Salines d’Arc et Senans, qui font rêver, et même si l’utopie n’a pas tout à fait résisté au fil du temps, il en restera toujours quelque chose.
Une histoire policière qui se déroule dans les premiers mois de 1914 dans ce lieu extraordinaire avait donc tout pour me plaire. J’ai eu un tout petit peu de mal au début avec le graphisme des personnages, j’ai préféré les dessins de paysages et de bâtiments, mais je m’y suis très vite habituée. L’histoire m’a fait revenir juste avant la Première Guerre Mondiale, auprès des habitants du Familistère, et j’ai oublié la géométrie un peu perturbante des visages.
L’enquête fleure bon les romans policiers classiques à la Arsène Lupin, et on se prend d’intérêt pour toutes les morts mystérieuses qui se succèdent en quelques mois dans l’enceinte du Familistère. Un jeune journaliste de l’Humanité s’obstine à chercher une logique à ses disparitions apparemment sans lien avec l’aide d’une jeune femme dont le père est suspecté. Il n’y pas que ces faits divers il y a aussi l’histoire qui frappe à la porte du Familistère…
Si le plus réussi reste les représentations du bâtiment Godin, l’ensemble fait passer un moment à la fois distrayant et instructif. Encore une BD à ajouter à mes préférées !
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Les avis d’Anne, Canel, Cathe, Choco, Jérôme et Noukette.

31 commentaires sur « Hautière et François, De briques et de sang »

    1. Moi aussi, j’allais « au Familistère ». Il semblerait que ce soit un groupement d’épiceries des Docks rémois qui ait pris ce nom… mais il n’y a pas de rapport avec Godin, je pense.

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  1. Le graphisme est superbe .. et ces enclaves ouvrières où tout était réglementé par le patron étaient assez fascinantes. Ça m’intéresse, pour le côté histoire.

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    1. Le côté historique est bien fait, puisque le jeune journaliste ne connaît pas le Familistère, il a droit a des explications de la part des habitants. ça n’alourdit pas le propos, mais ça documente bien.

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  2. J’adore cet album. Et pas seulement parce qu’il est réalisé par des picards et se passe en Picardie (et que je viens de vivre deux très belles rencontres dans des collèges avec le scénariste 😉 )

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  3. aperçu sur un autre blog j’ai noté cette BD car j’ai eu la chance de visiter le familistère et j’en garde un excellent souvenir, une expérience humaine passionnante et magnifique, les lieux sont bien conservés et il est vraiment intéressant de comprendre ce qui poussa un homme à déclencher un tel changement dans les mentalités

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  4. Oui, quel contraste entre les superbes décors et les visages des personnages…
    Beaucoup aimé comme toi le cadre de cette BD, bcp moins l’intrigue, mais elle sert juste de fil conducteur, donc pas grave. 🙂

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    1. Le graphisme est très réussi, et la mise en couleurs aussi : chose que j’oublie toujours de mentionner quand je parle de BD, alors que c’est ce à quoi je suis le plus sensible !

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  5. Ma foi, pas entendu parler de cette BD, ce qui n’est pas étonnant étant donné que je n’ai guère le temps de fureter ces derniers mois. Le sujet m’intéresse et le dessin a l’air magnifique. Merci de la découverte!

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  6. Je suis entièrement d’accord avec toi ! Les visages sont en effet un peu déstabilisants… mais le scénario et le dessin des « décors » est de très bonne qualité !

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  7. A priori, le graphisme ne m’aurait pas tentée, je suis assez classique en BD, et je ne m’y connais pas du tout, mais le sujet, l’utopie sociale, me passionne. Merci de la découverte.

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  8. En effet j’avais eu un vrai coup de coeur pour cette BD, et j’avais ensuite rencontré les auteurs à « Etonnants voyageurs » et leur avais fait part de mon enthousiasme 🙂

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  9. Allez vous avez presque la primeur : Pour le 20ème anniversaire du Festival BD d’Amiens en 2015 il y aura une exposition du travail de David François . On a déjà commencé à réfléchir sur sa présentation , sa composition itou itou….
    .

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