Raphaël Jerusalmy, La confrérie des chasseurs de livres

laconfreriedeschasseursRentrée littéraire 2013
L’auteur :
Diplômé de l’École normale supérieure et de la Sorbonne, Raphaël Jerusalmy a fait carrière au sein des services de renseignements militaires israéliens avant de mener des actions à caractère humanitaire et éducatif. Il est aujourd’hui marchand de livres anciens à Tel-Aviv. En 2012, Actes Sud a publié son premier roman, Sauver Mozart (prix de l’ENS Cachan), déjà en cours de traduction en anglais (Royaume-Uni, États-Unis, Australie et Nouvelle-Zélande), en italien et en hébreu.
320 pages
Editeur : Actes Sud (août 2013)

Une de mes découvertes de l’année dernière a été le petit roman fin et plein d’idée écrit par Raphaël Jerusalmy, Sauver Mozart, qui m’a laissé un délicieux souvenir (et qui vient d’ailleurs de sortir en poche !)
Autant dire que j’étais ravie de savoir que l’auteur récidivait, et j’ai acheté son deuxième roman sans trop m’attarder sur la quatrième de couverture. Roman historique, roman d’aventures qui imagine ce qu’il est advenu de François Villon lorsqu’il fut libéré des cachots de Louis XI où il attendait son exécution, là où les historiens perdent sa trace… Voilà qui était engageant ! Le temps des premiers imprimeurs, un périple de Paris à Jérusalem, des complots et des rebondissements… J’imaginais une sorte de Nom de la rose, dans d’autres paysages.
Le début m’a bien plu, lorsque l’évêque Chartier vient trouver Villon dans sa prison pour lui proposer un marché qu’il ne peut guère refuser. Le récit manifeste beaucoup d’érudition, l’intrigue est intéressante, mais, car il y a un mais… le style m’emballe vraiment moins que dans Sauver Mozart qui, écrit sous forme d’un journal, était très dynamique. Dans ce roman, la narration peine par moments à donner une existence aux personnages et aux lieux, et malgré quelques jolies images, j’ai fini par m’engluer dans des péripéties qui ne me passionnaient guère et par n’ouvrir le livre qu’avec effort. Bref, pas du tout le moment de ravissement attendu.
Je crois que cela tient surtout au style qui ne me convient pas, et sans doute l’histoire n’est-elle pas pour moi non plus ! Je n’ai lu que des avis très positifs par ailleurs, aussi suis-je sûre que c’est moi qui suis passée à côté, qui n’ai pas vu les qualités de ce roman. Ce sont des choses qui arrivent. 

Extrait : Guillaume Chartier s’était attendu à un meilleur accueil, imaginant un auditeur subjugué, pendu à chaque syllabe. Le voilà assis en face d’un goinfre aux paluches rugueuses qui, l’échine penchée à même l’écuelle, se borne à mastiquer goulûment sa pitance. La tâche que Louis XI lui a confiée demande du doigté. Le moindre impair risque de déclencher une effroyable crise politique, voire un conflit armé. Or le prisonnier qu’il a devant lui n’est pas réputé pour sa docilité. C’est un rebelle. Mais c’est justement sur cet esprit d’insubordination que table l’évêque de Paris.
Alors que Villon happe une belle portion de fromage des montagnes, Chartier extrait un volume de dessous sa cape. La reliure en est grossière, une peau de truie dépourvue de tout ornement. Le titre est manuscrit au dos en caractères gras : ResPublica.
– Le Saint-Siège veut interdire cette publication à tout prix.

27 commentaires sur « Raphaël Jerusalmy, La confrérie des chasseurs de livres »

  1. Pourquoi serait-ce forcément toi qui serais passée à côté? L’auteur n’a peut-être pas réussi à faire aussi bien que dans le précédent… Je vais aller lire les autres avis, pour me faire une meilleure idée. 🙂

    J’aime

  2. Ne sois pas trop dure avec toi même : il est fort possible que ce livre soit moins bien que le premier (qui lui était quasi parfait, il faut le reconnaître). J’ai hésité à l’acheter et je pense que j’ai bien fait. Je le lirai à l’occasion.

    J’aime

Répondre à kathel2 Annuler la réponse.