Sortie poche (6) : Instructions pour sauver le monde

instructionspourJe les ai aimés, ils sortent en poche… 
L’auteur : Rosa Montero est née à Madrid et a étudié la psychologie et le journalisme. Elle travaille depuis 1976 au journal El Pais, dont elle a dirigé le supplément hebdomadaire avant d’y tenir une chronique. Elle a remporté différents prix littéraires et publié de nombreux romans, des essais et des biographies. Ses livres, en particulier La Folle du logis, sont des best-sellers. 
La Fille du cannibale a reçu en Espagne le Prix Primavera en 1997 et s’est vendu à des centaines de milliers d’exemplaires.
271 pages
Editeur : Métailié suites (10 janvier 2013)
Titre original : Instrucciones para salvar el mundo
Traduction : Myriam Chirousse

 

Mon avis de février 2012 : Cela fait un moment que je tourne autour des romans de Rosa Montero, vantée par Keisha entre autres, me tâtant sur lequel choisir pour commencer. Après un essai malheureux avec Le territoire des Barbares, où j’avais tout de même relevé quelques belles phrases avant de déclarer forfait, car le sujet ne me plaisait pas, je suis tombée à la bibliothèque sur cette jolie couverture au lézard, et la charmante petite bête m’a convaincue de retenter l’expérience.
J’aime toujours beaucoup la formule du roman où plusieurs personnes qui n’avaient rien en commun se croisent à des moments cruciaux de leurs vies. Tout d’abord, Matias, chauffeur de taxi qui vient de perdre sa femme et s’enferme dans son chagrin. Ensuite, un médecin qui remplace sa vie de couple et son travail par une vie virtuelle sur Second Life. D’autres rencontres, avec une vieille dame, ou une jeune et belle prostituée, vont avoir lieu, placées parfois sous le signe de la coïncidence, à propos de laquelle l’un des personnages fournit d’ailleurs une théorie : les coïncidences seraient une conséquence d’une dynamique de l’univers, qui tend vers l’ordre et l’harmonie. Dans une banlieue madrilène hivernale, hantée par un habile tueur de vieilles personnes, soumise à la loi de petits malfrats, le taxi de Matias entre dans une ronde qui lui permettra peut-être d’oublier ne serait-ce qu’un instant sa douleur. Ce roman m’a fait penser à ces films mexicains ou argentins, comme Amours chiennes ou Carancho, très urbains et sombres, où les vies s’entrechoquent avec violence mais recèlent des étincelles d’humanité. Il y a dans ce roman des fulgurances, des scènes noires et lumineuses à la fois, portées par une écriture inspirée, qui laissent KO.
Je relirai Rosa Montero, vous vous en doutez !

 

Les premières lignes : L’humanité se partage entre ceux qui se plaisent à regagner leur lit le soir et ceux que le fait d’aller dormir inquiète. Les premiers considèrent que leur couche est un nid protecteur, alors que les deuxièmes ressentent la nudité du demi-sommeil comme un danger. Pour les uns, le moment du coucher suppose la suspension des préoccupations ; chez les autres, au contraire, les ténèbres provoquent un remue-ménage de pensées douloureuses et, si cela ne tenait qu’à eux, ils dormiraient le jour, comme les vampires. Avez-vous déjà senti la terreur des nuits, l’étouffement des cauchemars, l’obscurité qui murmure sur votre nuque de son haleine froide que, même si vous ne savez pas combien de temps il vous reste, vous n’êtes qu’un condamné à mort ? Et pourtant, le lendemain matin, la vie explose de nouveau dans son joyeux mensonge d’éternité. Cette histoire est celle d’une longue nuit. Si longue qu’elle dura plusieurs mois. Même si tout commença par un soir de novembre. 

27 commentaires sur « Sortie poche (6) : Instructions pour sauver le monde »

  1. J’ai lu « belle et sombre », qui tout en me plaisant surtout par l’écriture, m’avait paru moins enthousiasmant que les billets sur « intructions pour sauver le monde ». Je crois que j’aurais dû commencer par celui-là, mais il n’est pas trop tard 😉

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  2. Comme toi je n’avais pas aimé le territoire des barbares , enfin disons, pas vraiment mais je tenterai bien celui-là (à cause de Keisha évidemmment) et de toi maintenant.

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