Thomas H. Cook, Les feuilles mortes

feuillesmortesL’auteur : Thomas H. Cook est né en 1947 en Alabama. Ancien professeur d’histoire et secrétaire de rédaction au magazine Atlanta, il a longtemps hésité avant de se consacrer à l’écriture. Aujourd’hui Thomas H. Cook partage sa vie entre New-York et Cape Cod. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages dont Les liens du sang, Les ombres du passé, Les feuilles mortes ou encore Les leçons du Mal. Son roman Au lieu-dit Noir-Etang paru en 1997 aux Etats-Unis a été récompensé d’un Edgar Award.
306 pages
Editeur : Folio (2010)
Paru aux Etat-Unis en 2005
Traduction : Laetitia Devaux
Titre original : Red leaves

Dans une interview, j’ai vu que l’auteur citait parmi ses films préférés L’horloger de Saint-Paul, film de Bertrand Tavernier. Rien d’étonnant quand on sait que ce film, comme Les feuilles mortes, parle d’un père qui prend la défense de son fils sur lequel repose une très grave accusation.
Eric tient une boutique de photographe dans une petite ville de la côte est des Etats-Unis. Il a constitué avec son épouse Meredith et son fils Keith, un cadre de vie plus sécurisant que celui qu’il a connu enfant, avec les bouleversements qu’ont constitué la mort de sa mère et celle de sa jeune sœur. Jusqu’au jour où Keith va garder la petite Amy, huit ans, chez des connaissances. Au matin, la fillette a disparu et Keith est la dernière personne à l’avoir vue.
La police enquête, la rumeur enfle, la vie de la famille se fissure et chancelle. Keith est un ado mal dans sa peau, il se défend maladroitement, et cela génère de la suspicion, le pire pour Eric étant que lui-même finit par suspecter son propre fils… L’auteur excelle dans les romans psychologiques qui mettent en scène des personnages en proie au doute, en équilibre précaire entre vérité et mensonges, au moment où leur vie bascule. Les portraits des membres de la famille sont parfaitement maîtrisés et la façon qu’a l’auteur d’entrer dans les pensées d’Eric, est remarquable. Les interrogations sont nombreuses et persistent jusqu’à une fin terrible mais qui éclaire enfin ce drame. J’avais beaucoup aimé Les rues de feu, un peu moins apprécié Au lieu-dit Noir-Etang qui pourtant est considéré comme l’un des meilleurs de l’auteur. Quel que soit le thème qui vous attire, cet écrivain américain est à découvrir !

Citations : Les photos de famille mentent.
J’ai compris ça en partant pour toujours de chez moi cet après-midi-là, si bien que je n’emportai que deux clichés.
 

L’illusion, c’est qu’une journée normale annonce un lendemain normal. Au contraire, on remet tout en jeu chaque jour, et notre vie dépend des caprices du destin.

Je restai immobile sur mon siège et regardai les gens sur le trottoir, certains seuls, d’autres en couple ou en famille. Ils déambulaient devant les boutiques d’un air paisible, comme des baigneurs dans la mer un instant avant qu’un aileron noir surgisse et qu’ils se mettent à nager de toutes leurs forces vers le rivage.

 

29 commentaires sur « Thomas H. Cook, Les feuilles mortes »

  1. Moi, je ne trouve pas que « Au lieu-dit Noir-Etang » soit un des meilleurs de l’auteur : l’ambiance y est, c’est certain, mais pas le style qui est maladroit par moment. Je préfère de loin « Les leçons du Mal ». Celui dont tu parles aujourd’hui, je ne l’ai pas lu, sur ma LAL depuis longtemps…

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    1. Il me semblait avoir été un peu seule à ne pas avoir apprécié Au lieu-dit Noir-Etang, je vois qu’il n’en est rien ! Il me reste Les leçons du mal à lire…

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  2. Je trouve que la littérature américaine a un souffle propre à l’image du pays, de ses grandes étendues, de ses contrastes et de ses paradoxes.

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