Silvia Avallone, Le lynx

lynxL’auteur : Silvia Avallone, avant d’étudier la philosophie à Bologne, a vécu en Toscane, à Piombino, la ville industrielle qui sert de toile de fond à D’acier. A 25 ans à peine, ce premier roman la propulse en tête des meilleures ventes en Italie. Célébré par la critique, traduit dans 12 pays, adapté au cinéma, D’acier a été finaliste du prix Strega et couronné par le Campiello Opera Prima.
60 pages
Editeur : Liana Lévi
Traduction : Françoise Brun
Titre original : La lince

Le décor : une station d’autoroute quelque part dans la plaine du Pô, dans le brouillard et la nuit. Les personnages : Piero, la quarantaine, amateur de voitures rapides ne lui appartenant pas et Andrea, jeune homme encore adolescent, androgyne et peu bavard. Une rencontre improbable dans ce lieu et entre ces deux-là bouleversera la vie de Piero, sans qu’Andrea perde de son mystère.
Très court roman, plutôt une nouvelle, ce texte parfaitement maîtrisé a l’art de laisser flotter un léger voile sur les scènes qui pourraient être « casse-figure » et ainsi de faire travailler l’imagination… le flou sur les sentiments de Piero est des plus subtils. Comme dans
D’acier, (qui fut un vrai coup de coeur !) on peut trouver quelques poncifs dans la description des personnages, tels le macho italien, son épouse qui se laisse aller, le jeune homme à la beauté fragile… Mais l’ensemble fonctionne et ne permet pas de douter des qualités d’écriture de Silvia Avallone, qu’on espère retrouver très vite pour un roman un peu plus consistant !

Le début : Ils se rencontrèrent pour la première fois dans un restoroute, en pleine nuit. Une de ces nuits, toutes pareilles, qui flottent lourdes comme du pétrole sur la lande silencieuse entre Novara et Vercelli.
Une pancarte verte émergea, après des kilomètres de néant. D’instinct, Piero mit le clignotant et commença à ralentir. Presque une heure du matin. L’obscurité dense découpée par les phares peinait à s’ouvrir. Et dans le fleuve noir de l’autoroute, il n’y avait pas d’autres lumières que les siennes, solitaires comme deux étoiles.

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