Léonor de Recondo, Pietra viva

pietravivaRentrée littéraire 2013
L’auteur :
Léonor de Récondo, née en 1976, débute le violon à l’âge de cinq ans. Son talent précoce est rapidement remarqué, et à l’âge de dix-huit ans, elle part étudier au
New England Conservatory of Music de Boston. Elle devient, pendant ses études, violon solo d’un orchestre de Boston. Trois ans plus tard, rentrée en France, elle fonde le quatuor à cordes Arezzo. Sa curiosité la pousse ensuite à s’intéresser au baroque. Depuis, elle a travaillé avec les plus prestigieux ensembles baroques, dirigé un opéra de Purcell, créé un spectacle avec Emily Loizeau, enregistré une quinzaine de disques… En octobre 2010, elle publie La Grâce du cyprès blanc (roman) aux éditions Le temps qu’il fait et, en janvier 2012, Rêves oubliés chez Sabine Wespieser.
240 pages
Editeur : Sabine Wespieser (août 2013)

Il n’y a pratiquement pas besoin de parler de ce roman, les extraits parlent pour lui…
Michelangelo alors âgé d’une trentaine d’années, quitte Rome, au cours de l’année 1505, pour rejoindre Carrare, à la recherche de marbres pour le tombeau du pape Jules II, et à la recherche de lui-même. Il est en effet bouleversé par une mort survenue à Rome, et qui a précipité son départ. A l’auberge, il réfléchit sur son passé, sur la vie, sur la mort, il lit quelques pages de deux seuls livres qu’il a emportés. Au village, il écoute les élucubrations du fantasque Cavallino, ou le petit Michele qui a décidé de devenir l’ami de celui qui n’aime pas les enfants. A la carrière, aux côté des tailleurs de pierre, il sélectionne les marbres dont il pourra tirer les plus belles figures humaines.
Pour qui a envie d’une lecture brève mais délicate, ce deuxième roman de Léonor de Recondo est parfait, procédant par petites touches, accompagnant les pensées tumultueuses de Michelangelo et son évolution durant ce séjour toscan. Les phrases écrites par la violoniste coulent tellement bien que la relecture devrait être tout aussi superbe, ce qui fait de Pietra viva un livre à conserver. Encore plus réussi que Rêves oubliés, délicate histoire de famille et d’exil, ce roman est vraiment une parenthèse magique et sensible au début du XVIème siècle. Et pour quelqu’un qui apprécie, comme moi, surtout les ambiances contemporaines, c’est vraiment un compliment !

Extraits : Le matin, il est le premier dans la carrière à observer les montagnes qui se défont pour qu’il puisse leur insuffler ses formes à lui, leur redonner vie à sa manière. Imaginer, sculpter, créer, afin que sa volonté se fasse sur la pierre.

La lumière entre par les fenêtres en ogives. Michelangelo joue avec les particules de poussière qui, projetées par le faisceau lumineux, viennent se cogner contre la table en marbre. Les mains agiles du sculpteur passent de l’ombre à la clarté sans se lasser. Il attend.
Frère Guido est venu le chercher dans la matinée en lui disant que l’un des leurs était mort et que le supérieur lui permettait de l’ouvrir. Guido n’emploie jamais le mot « disséquer ». Par respect, dit-il, pour le trépassé, mais aussi pour les vivants qui se doivent de l’étudier avec religiosité.
Michelangelo continue de caresser la lumière, quand il entend les pas s’approcher. Il ne lève pas les yeux vers la porte. Il connaît parfaitement l’enchaînement de gestes que les frères commencent. Presque une danse.

Les avis de Anne, Cécile, Claudialucia, Dominique, Flo, In cold blog, Lucie, Mimi Pinson, Val et Zazy 

47 commentaires sur « Léonor de Recondo, Pietra viva »

  1. Déjà dans ma PAL et prévu pour très bientôt. C’est l’avantage des petits livres, j’ai moins de défiance à les commencer quand pour les grands j’hésite (et s’il ne me plaisait pas…)/

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  2. Je viens de le terminer, et j’ai lu juste avant le roman de Mathias Enard, « Parle-leur de batailles… », qui évoque aussi Michel Ange, et l’élaboration du fameux tombeau de Jules II.
    Je crois avoir préféré celui d’Enard, mais j’ai du mal à m’expliquer pourquoi. Les deux sont très bien écrits, et très poétiques. Je crois que j’ai été un peu gênée, dans le roman de Leonor de Recondo, par un abus de « sentimentalisme », dans les parties finales, où elle imagine la réconciliation du sculpteur avec les souvenir de sa mère…

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  3. Comme celui que j’ai lu m’avait été prêté, j’espère que Léonor De Récondo sera au Salon du livre pour me faire dédicacer un livre à conserver (et à relire, comme tu dis !)

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  4. Je devrais le lire assez vite… Sauf si d’autres titres se rajoutent avant. J’ai eu la chance de rencontrer l’auteur dans ma librairie… Une femme, une auteure, très intéressante…

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  5. J’ai bien l’impression qu’il fait l’unanimité et ce n’est pas pour me déplaire, le thème me tente beaucoup et je dois dire que ta phrase de fin sur cette parenthèse magique achève de me convaincre.

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  6. J’avais beaucoup aimé le précédent alors sans nul doute celui-ci me plaira aussi ! Je viens de lire « parle-moi de batailles, de rois et l’éléphant » où il est également question de Michel Ange. Cela m’intéresse de continuer un bout de chemin en sa compagnie.

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  7. Bonjour Kathel, j’ai ce roman dans ma PAL, je vais lire dès que possible car le sujet m’intéresse et puis cela sera l’occasion de découvrir un écrivain (en ce qui me concerne). Bonne journée.

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