Mes lectures du mois (5) février 2014

J’ai encore pas mal de billets de lecture à écrire, et préférant passer plus de temps à me plonger dans ma PAL, régulièrement alimentée par des arrivées de la bibliothèque, et autres… qu’à rédiger des avis sur des livres parfois à moitié oubliés, je regroupe, pour ceux que ça intéresse, quelques impressions du mois de février !

annabelKathleen Winter, Annabel Editions Christian Bourgois (2013)
Je commence par le meilleur, celui qu’il faut noter si ce n’est pas déjà fait ! Un mystère entoure la naissance de Wayne, que ne connaissent que ses parents, et Thomasina, amie de la famille qui a participé à l’accouchement. Wayne est né ou née hermaphrodite, et les médecins, ainsi que ses parents, ont choisi de l’opérer : il sera un garçon. Mais si Wayne grandit en l’ignorant, il ne peut réfréner son goût des activités considérées comme féminines. Quand Wayne atteint l’âge adulte, et part de chez lui, ce sera le moment, difficile, de peut-être enfin devenir lui-même.
Ce roman a tout pour lui : une magnifique écriture, un sujet abordé sans mélo, tout en délicatesse, des personnages nuancés, que ce soient les parents, Thomasina, ou Wally, l’unique amie de Wayne. Une réussite que ce roman, que le sujet du genre soit dans l’air du temps ou non !
L’excellent billet de In cold blog avec interview de l’auteur (la classe !)

plagedesnoyesDomingo Villar, La plage des noyés Liana Lévi (2011) Livre de Poche (2013)
Un polar original et plutôt tranquille se passant en Galicie, coin peu exploré d’Espagne, voilà qui avait tout pour me plaire, et ce livre a tenu ses promesses. Un marin noyé est retrouvé les mains liées dans le dos sur une plage, le suicide n’est pas exclu d’emblée… Le duo d’enquêteurs, l’inspecteur Caldas, galicien peu bavard, et son adjoint Estevez, aragonais qui a du mal à comprendre le mutisme des gens du cru, fait beaucoup pour la réussite de ce roman, ainsi que les paysages de la côte atlantique ; l’intrigue est bien construite, les pistes et la résolution astucieusement menées… C’est bien volontiers qu’on retrouverait les personnages pour un autre opus !
Repéré chez Dominique.

comeprima

Alfred, Come prima Editions Delcourt (2013)
Continuons avec un peu de bande dessinée. Primée à Angoulême, cette histoire de deux frères qui retournent au sud de l’Italie, à la fin des années 50, avec les cendres de leur père, est sombre et lumineuse à la fois. Les ressentiments sont nombreux entre Fabio et Giovanni, l’aîné ayant quitté sa famille à une période troublée de l’histoire de leur pays. Mélangeant les épisodes de souvenirs, au voyage sur les route françaises puis italiennes, dans une Fiat 500, avec ses rencontres qui ne manquent pas de piquant, cet album a su trouver un ton très juste et une sobriété qui colle très bien avec l’histoire. En ce qui concerne le dessin, ma préférence va aux paysages traversés plutôt qu’aux deux frères, aux visages un peu ingrats. Mais c’est tout à fait le genre de roman graphique qui me plaît !
Vu sur le blog de Jérôme.

yeruldelggerIan Manook, Yeruldegger Albin Michel (2013)
J’ai noté dès le début de ma lecture que je trouvais ce roman très bien fait, mais que je ne le recommanderais toutefois pas aux âmes trop sensibles… et cette première impression n’a pas changé au fil des pages. Je commence sans doute à devenir trop exigeante en matière de polar, mais j’ai trouvé certaines scènes trop violentes, explicitement qui plus est, et les violences faites aux femmes m’ont mise mal à l’aise.
Ce que j’ai beaucoup aimé dans ce roman, c’est la Mongolie, les paysages, qu’ils soient urbains, de steppe ou de montagne, les usages et coutumes mongols très présentes dans l’entourage de Yerudelgger et lors de son enquête. Celle-ci est bien mise en scène, mais flirte parfois avec l’improbable, voire l’invraisemblable. Pour ceux qui ont lu le livre, je dirais qu’outre les scènes violentes, le personnage d’Erdenbat m’a paru particulièrement outré, à tel point que ses sbires semblent avoir le coeur plus tendre que lui. Pourtant il y avait de très bons ingrédients, de quoi faire un excellent polar. C’est une semi-déception pour un roman dont j’attendais beaucoup !
L’avis d’Aifelle.

mon-couronnementVéronique Bizot, Mon couronnement chez Actes Sud (2010) paru en Babel poche (2011)
Finissons ce billet avec l’univers et surtout le ton original de Véronique Bizot, déjà repérée avec Un avenir. Dans Mon couronnement, un scientifique âgé est recherché par des journalistes qui veulent recueillir son avis sur un prix qu’il vient de recevoir. Gilbert Kaplan reste imperméable à ces honneurs, n’a plus qu’un souvenir assez vague de la découverte qui lui a valu ce prix. Il est un peu perdu, et le lecteur suit avec plaisir ses égarements, heureusement quelque peu cadrés par Madame Ambrunaz, la dame qui s’occupe de son quotidien.
C’est un petit livre plein d’humour et de délicatesse, mêlés parfois de touches incongrues, sur le vieillissement et les souvenirs, sur la famille et les sentiments, et qui me donne envie de lire rapidement le dernier roman de l’auteur : Ame qui vive.
Repéré chez Cathulu.

33 commentaires sur « Mes lectures du mois (5) février 2014 »

  1. J’ai presque terminé « Ame qui vive » que j’aime énormément, autant que « mon couronnement ». Dommage pour Yeruldelgger, mais je comprends tes réserves, moi elles ne m’ont pas empêchées de marcher à fond.

    J’aime

  2. Yeruldellger va à 100 à l’heure, heureusement, je n’ai donc pas eu le temps de réfléchir et d’avoir trop peur…
    Le premier n’est pas à la bibli, je crois.

    J’aime

    1. Un peu trop à cent à l’heure aussi pour moi, je préfère les polars plus psychologiques. Et ça m’agace toujours quand les personnages vont se fourrer sciemment dans les pires guêpiers.

      J’aime

  3. J’avais déjà noté Annabel sur les conseils de Readingintherain. Tu confirmes que c’est une lecture intéressante. Je n’ai pas encore lu Véronique Bizot mais ça me tente. Bonnes découvertes pour le mois prochain

    J’aime

  4. J’ai offer ‘la plage des noyés » à mon père, j’attends de voir ! Tu as été déçue par « yeruldelgger » ? J’ai adoré, mais quand je l’ai prêté à ma soeur elle a aussi trouvé trop de violence,, gratuite à son sens…

    J’aime

  5. Je commence le polar situé en Mongalie demain. Je viens d ele recevoir pour le Prix Elle (et j’y mets tous mes espoirs car aucun polar ne m’a emballée, et celui-ci est le dernier).

    J’aime

  6. C’est le premier avis mitigé que je lis sur Yeruldelgger (il en faut bien), j’avoue ne pas avoir ressenti cette violence de la même manière, trop pris sans doute par mon enthousiasme

    J’aime

    1. Je ne me croyais pas si sensible, mais il est vrai que je m’étais déjà fait prendre, avec Caryl Férey, notamment, dont les histoires sont trop violentes à mon goût aussi.

      J’aime

  7. Une bonne partie de tes livres sont notés pour moi et tes avis vont m’aider à mettre les priorités notamment pour le polar au nom si compliqué. Je ne suis pas une adepte de la violence.

    J’aime

  8. Même remarque que Yves, c’est le premier avis mitigé que je lis sur le polar mongol, qu’on a souvent comparé au Dernier Lapon d’Olivier Truc. Et pour La plage des noyés je le souviens l’avoir noté il y a très longtemps, je ne sais plus d’où, ce billet me fait dire que j’ai eu raison.
    Dernière chose: envisages-tu d’aller à Quais du polar cette année ? Car je pense y aller et nous pourrions peut-être nous y retrouver si tu es d’accord?
    A bientôt

    J’aime

    1. J’ai oublié de le dire dans mon billet, il y a effectivement des choses qui peuvent faire penser au Dernier lapon, mais j’ai largement préféré ce dernier !
      Quant aux Quais du Polar, j’y passerai bien sûr, étant pratiquement sur place, rien de plus facile… Tu me diras quel jour tu viens ?

      J’aime

  9. J’avais déjà repéré, noté et surligné Annabel chez In cold blog… Je ne le trouve pas en bibli pour le moment je finirai peut-être par craquer et l’acheter 🙂

    J’aime

    1. Ils sont très bien tous les deux, celui-ci de Véronique Bizot s’intercale plus facilement entre deux lectures, pour souffler un peu tout en savourant l’écriture…

      J’aime

Et vous, qu'en pensez-vous ?