Yassaman Montazami, Le meilleur des jours

meilleurdesjoursRentrée littéraire 2012
L’auteur :
Yassaman Montazami, qui vit en France depuis 1974, est née à Téhéran en 1971. Docteur en psychologie, elle a travaillé de nombreuses années auprès de réfugiés politiques et a enseigné à l’université Paris VII. Elle exerce actuellement en milieu hospitalier. Le Meilleur des jours est son premier roman.
138 pages
Editions Sabine Wespieser (août 2012)

Après la mort de son père, Samanou se met à écrire ses souvenirs de cet homme fantasque, venu de Téhéran en France avec femme et enfant pour y poursuivre ses études. Du bébé chétif qui ne devait pas vivre au jeune homme idéaliste féru de Karl Marx, du jeune père à l’éternel étudiant, le portrait de Behrouz, qui signifie en persan « Le meilleur des jours » est touchant et drôle à la fois. Ses parents, ses amis et relations, réfugiés politiques ou restés en Iran, tous ceux qui gravitent autour de Behrouz sont l’occasion de dresser des portraits qui ne manquent jamais de saveur.
Dans ce court roman, le ton est toujours très juste. Les anecdotes nombreuses et racontées de façon agréable éclairent les personnalités des membres de la famille de Samanou, et font naître l’émotion au détour d’une phrase, délicatement.
Ce premier roman est une jolie découverte, que l’on s’intéresse au 
passé tout récent de l’Iran, ou simplement que l’on aime lire des histoires de famille lumineuses et fines.

Citations : Karl Marx et mon père avaient un point commun : ils ne travaillèrent jamais pour gagner leur vie. « Les vrais révolutionnaires ne travaillent pas », affirmait mon père. Cet état de fait lui paraissait logique : on ne pouvait œuvrer à l’abolition du salariat et être salarié – c’était incompatible. Il fallait avoir l’esprit disponible, non accaparé par des questions d’ordre pratique.

Mais mon père était ainsi qu’il ne discriminait pas sa propre famille du reste de l’humanité. Tous les êtres se valaient à ses yeux. Ma mère l’envoyait-elle faire des commissions, il revenait les mains vides pour les avoir offertes en chemin à un mendiant. Il eût donné sa chemise à n’importe qui – je le vis d’ailleurs une fois se défaire en plein hiver de son manteau pour en couvrir les épaules d’un sans-abri qui tremblait de froid sur une grille de métro.

26 commentaires sur « Yassaman Montazami, Le meilleur des jours »

  1. Une jolie surprise que cette lecture, oui, alors que je ne suis pas particulièrement portée vers ce type d’histoire.  » Lumineux  » lui convient bien. Un premier roman d’inspiration autobiographique, je suis très curieuse du prochain…
    ( un billet aussi par chez moi si tu veux )

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  2. Oh oui, après la Hongrie, ce petit livre d’histoire familiale me tenterait bien. Je note, même si sur le thème iranien, je dois toujours lire Lire Lolita à Téhéran.

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