Françoise Guérin, Cherche jeunes filles à croquer

L’auteur : Lyonnaise, Françoise Guérin s’est d’abord initiée à l’écriture radiophonique (elle a collaboré à l’émission « Les Petits Polars » pour Radio-France), avant de publier trois recueils de nouvelles. Son premier roman À la vue, à la mort (aux Éditions du Masque) a reçu le Prix Cognac du Festival du Film Policier en 2007 et le prix Jean-Zay des lycéens. On lui doit aussi Un dimanche au bord de l’autre (2009) et Quatre carnages et un enterrement (2012)
393 pages
Editions du Masque (novembre 2012)

Voilà un livre qui n’a pas eu trop à séjourner dans ma PAL ! A peine lu l’avis de Cathulu, je l’ai trouvé d’occasion et englouti dans la foulée !
Englouti, dévoré, sont des mots qu’il faudrait éviter d’employer à propos de ce polar très documenté car c’est de jeunes filles anorexiques qu’il s’agit. Delphine a disparu alors qu’elle était en traitement dans une clinique spécialisée et ses parents s’inquiètent d’autant plus que le cas en rappelle d’autres survenus dans les années précédentes. Un profiler parisien est appelé dans la région de Chamonix où les jeunes filles ont disparu. Eric Lanester arrive avec son équipe à la rescousse de la gendarmerie locale, mais l’enquête s’avère difficile puisque rien ne prouve que les jeunes filles soient mortes. La neurasthénie de Lanester ne facilite pas les choses non plus.
Je découvre avec plaisir les romans de Françoise Guérin, qui est psychologue de formation, et cela se sent, se lit entre les lignes. Les dialogues, que ce soit dans le cadre de l’enquête, ou entre Eric Lanester et sa thérapeute, sont pleins de vérité. Le phénomène de l’anorexie mentale est bien expliqué, avec les détails nécessaires, mais dans le fil du roman, sans que cela soit indigeste… (décidément, les métaphores alimentaires sont légion !) L’enquête, entre Paris et la Haute-Savoie est passionnante, sans temps morts. Les enquêteurs forment une équipe composée de personnalités bien différenciées et attachantes, avec en premier lieu, Lanester, qui narre cette histoire avec le brin d’humour et de distance nécessaire. « Une psychanalyste, une petite amie infirmière psy, un frère psychotique, et moi qui enseigne la psychopathologie des conduites criminelles : décidément, j’ai du prendre un abonnement psy avec toutes les options. La prochaine fois que je devrai choisir ma vie, je ferai gaffe de ne pas cocher n’importe quoi. »
L’entourage des jeunes filles offre suffisamment de zones d’ombre pour faire carburer à plein l’enquête et la réflexion du lecteur. Mais ce n’est pas seulement un polar, le thème du corps et de l’image du corps lui donne une profondeur qui tient le lecteur captif. C’était juste le roman qu’il me fallait en ce moment, j’ai eu du mal à le lâcher et n’ai pas vu les pages filer !

 

Lu chez Cathulu et sur le blog de l’auteur Mot compte double.

35 commentaires sur « Françoise Guérin, Cherche jeunes filles à croquer »

  1. Tiens, deuxième billet ce matin, après celui de G Flipo (lui aussi se met à chroniquer les livres des autres!!!). J’avais repéré le billet de cathulu (toujours efficace, je suis en train de lire un bouquin qu’elle vante…)(à raison!!!)

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  2. Tu l’as déjà trouvé d’occasion, veinarde ! Je l’avais noté chez Cathulu, je vais encore faire une suggestion à ma bibliothèque, qui n’en aura pas entendu parler (soupirs … venant de pro, ça me désespère).

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  3. Pas du tout un sujet qui m’enthousiasme mais ton avis est tellement enthousiasme que finalement je le lirai bien. Et puis ce que tu dis de l’auteur est également un point positif.

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