Ken Bruen, Le martyre des Magdalènes

martyredesmagdaL’auteur : Après une carrière d’enseignant d’anglais qui le mène en Afrique, en Asie du Sud-Est et en Amérique du Sud, Ken Bruen se consacre à l’écriture. Le Gros Coup est le premier volet des aventures de Roberts et Brant qui en compte sept. Delirium Tremens présente son autre héros récurrent, Jack Taylor et débute une série de 9 volumes. Ken Bruen est considéré comme le maître du polar anglo-saxon.
336 pages
Editeur : Gallimard (2006)
Traduction : Pierre Bondil
Titre original : The magdalen martyrs

J’ai lu il y a quelques années Toxic blues et Le Dramaturge. Pour Toxic blues, tout à ma découverte, je notais que ce que je préférais, c’était l’écriture de Ken Bruen, sobre, précise, et dont les dialogues sonnent justes.
Jack Taylor est un flic déchu, sur lequel tombent des enquêtes plutôt qu’il ne les cherche, de la même manière que lui arrivent aussi les amitiés et les aventures amoureuses… Il est trop occupé par ses problèmes avec l’alcool et la cocaïne pour maîtriser vraiment le cours de sa vie, pas plus que le cours d’une enquête. Jack Taylor a peu d’amis, peu de famille, il vit dans un petit hôtel meublé un peu miteux, il ne fait pas grand chose pour sortir de sa mélancolie existentielle… A part ses disques préférés et quelques livres, on se demande ce qui le retient encore sur cette terre.
Il est question dans ce roman du terrible destin des Magdalènes, ces filles-mères ou jeunes filles sortant du cadre, enfermées dans des couvents catholiques et exploitées comme blanchisseuses… Mais l’enquête ou les quelques éléments d’enquête qui se mélangent n’ont pas tellement d’importance, les recherches suivent leur cours et se résolvent plus ou moins toutes seules, pendant que Jack consomme tout ce qui lui tombe sous la main, et se défait des seuls amis qui lui restent. Ce qui me laisse toujours vaguement mitigée, mais c’est tellement bien écrit ! Et cette atmosphère sombrement irlandaise, ce mélange totalement improbable de réflexions amères, de poèmes, de choix musicaux, de paysages de Galway, de dialogues acerbes et d’extraits des lectures de Jack, avec moi ça marche… à petites doses !

Citations : Les alcooliques sont presque toujours des gens charmants. Ils sont bien obligés car ils doivent se faire de nouveaux amis en permanence. Ils consumment les précédents.

Les Siciliens disent : si vous planifiez votre vengeance, creusez deux tombes. Une pour vous.

Le véritable legs du suicidé est la culpabilité de ceux qui lui survivent.

Quelqu’un a dit qu’on prend pleinement conscience de l’impact de la solitude quand on se trouve dans sa cuisine à préparer un repas pour une personne. Tout se conjugue au singulier : une tasse, un jeu de couverts, une assiette et, probablement un seul et unique projet pourri.

Les avis d’Aifelle, A propos de livres, Cathulu et Sandrine

36 commentaires sur « Ken Bruen, Le martyre des Magdalènes »

  1. Moi j’ai beaucoup aimé Le gros coup avec les deux déjantés R&B, je crois que son style me plaît et j’en relirai d’autres ! C’est très incorrect, bourré d’humour, seulement les tomes ne se valent peut-être pas tous, comme souvent dans ces séries ! 😉

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  2. Je suis un fan absolu….(j’ai pour l’instant lu l’intégralité des Jack Taylor!)
    moins de R&B. J’ai passé quelques bons moments avec Ken Bruen et Sam Millar à Penmarc’h l’année dernière.
    Yvon

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  3. Je n’ai pas lu toute la série des Jack Taylor, mais je suis plutôt amateur, malgré une certaine overdose de xanax et d’alcool. Jack va de moins en moins bien au fur et à mesure des livres,mais il tient toujours debout dans les deux dernier Le Démon et Sur ta tombe, très bons tous les deux

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  4. Bonsoir Kathel, c’est le deuxième « Jack Taylor » que je lisais (je les ai tous lus (sauf un)). J’adore et puis Jack Taylor est un personnage qui me touche. Bonne soirée.

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