Jean-Philippe Blondel, 06 h 41

06H41L’auteur : Né à Troyes en 1964, Jean-Philippe Blondel est un écrivain français. Il enseigne également l’anglais dans sa ville natale. Il a publié plusieurs romans pour adultes, dont Accès direct à la plage (Prix Québec-France du premier roman), Le passage du gué, Le baby-sitter, G229 et Et rester vivant, publié en septembre 2011. Il a écrit également pour la jeunesse : Un endroit pour vivre, Au Rebond, Blog et Brise-Glace (2011).
240 pages
Editeur : Buchet-Chastel (janvier 2013)

Elle prend le train de 6 heures 41 de Troyes à Paris un lundi matin, de retour d’un week-end-corvée chez ses parents. Il prend une journée de congé pour se rendre dans la capitale. Ils se retrouvent assis côte à côte et font mine de ne pas se reconnaître… Et pourtant… Vingt-sept ans auparavant ils avaient eu une histoire ensemble, la jeune fille mal dans ses baskets avec celui que toutes ses connaissances admiraient pour son aisance, son charisme, ses facilités. Ils ont bien changé, elle est devenue une femme d’affaires dynamique et avisé, il traîne des échecs et des kilos en trop.

Voilà, j’ai lu aussi ce livre que l’on a déjà beaucoup croisé sur les blogs, et fait avec lui une deuxième tentative avec Jean-Philippe Blondel. Et je suis toujours un peu mitigée. J’aime l’écriture, j’aime retrouver la région champenoise, j’aime les petites phrases qui évoquent bien les sentiments et les ressentiments des personnages, les failles et les doutes, phrases où on se retrouve parfois. Mais pour autant, je ne ressens aucun enthousiasme, aucun coup de cœur. C’est peut-être parce que tout le monde l’a déjà lu, et que j’aurais préféré vous faire découvrir un jeune auteur inconnu… Je reste un peu tiède donc, mais je comprends que certains, ou certaines, puissent aimer, voire adorer, sans manifestement faire partie de ceux-là.

Les petites phrases : Chaque fois que je reviens les voir, mes parents, j’ai l’impression de redescendre l’échelle temporelle et sociale que je grimpe avec circonspection mais ténacité. Dès que j’arrive à la gare, je retrouve mes oripeaux d’enfance – la voix qui tremblote, le geste mal assuré et l’agacement. Cet agacement profond qui me fait me demander pourquoi, mais pourquoi grands dieux est-ce que m’inflige cette visite bimensuelle ?

J’étais de celles dont on pense qu’elles ont le regard éteint, simplement parce qu’elles cachent sous des masques inexpressifs un véritable mépris pour toutes ces joutes, pour tous ces chevaliers servants en carton-pâte et ces princesses de pacotille. Et surtout pour elles-mêmes. Je me méprisais autant que je les dédaignais. Joli tableau.

Elle m’écoutait parler. Ceux qui écoutent se retrouvent toujours en position de supériorité – ils ne confient rien, restent entiers, intacts, alors que vous laissez voir vos failles.

43 commentaires sur « Jean-Philippe Blondel, 06 h 41 »

  1.  » Ils ne confient rien, restent entiers, intacts, alors que vous laissez voir vos failles. » je trouve cela très vrai. Les gens qui parlent trop sont très vulnérables.

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    1. Il y a comme ça des réflexions très justes dans le roman de JP Blondel, ça fait partie de ce que j’aime, même si l’ensemble ne provoque pas le coup de coeur chez moi !

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  2. Je vais le lire parce qu’il fait partie du Prix Relay et que son titre est parfait pour le « Lire sous la contrainte » de ce mois, mais je me demande si cela va me plaire… Je n’avais pas vraiment apprécié « Blog ».

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  3. Je l’ai retenu à la bibliothèque, mais je ne l’aurai pas avant septembre !!!
    Le problème avec les livres que beaucoup ont aimé, c’est que la barre est placée si haute que l’on peut être facilement déçue. Je connais le cas avec Limonov

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    1. Je n’avais pas une attente démesurée, mais j’avais tout de même l’impression, à lire les commentaires, que c’était un des meilleurs de l’auteur… En septembre, tu risques d’avoir de nouvelles tentations qui prennent sa place !

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  4. On le voit partout et pourtant je ne suis pas du attiré. A la limite je commencerais à découvrir cet auteur avec un autre titre mais celui-là ne me tente pas du tout.

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  5. Un jour j’en lirai plusieurs d’un coup de JP Blondel parce que j’en ai déjà plusieurs sur mes étagères. Mais si je suis un peu intriguée par ce que je lis sur les blogs, l’envie n’est pas vraiment là pour le moment.

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      1. C’est qu’un seul livre ne suffit pas pour se faire une opinion (dit celle qui se cherche des excuses pour sa pile monumentale) !

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  6. Je viens de le lire et je suis contente de trouver un avis qui ressemble au mien, une lecture très agréable, ça se lit tout seul mais ce n’est pas le coup de coeur auquel je m’attendais… Comme le dit Zazy quand un livre est tellement aimé comme ça on met la barre très haute, on s’attend à ressentir la même chose que tout le monde et quand ça n’arrive pas on est un peu déçue…

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  7. Cet opus-ci a fait un flop avec moi (mais comme les deux seuls qui aient « marché » sont apparemment atypiques par rapport à ce que l’auteur écrit habituellement, je me dis que finalement, Blondel n’est peut-être pas pour moi : dommage, car j’ai eu l’occasion de l’entendre lors d’une rencontre en librairie, et c’est quelqu’un que j’ai beaucoup apprécié).

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    1. Vu le manque d’enthousiasme avec lequel je l’ai lu, j’aurais mieux fait de m’en tenir à ton avis… mais la curiosité est un défaut (très commun chez les lecteurs boulimiques !)

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  8. Bien aimé « G229 », moins « Baby Sitter », je verrai avec celui-ci qui m’attend … Mais une fois me gêne toutefois chez cet auteur … Une certaine facilité peut-être.

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    1. C’est aussi le qualificatif qui m’était venu, facile. On me dira que c’est aussi facile de « critiquer » alors que je serais incapable d’écrire ne serait-ce qu’une nouvelle !

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  9. Je découvre Et rester vivant. Je connais la plume de Jean-Philippe pour l’avoir étudié sur ses premières œuvres. Je ne vois pas de progrès dans son écriture, je reste totalement insensible aux personnages. Je dois ce retour à Une Comète qui m’a fait cadeau du livre. je comprends donc parfaitement tes arguments concernant 06h41, même si je ne l’ai pas lu (et ce n’est pas faute d’avoir laissé quelques années entre ce livre et les précédentes lectures).

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    1. Pourtant, je croyais que « Et rester vivant » était meilleur. Enfin, je dis ça aussi sans l’avoir lu, sur la foi d’avis auquel je me fie ! J’ai eu du mal à ressentir quoi que ce soit pour les personnages dans 06h41, mais j’ai trouvé des qualités, une écriture qui a du rythme et une construction efficace.

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  10. Les auteurs ne peuvent pas plaire à tout le monde… Heureusement, car on devrait alors se contenter d’un seul auteur. Pour ma part, j’ai bcp aimé ce livre mais avais préféré « et rester vivant » l’an dernier.

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