Antoine Choplin, La nuit tombée

nuittombeeRentrée littéraire 2012
L’auteur :
Antoine Choplin est né en 1962. Depuis 1996, il est l’organisateur du festival de l’Arpenteur, en Isère, événement consacré au spectacle vivant et à la littérature. Il vit près de Grenoble, où il concilie son travail d’auteur, ses activités culturelles et sa passion pour la marche en montagne. Il est l’auteur de plusieurs livres, parmi lesquels : Radeau (2003, Prix des librairies Initiales), Léger fracas du monde (2005), L’Impasse (2006) Cour nord (2010) et Le héron de Guernica (2011). Antoine Choplin a reçu le Prix France Télévisions 2012 pour La nuit tombée.
122 pages
Editeur : La fosse aux ours (2012)

Un écrivain public venant de Kiev, sur une moto traînant une remorque bricolée, fait étape pour la soirée chez des amis dans la zone encore habitable aux alentours de Pripyat. Son but est de passer de nuit dans la zone interdite pour y rechercher un souvenir important à ses yeux. Il passe la soirée avec le couple touchant formé par Iakov et Eva, et un petit groupe de survivants qui n’ont pas voulu quitter la région malgré le danger, la maladie et la mort qui les environnent. Puis Gouri reprend sa moto à la tombée de la nuit…
J’avais déjà beaucoup aimé Le héron de Guernica, mais j’ai trouvé dans ce dernier roman le plus beau mélange qui soit de poésie et de sobre émotion tressé autour des survivants de cette région d’Ukraine, des victimes d’une catastrophe jamais nommée qui les laisse désemparés, meurtris mais plus forts cependant. L’écriture superbe, poétique, pose sur les séquelles de la tragédie des images inoubliables, aussi belles que bouleversantes. Que dire de plus, sinon d’en conseiller expressément la lecture ?

Extrait : Cela fait bientôt deux ans qu’il n’est pas revenu ici et forcément son regard balaye les espaces avec gourmandise. Il éprouve à nouveau l’attrait que la forêt a toujours exercé sur lui, ses odeurs, ses bruissements, ses sols tendres. Il se souvient des pique-niques et des parties de football entre les arbres. Il traverse les villages et les retrouve comme il les a quittés, gris et dispersés, sans traits singuliers. Les quelques enfants qui jouent sur les bas-côtés ressemblent à ceux d’avant, avec leurs yeux qui s’écarquillent lorsqu’ils se figent pour le regarder passer. Il y a aussi les vieillards assis, adossés à des palissades et qui profitent des dernières heures du jour. 
De la rue centrale s’échappent des chemins de terre qui rejoignent des fermettes que l’on peut distinguer au loin, entourées par les champs aux teintes sombres.

50 commentaires sur « Antoine Choplin, La nuit tombée »

  1. Je voudrais trois vies en même temps en ce moment, pour pouvoir lire tout ce dont j’ai envie, tout ce qui traîne dans ma PAL et toutes les tentations que l’on m’offre sans que je le demande…

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  2. Décidément nous sommes en phase. Je viens de terminer Miséricorde et j’ai lu « la nuit tombée » il y a une dizaine de jours. Je fais un billet dès que je peux (ça passe vite une heure au cyber café !)

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  3. Tout ce que tu écris là sur « La nuit tombée » je l’ai entendu, hier, dans la bouche d’une personne aussi enthousiaste que toi. Après avoir, comme toi, aimé « Le héron » je devrais encore me régaler ici!

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  4. J’ai été un moment tenté par ce livre en le voyant à la bibliothèque mais je n’avais pas encore lu ton billet et je l’ai écarté de mon choix! Je le regrette maintenant. Je vais le retenir!

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  5. Bonjour Kathel, merci de nous évoquer des écrivains pas connus (enfin en ce qui me concerne). Je note le titre (et l’écrivain est né la même année que moi (aucune importance)). Bonne journée.

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  6. Je crois que je vais finir par le lire. J’avais beaucoup aimé « Cour nord » de cet auteur mais « Le héron de Guernica » m’avait laissé un peu sur ma faim.

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