Julian Barnes, Une fille, qui danse

unefillequidanseL’auteur : Né à Leicester en 1946, Julian Barnes a écrit plusieurs recueil de nouvelles, des essais et des romans, parmi lesquels Le perroquet de Flaubert (1986), Love,etc (1992), England, England (2000), Arthur et George (2007). Parmi ses publications les plus récentes, Une fille, qui danse a remporté le Man Booker Prize 2011.
En France, il est le seul auteur à avoir remporté à la fois le Prix Médicis and le Prix Fémina. En 2004 il est devenu Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres. En Angleterre il a reçu également de nombreux prix. Il vit à Londres.
208 pages
Editeur : Mercure de France (2013)
Titre original : The sense of an ending
Traduction : Jean-Pierre Aoustin

Ah, ces anglais ! Après Ian McEwan avec Opération Sweet tooth, je retrouve avec plaisir un autre britannique, Julian Barnes. Leurs deux romans ne sont d’ailleurs pas exempts de points communs…
Dans Une fille, qui danse, il s’agit aussi d’une histoire d’amour ou du moins de l’histoire d’une relation, qui a eu lieu quarante ans auparavant. Souvenirs et regrets, dissimulations et mensonges… En cours de lecture, beaucoup de phrases font mouche, sur le travail de l’historien, sur la jeunesse et la maturité, sur l’intelligence… Pourtant, c’est à la fin que tout s’éclaire vraiment, quoique j’ai eu l’impression de ne pas en avoir compris la moitié. Je l’avoue, tout s’est éclairé lorsque je suis allée lire les notes de lecture de Valérie, qui a fait une page spéciale à ne parcourir que si on a lu le roman. Et tout ce qu’elle a noté donne envie de relire le roman illico, à la lumière des révélations finales ! Toute la subtilité et l’intelligence du texte surgit, alors que j’avais noté en le terminant que la fin n’expliquait pas vraiment tout les événements survenus quarante ans auparavant.
Avec tout ça, je ne vous ai pas raconté l’histoire… et je n’en ai pas envie ! Sachez qu’un homme d’une soixantaine d’années se retourne sur un épisode de sa jeunesse, en recevant une lettre qui lui remet en mémoire ses années au lycée, son groupe de camarades d’université, sa relation avec une jeune fille, la rencontre avec sa famille, la rupture, et plus tard son mariage et sa vie de père… Un drame a eu lieu, qu’il essaye de comprendre, quarante ans plus tard, tout en répétant qu’il n’est pas très sûr de la véracité de ses souvenirs… Ce qui aura son importance.
Bref, la littérature anglaise est toujours aussi brillante, qu’on se le dise !

Extrait du début : Mes années de lycée ne m’intéressent guère, et ne m’inspirent aucune nostalgie. Mais c’est là que tout a commencé, aussi dois-je revenir brièvement à quelques incidents qui se sont mués en anecdotes, à quelques souvenirs approximatifs dont le temps a fait des certitudes. Si je ne peux plus être sûr des faits réels, au moins puis-je être fidèle aux impressions qu’ils ont laissées. C’est le mieux que je puisse faire. 

Nous étions trois copains, et il était maintenant le quatrième. Nous n’avions pas prévu un tel ajout à notre trio : les petits clans et les amitiés s’étaient formés longtemps auparavant, et nous commencions déjà à imaginer notre évasion dans la vraie vie. Il s’appelait Adrian Finn : un grand garçon réservé qui garda tout d’abord les yeux baissés, et ses pensées pour lui-même. Pendant un jour ou deux, nous fîmes peu attention à lui : dans notre école il n’y avait pas de cérémonie de bienvenue, et encore moins de son contraire, le bizutage. Nous nous contentâmes de noter sa présence et d’attendre.

Lu aussi par Alex mot à mots, Clara, Keisha, Saxaoul, Val et Véronique.

33 commentaires sur « Julian Barnes, Une fille, qui danse »

  1. Hé oui, ces anglais sont forts me disais-je ne terminant le dernier Mc Ewan (dévoré!) Excellent souvenir pour le Barnes, ah oui, le billet avec les explications… Relire ce livre. Même si la première page s’éclaire bien aussi, après.

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  2. Eh bien, moi, je n’ai jamais été attirée par Julian Barnes (en tant qu’auteur, bien sûr ^^) Peur de tomber sur trop intello (et comme tu le dis, tu n’as pas tout compris d’emblée ?)

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    1. C’est le double fond qui peu laisser perplexe, mais l’écriture est limpide et la construction claire aussi… A tenter, il n’y a aucune raison que tu n’accroches pas.

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  3. J’ai bien l’intention de lire ces deux écrivains, un jour ou l’autre … (je te fais grâce du blabla habituel sur les PAL etc .. etc …)

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  4. Quand il est sorti l’an dernier il était dans mes priorités, il l’est toujours, j’ai hâte et tu ne fais qu’enfoncer le clou (et comme toi, je trouve que les anglais sont souvent des romanciers formidables)

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  5. J’avais bien aimé Arthur et George. Il faudrait que je songe à relire du Julian Barnes ! Quant à McEwan, il fait partie de mes auteurs chouchous depuis Expiation, et son Operation Sweet Tooth me tente beaucoup.

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