Mes lectures du mois (3) octobre 2013

En vrac, la suite (et fin) de mes lectures d’octobre :

desaccordsimparfaitsJonathan Coe, Désaccords imparfaits Mais lecture parfaite : quatre nouvelles, les seules qu’ait écrites Jonathan Coe qui préfère avoir le temps de créer des univers sur un plus grand nombre de pages ! Une histoire de fantômes, un souvenir amoureux, une rencontre, un film qui devient une obsession… ces quatre nouvelles vives et bien écrites évoquent la jeunesse, les occasions manquées, les souvenirs obsédants, la musique, le cinéma : une réussite !

unpèrelointainAntonio Skarmeta, Un père lointain Délicieux petit livre, qui peut permettre de passer une heure d’attente ou de transport. Subtilité, brièveté des phrases, rythme poétique pour une histoire pas si simple qu’il paraît : un jeune homme revient dans son village pour y enseigner, juste au moment où son père quitte sa mère pour retourner en France, dont il est originaire.

instinctprimairePia Petersen, Instinct primaire J’ai lu avec intérêt le manifeste féministe de Pia Petersen, qui revendique, sous forme d’une longue lettre d’amour, le droit d’avoir ou non des enfants, de se lier pour la vie à quelqu’un ou non, de choisir sans aucune pression sa vie. Quand l’heure est à parler du mariage pour tous, ce point de vue est fort utile et peut conforter les femmes qui se sentent fragilisées de ne pas « entrer dans le moule ». J’avoue que j’ai été choquée par la réaction de rejet à l’égard de la narratrice (l’auteur ?) par d’autres femmes, lorsqu’elle leur fait part de ses choix, que pas une seule d’entre elles n’ait fait preuve de quelque ouverture d’esprit. Même si pour moi, cette revendication relevait de l’évidence, je vois qu’il n’en est pas de même pour tout le monde. Et j’ai lu et relu le passage sur la littérature, et les lectrices femmes, et souvent mères, qui imposent leurs goûts sur le monde littéraire, à méditer… 

follesdedjangoAlexis Salatko, Folles de Django Rentrée littéraire 2013 La vie de Django Reinhardt, commencée dans une roulotte près de Charleroi, côtoyant les plus grands noms du jazz, coqueluche des cafés parisiens, acolyte de Stéphane Grapelli, mérite bien un roman. Je n’ai pas été cependant totalement séduite, gênée par les personnages féminins, Maggie Kuipers et sa fille Jenny, dont j’ai eu l’impression qu’elles étaient totalement inventées. Du coup, cela a jeté un doute sur le reste des évènements décrits : fiction ou réalité ? Toutefois, ce roman est d’une lecture agréable, avec en fond sonore un disque de l’incontournable guitariste.

insideAlix Ohlin, Inside Rentrée littéraire 2013 Il serait trop long et inutile de présenter tous les personnages de ce roman qui balade le lecteur de Montréal à New York, et même au Rwanda, entre 1996 et 2006. Grace, une psychologue qui découvre sur une piste de ski un homme qui vient de tenter de se suicider, est la première rencontrée, et va se frotter à un problème qu’elle connaît bien : quelle aide une personne extérieure peut-elle apporter à quelqu’un en détresse ? Grace et Tug, Anne et Hilary, Mitch et Thomasie, présentent dans une sorte de ronde sans fin, différents visages de la responsabilité et de la culpabilité. Un premier roman passionnant que j’ai dévoré d’une traite !

Mise en page 1Dominique Paravel, Uniques Rentrée littéraire 2013 C’est le type même de roman qui enthousiasme sur le moment, par sa forme originale… mais avec un peu de recul, je me demande ce que j’en ai retiré, ce qu’il me reste de cette lecture. Alors qu’il commençait bien, avec les habitants d’une rue tour à tour évoqués, la suite a été un peu plus confuse, avec des réflexions sur les raisons des licenciements économiques, sur l’art contemporain, sur l’exclusion… Pas inintéressant, mais pas un chef-d’oeuvre non plus. 

32 commentaires sur « Mes lectures du mois (3) octobre 2013 »

    1. Je suis ravie de savoir que j’ai encore d’autres Skarmeta à lire ! Quant au Pia Petersen, je l’ai lu de manière un peu détachée, sans doute grâce à mon grand âge… 😉 mais je comprends bien qu’il puisse toucher davantage d’autres lectrices, il répond à des questions vitales.

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    1. Cet instinct primaire fait vraiment le tour des blogs en ce moment… (et je précise que cela n’a rien d’une opération marketing, moi par exemple je l’ai acheté pour ma liseuse)

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  1. J’adore Coe et Skarmeta mais je n’ai pas lu les deux que tu cites. J’ai lu le Paravel par contre et je suis tout à fait d’accord avec toi ! D’ailleurs, après trois mois… il ne reste vraiment pas grand chose! Dommage!

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    1. Je pense que la rentrée littéraire va encore faire parler d’elle un moment, quand on voit que les bibliothèques n’ont pas encore mis en rayon la plupart des romans de ladite rentrée. 🙂
      Bonne lecture du Pia Petersen.

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  2. Le Pia Petersen m’attend ! Et je confirme, on est souvent rejetée si on affirme haut et fort ne pas vouloir d’enfants. J’en ai fait les frais plusieurs fois.

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    1. C’est quelque chose qui me choque et qui est vraiment éloigné de moi, cette absence de tolérance. Jamais je n’ai demandé à qui que ce soit quand ils ou elles comptaient avoir des enfants. J’ai toujours pensé que cela relevait de la liberté personnelle, intime… Je vois assez dans mon métier d’enfants qui ont à supporter tous les problèmes de leurs parents pour ne pas imaginer que tout le monde doit absolument en avoir !

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  3. Je ne garde pas un souvenir impérissable du Coe mais peut-être ne suis-je pas assez familière avec son univers. Par contre j’ai adoré « Instinct primaire » 🙂

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    1. Je ne dis pas que j’en garderai beaucoup de souvenirs, c’est le propre des nouvelles de laisser peu de traces… Pour Instinct primaire, je suis un peu partagée, c’est un peu « les mères » contre « les célibataires », heureusement toutes les femmes qui ont porté des enfants ne sont pas comme celles décrites par la narratrice.

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